Ces îles où personne ne se plaint des bateaux de croisière

   La Martinique est depuis 1946 un "lambeau de France palpitant sous d'autres cieux" comme s'était exclamé le général De Gaulle lors d'une visite au cours de laquelle, sur la place de La Savane, à Fort-de-France, il avait été accueilli par 50.000 personnes et prononcé cette phrase devenue célèbre : "Mon Dieu, Mon Dieu, que vous êtes Français !".

   Puis, l'île dite "aux fleurs" comme le chansonnent les brochures touristiques est devenue aussi un petit bout d'Europe, une périphérie, une ultra-périphérie même en 1992. Ensuite, quand, en janvier 2010, il avait été proposé un petit début de commencement d'autonomie (Article 74), 80% des électeurs l'avaient rejeté. Enfin, lors de la dernière élection présidentielle française, 73.000 Martiniquais avaient déposé un bulletin dans l'urne au profit de Marine Le Pen, grande amie des Nègres comme chacun sait. 

   La messe est donc dite malgré les tonitruants déboulonages de statues et les discours afrocentristes !

   Il ne faut donc pas s'étonner que les Martiniquais se cabrent face à l'arrivée des bateaux de croisière et expriment bruyamment leurs désaccords. C'est dans la logique des choses ! Leur île n'a aucunement besoin des dollars yankees ou canadiens vu que Maman la France et Papa l'Europe veillent au grain, ce qui, en termes clairs, signifie énormes subventions pour les planteurs kékés, 40% de sursalaire pour les fonctionnaires, RSA pour le peuple, les professions libérales, elles, profitant allègrement de toute cette circulation monétaire. 

   Or, on voit des élus (es) déployer des efforts méritoires pour, par exemple, développer l'activité touristique, notamment avec les bateaux de croisière. Sauf qu'une fraction de la population ne veut pas en entendre parler ! "Ils abiment les fonds marins !", proteste celui-là ; "Ils ne savent pas parler notre langue !", s'insurge telle autre ; "Ils ne dépensent pas suffisamment !", s'indignent les uns et les autres. Concert de protestations tout à fait logique pour une île qui, contrairement à ses voisines de la Caraïbe, n'a nul besoin du tourisme pour vivre. Regardez la photo qui illustre le présent article ! On y voit trois imposants bateaux de croisière amarrés en file indienne dans le port minuscule d'une île proche laquelle est trois fois plus petite que la Martinique. Chose qui n'a provoqué aucun mouvement de protestation dans la population autochtone !

    Bon, c'est vrai que ni Maman la France ni Papa l'Europe ni l'Oncle Sam n'assurent les fins de mois de Barbade, Sainte-Lucie, Antigue, Cuba, Saint-Domingue, Saint-Vincent, Grenade et tout ce chapelet d'îles qui s'étend de la Floride au Plateau des Guyanes. Contrairement aux chefs d'état de ces pays, aucun président de la Collectivité de Martinique, quel que soit son bord politique, n'a à se préoccuper de savoir comment ils paiera à la fin de chaque mois les infirmières, les policiers, les enseignants, les pompiers, les postiers, les administratifs, les douaniers, les consuls et ambassadeurs. Aucun n'a à vérifier chaque matin le cours du dollar et de l'euro pour savoir comment sa devise locale se comporte face à ces mastodontes financiers. Aucun n'a à s'inquiéter du remboursement de dettes contractées auprès de la Banque Mondiale. Aucun n'a à se demander qui de la Chine ou de Taïwan il devra choisir, pays qui font chacun des offres mirobolantes (mais contre un soutien indéfectible à l'ONU) aux pays caribéens etc... 

 Un président de collectivité martiniquaise, petite, moyenne ou grande, n'a aucun de ces graves soucis. Tout ce qui peut l'embêter c'est le minuscule problème de l'Octroi de mer.

 Pourquoi alors s'emmerder à développer le tourisme si pourvoyeur de devises étrangères dans des pays comme Cuba (communiste) ou Barbade (capitaliste) puisqu'on n'a pas besoin desdites devises ? Parvenir à faire venir 30 bateaux de croisière par an dans une ville comme Saint-Pierre est donc un véritable exploit. C'est en quelque sorte une manière, comme pour le développement de l'agriculture vivrière, un moyen de commencer à conduire la Martinique, vers un peu moins moins de dépendance. C'est générer de l'emploi (guides touristiques, taxis etc.), de la vente (artisanat, commerce etc.) et de la renommée au niveau international. Pardon d'insister mais dans la communiste Cuba tout comme dans la capitaliste Barbade, tout le monde comprend cela !

   Sauf qu'en Martinique, on a affaire à un peuple qui veut le beurre, l'argent du beurre et l'arrière-train de la fermière. En termes clairs, cela s'appelle de l'enfant-gâtisme. Or, tous nos partis politiques, de quelque bord qu'ils soient, caressent ledit peuple dans le sens du poil au lieu de lui dire ses quatre vérités, cela pour des raisons bassement électoralistes.  

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