Vingt-cinq ans après, l’Europe commémore samedi 11 juillet le massacre de Srebrenica, où plus de 8 000 Bosniaques avaient été tués par l’Armée de la République serbe de Bosnie.
Au mémorial de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, s’alignent des milliers de tombes blanches d’hommes et d’adolescents bosniaques, tués en juillet 1995 par l’Armée de la République serbe de Bosnie (VRS) dans cette ville pourtant déclarée « zone de sécurité » par l’ONU.
Qualifié de génocide par la justice internationale, Srebrenica reste synonyme du pire des massacres commis en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. Précipitant la fin de la guerre et les accords de Dayton, le crime a joué en faveur d’une fédération de Bosnie-Herzégovine distincte de la république serbe de Bosnie. Tous les ans, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent le 11 juillet dans le village de Potocari pour se recueillir devant le mémorial aux victimes de Srebrenica, alors que l’identification et la ré-inhumation des corps se poursuivent.
Après la dissolution de la Yougoslavie en 1991, les Serbes de Bosnie-Herzégovine ont mené une campagne de « nettoyage ethnique » en Bosnie orientale. Leur cible : les Bosniaques, descendants des Musulmans de l’empire ottoman. L’enclave de Srebrenica, point de repli pour la défense bosniaque, représentait un objectif stratégique pour les Serbes de Bosnie. Dès 1992, ils encerclent graduellement l’enclave, qui tombe en juillet 1995. Les jours suivants, des milliers d’hommes et de garçons sont fusillés et enterrés dans des fosses communes.
Le massacre a signé l’impuissance de la mission pour le maintien de la paix de l’ONU, dont les forces sur le terrain étaient censées protéger les civils de la zone. Surtout, les casques bleus néerlandais, submergés, ont laissé les populations bosniaques aux mains des Serbes de Bosnie. Ces derniers ont alors séparé les hommes et les adolescents, les ont fait monter dans des bus et emmenés pour être tués. Le tribunal de la Haye estime l’État néerlandais responsable de 300 morts.
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25 ans après, les enjeux mémoriels derrière le drame sont toujours importants. Souhaitant entrer dans l’Union Européenne, la Serbie a présenté des excuses pour le massacre, sans toutefois prononcer le mot de génocide. « Il est temps de montrer que nous sommes prêts à la réconciliation, que nous sommes prêts à nous incliner devant les victimes des autres », a déclaré en 2015 Aleksandar Vucic, premier ministre serbe. Le général Ratko Mladic, alors commandant des forces serbes de Bosnie et ordonnateur du massacre a été condamné à perpétuité en 2017 et doit être jugé en appel.
La reconnaissance du génocide reste toutefois la pomme de discorde entre les communautés bosniaques et serbes. Pour les Bosniens, c’est une condition sine qua non pour une paix durable. Le chef d’État serbe soulignait cependant en 2017 qu’« entre 80 % et 90 % des Serbes ne pensent pas qu’un grand crime ait été commis à Srebrenica ». Selon Xavier Bougarel, dont les recherches portent sur les guerres et les après-guerres dans l’espace Yougoslave : « Pour se créer, la République serbe a chassé tous les Non-Serbes (Bosniaques, Croates, etc.) de son territoire. C’est ce qu’on a appelé le « nettoyage ethnique ». Si ce nettoyage ethnique est qualifié de génocide, alors la République serbe est une création génocidaire, donc criminelle, donc illégitime. »
Proche de Belgrade, la Russie met en 2015 son veto à la résolution de l’ONU qualifiant le massacre de génocide. « La Serbie joue sur plusieurs tableaux : si elle s’oriente d’un côté vers l’union européenne, elle maintient de très bonnes relations avec la Russie et la Turquie », poursuit Xavier Bougarel. Pour Emir Suljagic, directeur du centre mémorial du massacre et rescapé du drame, « le déni du génocide est toujours, presque toujours, l’annonce d’une violence future ».
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite