Ils traduisent les documents officiels en breton

Presque tous les documents administratifs, invitations officielles, publications locales, programmes... sont traduits à l'Office public de la langue bretonne, à Carhaix. Une activité en hausse.

En 2014, 1 800 dossiers ont été traités par le service traduction de l'office public de la langue bretonne. Ici, on ne transpose pas du français au breton des romans, mais des invitations à des réunions, des éditos de journaux de collectivités, des textes administratifs, etc.

Ces documents passent entre les mains de cinq traducteurs : un à Rennes, un à Vannes, et trois à Carhaix. « C'est à Carhaix que se trouve le siège de l'office et les demandes de traductions sont plus nombreuses dans le Finistère », explique Olier Ar Mogn, directeur scientifique à l'Office.

« En bout de chaîne »

Ce jeudi, ils sont deux dans le bureau carhaisien. Gwenn-Ael Le Quellec s'occupe plus particulièrement des dossiers du Finistère-Sud. Il traduit les panneaux et livrets des expositions du musée départemental breton, les programmes des salles de spectacles et même les menus des cantines de Carhaix. « J'ai commencé à apprendre le breton pour le plaisir, explique-t-il. Puis, j'ai passé une licence à Rennes et j'ai été embauché il y a quinze ans comme traducteur. »

Derrière Gwenn-Ael, une bibliothèque contient toutes sortes de dictionnaires. « On a des manuels de grammaire, des manuels scolaires et des ouvrages spécifiques sur des noms d'oiseaux en breton si besoin », explique Gwenn-Ael.

Lorsqu'il reçoit une commande, le traducteur va repérer les noms de lieux, de personnes, les termes techniques et, s'il ne les trouve pas dans les logiciels mis à sa disposition, il sollicitera directement le service patrimoine linguistique ou le service terminologie. Une fois son texte fini, ce dernier sera soumis à un relecteur avant d'être finalisé par Gwenn-Ael et renvoyé à son auteur.

10 % de traductions en plus

Sylvain se charge des Côtes-d'Armor. Après une carrière d'enseignant en breton, il est arrivé au service carhaisien en 2011. Ses principaux partenaires : Lannion Trégor Agglomération et Guingamp. Mais il peut aussi traduire des faire-parts de mariages. « On compte une centaine de demandes personnelles sur l'année 2014, dont des demandes de traductions pour des tatouages », s'amuse Olier Ar Mogn.

Une centaine de mairies, une vingtaine de communautés de communes, cinquante entreprises et une centaine de structures diverses travaillent également avec l'office, en plus du conseil régional et des départements du Finistère et du Morbihan. Parmi ces structures, certaines sont signataires de la Charte Ya d'ar brezhoneg (Oui à la langue bretonne), permettant de bénéficier de tarifs préférentiels.

Depuis les débuts du service traduction, en 1986, à l'époque au sein de l'institut culturel de Bretagne, la liste des partenaires s'allonge continuellement. L'an dernier, le service a enregistré une hausse de 10 % du nombre de traductions effectuées. Si la hausse d'activité continue, Olier Ar Mogn pourrait embaucher une personne supplémentaire.

« Mais l'une des évolutions possibles serait aussi la création de services internes de traduction aux collectivités et entreprises, pour une politique linguistique plus poussée », estime-t-il.

Office public de la langue bretonne : www.fr.opab-oplb.org

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