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Depuis quelques temps, le poète Monchoachi a entrepris une longue investigation poétique, Lémistè, visant à mettre en évidence le projet dévastateur d'une civilisation, ainsi nommée "Occident", au regard d'une manière d'habiter la terre. Après deux premiers volets consacrés à l'Amérique et à l'Afrique, vient de paraître aux Editions Obsidiane, "Fugue vs Fug" consacré à l'Europe.
Lémistè, un chantier poétique qui propulse le lecteur dans la beauté et la présence des mondes magiques, présence qui subsiste encore ici et là, mais recouverte par des siècles d'hégémonie d'une civilisation occidentale (ratio) dévastatrice.
Lémistè, n'est pas une ode au passé, mais une quête éminemment actuelle de la voie de l'homme, déviée vers une trajectoire funeste.
Après les deux premiers volets consacrés à l'Amérique indienne (Liber America) et à l'Afrique noire (Partition noire et bleue), le troisième opus de Lémistè, Fugue vs Fug, nous conduit maintenant en Europe.
L'Europe, et en particulier en son sein la Grèce antique, où prit naissance, voici quelques 2500 ans, la civilisation occidentale qui dans les Temps modernes, et à partir du tournant que constitua la découverte de l'Amérique, s'est étendue à la terre entière, de sorte qu'en elle se situe à la fois la provenance des traits essentiels du monde d'aujourd'hui, et les nœuds et articulations à partir desquels peuvent s'esquisser des voies menant à un au-delà de ladite civilisation.
Fugue vs Fug, une drive poétique vertigineuse, à plusieurs voix; sous un abord français, un labyrinthe de langues où le mot créole, fuyant parfois l'orthodoxie de la graphie créole, prend son envol jusqu'à aller s'encastrer dans le vieux français ou ailleurs, retenu par une apostrophe (landjet'), à la conquête de l'indicible.
Mais pour éblouissant que soit le feu obscur (sacré) de la poésie, Monchoachi parle inexorablement les ténèbres du monde présent.
Lors, le poète invoque les esprits tutélaires et fourbit les charmes de la résistance.
Ainsi armé, le lecteur, le répondè, est invité à souffler sur le feu ardent de la poésie, pour ranimer les braises de la résistance, sous toutes ses formes,à cet ordre universel du renoncement à vivre dans la beauté.
Il ne s'agit pas de comprendre le poème, mais à la manière de cérémonies occultes, de se laisser prendre par lui, d'être requis par un rythme, une musique qui ouvre à une méditation poétique et à l'action, là est le charme acéré de Fugue vs Fug.
Enfin, si la même quête poétique anime les différents Lémistè, chaque ouvrage possède son souffle propre et peut être lu séparément.
L'écriture de Monchoachi est marquée par le caractère étonnant de la langue créole, langue riche de sa pauvreté même, ayant préservé une parole non altérée par la rationalité occidentale, ce qui transparait notamment dans ses articulations et le jeu constant qui l'habite avec l'invisible. Il y trouve la ressource où puiser l'écoute de ce que la parole en tant que telle a à dire de notre relation au monde, obstrué et rendu sourd par son cheminement présent. Suite à une période de publication bilingue, il va transporter le créole dans le corps même d'une écriture qui se présente sous un abord français et en a fait sa marque propre.
Son œuvre d’écrivain, tant en créole qu’en français a été récompensée par le Prix Carbet de la Caraïbe et le Prix Max-Jacob en 2003 pour L’Espère – Geste (Obsidiane) et en 2017 par le Prix du Conseil International d'Etudes Francophones.
Votre arabophobie et vos changements incessants de pseudos pour pouvoir poster vos commentaires s Lire la suite
Je suis frappée par le peu d'enthousiasme que manifestent les media martiniquais (en général, si Lire la suite
Cette situation n'est absolument pas étonnante :au delà de cet exemple pris en France, il ne faut Lire la suite
En deux occasions, j'ai eu un sentiment ressemblant, mais heureusement de façon fugace. Lire la suite
..tu fais ce genre de confusion :même un mauvais élève de sixième ne confondrait pas Non-Blancs e Lire la suite