Les découvertes scientifiques en astronomie sont souvent le fruit d’années de travail par des équipes de chercheurs expérimentés. Pourtant, une étudiante de premier cycle, Kokoro Hosogi, a récemment marqué l’histoire en voyant son nom figurer parmi les auteurs d’une étude publiée dans la prestigieuse revue Nature. Étudiante en physique à l’Université d’Alabama à Huntsville (UAH), elle a joué un rôle clé dans une recherche visant à mieux comprendre un mystère cosmique qui intrigue les astronomes depuis des décennies : pourquoi le gaz chaud au centre des amas de galaxies ne forme-t-il pas autant d’étoiles que prévu ? Grâce aux observations du télescope XRISM, une collaboration entre la NASA, l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale (JAXA) et l’Agence spatiale européenne (ESA), cette étude apporte un nouvel éclairage sur la dynamique du gaz intergalactique et remet en question certains modèles astrophysiques.
Les amas de galaxies sont parmi les structures les plus massives de l’univers, composés de centaines à des milliers de galaxies entourées de gaz extrêmement chaud. Ce gaz, connu sous le nom de milieu intra-amas (ICM), atteint des températures de plusieurs millions de degrés, émettant ainsi des rayons X détectables par des télescopes spécialisés.
En théorie, ce gaz chaud devrait progressivement se refroidir et s’effondrer sous l’effet de la gravité, facilitant ainsi la formation de nouvelles étoiles. Cependant, les observations montrent que la naissance d’étoiles dans ces régions est bien plus rare qu’attendu. Ce phénomène, appelé "problème du flux de refroidissement", intrigue les astrophysiciens depuis des années.
Une des explications avancées repose sur l’activité des noyaux galactiques actifs (AGN), des trous noirs supermassifs situés au cœur des galaxies. En émettant des jets de particules et de radiation, ces AGN pourraient réchauffer le gaz environnant, empêchant ainsi son refroidissement et limitant la formation d’étoiles.
Mais dans le cas de l’amas du Centaure, un autre mécanisme semble être à l’œuvre, révélant une dynamique bien plus complexe du gaz intergalactique.
Pour étudier ce phénomène, les chercheurs se sont appuyés sur les données du télescope spatial XRISM (X-ray Imaging and Spectroscopy Mission). Lancé en septembre 2023, XRISM est une mission conjointe entre la NASA, la JAXA et l’ESA, conçue pour observer les objets célestes à rayons X avec une précision inégalée.
Son instrument phare, Resolve, permet d’analyser la lumière X émise par le gaz chaud avec une résolution spectroscopique extrêmement fine. Grâce à cet outil, les scientifiques peuvent non seulement détecter la présence du gaz chaud, mais aussi mesurer ses mouvements avec une précision inédite.
Les observations menées avec XRISM ont révélé un phénomène inédit : au lieu de rester statique au centre de l’amas du Centaure, le gaz présente un mouvement de clapotement. En d’autres termes, il oscille légèrement, ce qui empêche l’accumulation excessive de gaz refroidi et limite ainsi la formation d’étoiles.
Ce mouvement de masse pourrait également permettre une redistribution de l’énergie émise par l’AGN central, jouant un rôle clé dans la régulation thermique de l’amas. Jusqu’à présent, ce phénomène était totalement inconnu des astrophysiciens, et il remet en question plusieurs théories sur l’évolution des amas de galaxies.
Pour confirmer cette découverte, l’équipe de recherche a combiné les données de XRISM avec celles du Very Large Telescope (VLT), situé au Chili et exploité par l’Observatoire européen austral (ESO). L’instrument MUSE du VLT a fourni des spectres détaillés du gaz chaud et ionisé, permettant une analyse complémentaire des mouvements du gaz.
Au cœur de cette étude, Kokoro Hosogi a joué un rôle crucial en analysant les données du VLT/MUSE. Son travail a consisté à réduire et traiter ces données afin de déterminer la vitesse de la galaxie centrale de l’amas du Centaure. Cette information était indispensable pour interpréter correctement les mouvements du gaz détectés par XRISM.
"Pour le projet Centaurus, Kokoro a réduit les données du VLT/MUSE, et j’ai analysé plus en détail ces données pour fournir des informations importantes, en particulier sur la vitesse de la galaxie centrale", explique le Dr Ming Sun, son mentor. "Sans ces informations, il aurait été difficile de comprendre les mouvements détectés par XRISM."
Grâce à son travail rigoureux, Hosogi a non seulement contribué de manière significative à cette recherche, mais elle a également été reconnue comme co-auteure de l’étude publiée dans Nature, un exploit exceptionnel pour une étudiante de premier cycle.
L’histoire de Kokoro Hosogi est un exemple inspirant de la manière dont les étudiants peuvent jouer un rôle actif dans la recherche scientifique. En s’impliquant dans des projets de grande envergure, ils ont l’opportunité de développer des compétences techniques et analytiques essentielles pour leur avenir.
Originaire du Japon, Hosogi a choisi d’étudier à l’UAH sur recommandation d’une ancienne élève japonaise de l’université. Après avoir intégré le programme de recherche et d’expérience créative pour étudiants de premier cycle (RCEU) en 2023, elle a poursuivi son travail en tant qu’assistante de recherche sous la direction du Dr Sun. Elle prévoit d’obtenir son diplôme en décembre 2024 et postule actuellement à des programmes de doctorat en astronomie.
"Elle a une moyenne presque parfaite et a su résoudre des problèmes de manière indépendante", souligne le Dr Sun. "Il est essentiel que les étudiants acquièrent cette autonomie et cette confiance en eux pour progresser dans la recherche."
Cette étude marque une avancée significative dans notre compréhension des processus de refroidissement du gaz dans les amas de galaxies. En révélant un nouveau mécanisme de régulation thermique, elle ouvre la voie à d’autres recherches qui permettront d’affiner nos modèles astrophysiques.
Mais au-delà de son impact scientifique, cette découverte met en lumière l’importance d’impliquer de jeunes chercheurs dans la recherche de pointe. L’histoire de Kokoro Hosogi prouve que la passion, la rigueur et l’implication peuvent mener à des contributions majeures, même au tout début d’une carrière académique.
Avec l’essor des nouvelles technologies d’observation spatiale comme XRISM, de nombreuses découvertes restent à venir. Ces projets offrent une opportunité unique aux nouvelles générations de scientifiques de jouer un rôle clé dans l’exploration des mystères de l’univers.
Source : Nature
L'Occident n'a AUCUNE leçon à donner à l'islam. Lire la suite
Nous savons que le terme d' islamophobie signifie étymologiquement peur ou bien hostilité à l’isl Lire la suite
... mais ne peut-on pas trouver des "approchants"? "Kouyonnad" Bagay komik. Lire la suite
Les Antillais n'ont même pas d'humour au 1er degré, allez voir au 2è ! Lire la suite
...à un article rédigé en style "humour 2è degré"? Lire la suite