Les "grenn" comme on dit en créole ou les "cojones" en espagnol ne se vendant pas en supermarché, nul ne s'étonnera que la quasi-totalité des intellectuels martiniquais (ou considérés comme tels) se taise soigneusement sur le conflit israélo-palestinien.
Ce silence ne date pas d'aujourd'hui et donc pas du conflit qui se déroule en ce moment. Il est vieux d'au moins trente ans si ce n'est plus. L'argument le plus souvent avancé par nos intellos frappés de mutisme est que ce conflit se déroule très loin de nous, que les parties en présence n'ont aucun lien avec nous et que la Martinique a suffisamment de problèmes graves à régler pour se payer le luxe de s'intéresser à la Palestine.
Ouais...
Mais alors pourquoi ces mêmes intellos prennent-ils position sur la guerre en Ukraine, sur les migrants qui traversent la Méditerranée, sur le Niger, sur le conflit Haïti/Saint-Domingue ou encore sur n'importe quel sujet qui ne nous concerne pas directement ? Bizarre, non ?... En fait, pas si bizarre que cela du tout comme on le verra plus bas ! Pour l'instant, distinguons entre nos chers intellos ou considérés comme tels : il y a ceux qui ne sont connus que localement (des Salines à Grand-Rivière), d'autres qui le sont au niveau caribéen, d'autre encore au niveau hexagonal et enfin, une toute petite minorité au niveau international. De ces quatre niveaux, on peut pardonner leur silence aux deux premiers : leur voix ne porte pas assez loin et leur audience est limitée. Par contre, celui des deux autres niveaux (les connus hexagonalement et internationalement) relève de la pure lâcheté s'agissant du conflit israélo-palestinien. En effet, quand on parle de vous dans Le Monde ou Le Nouvel Ob's et quand vous êtes invité à parler de vos écrits en Allemagne, en Angleterre, aux Etats-Unis, au Japon ou au Brésil, votre voix porte. Se taire relève alors de la plus affligeante lâcheté !
Or, quand on scrute le paysage intellectuel martiniquais, on constate que les intellectuels qui prennent publiquement position en faveur du peuple palestinien se comptent sur les doigts d'une main. Comprenons-nous bien ! Nous ne parlons pas des militants, mais bien des seuls intellectuels. En Martinique, il y a bon nombre de pro-palestiniens chez les militants de divers partis politiques, notamment au PKLS. Mais un simple militant ne peut pas publier un article dans Le Monde, un intellectuel connu hexagonalement ou internationalement le peut, lui. Donc, quand on fait le compte, on s'aperçoit que seuls les écrivains Daniel Boukman, Raphaël Confiant et Fernand Fortuné et seul l'avocat Raphaël Constant osent ouvrir la bouche sur le sujet ou prendre leur plume pour dénoncer les crimes israéliens en Palestine occupée. Et leur engagement ne date pas d'aujourd'hui, mais de la fin du siècle dernier.
A quoi renvoie cette lâcheté des intellectuels martiniquais hexagonalement et internationalement connus ? A ceci : la peur panique d'être qualifiés d'antisémites. C'est, aux yeux de l'Occident, le plus grand crime qui soit. Et pourquoi ? A cause de sa mauvaise conscience. Car si Israël a été créé en 1948, c'est en grande partie à cause de la destruction des Juifs d'Europe par le régime nazi, régime auquel divers régimes européens avaient apporté leur soutien comme celui de Pétain en France. A cause aussi de l'antisémitisme féroce qui régnait en Europe de l'Est. En Pologne, en Hongrie, en Russie etc..., les Juifs étaient contraints de vivre dans des ghettos.
Les philosémites européens d'aujourd'hui n'ont donc AUCUNE LECON à faire à quiconque.
Ils n'ont surtout pas le droit d'accuser les antisionistes des pays du Sud (dont la Martinique fait objectivement partie) d'être des antisémites. Etre antisioniste signifie être opposé aux exactions commises depuis 75 ans par l'armée israélienne contre le peuple palestinien et être opposé également à la colonisation des Territoires Palestiniens. Opposé surtout à l'incarcération de 2 millions de Palestiniens dans le bantoustan de Gaza dont la superficie est trois fois plus petite que celle de la Martinique.
Etre antisioniste n'est absolument pas être antisémite.
Les Occidentaux se livrent à cet amalgame pour faire oublier qu'ils ont été les principaux bourreaux des Juifs depuis l'Antiquité c'est-à-dire depuis la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains. Et grâce à leurs médias et à l'intoxication dans lesquels ces derniers sont passés maîtres, l'amalgame en question passe comme une lettre à la poste. Dès lors, nos chers intellos hexagonalement et internationalement connus ont la trouille d'être qualifiés d'antisémites car cela nuirait à leur audience et à leur carrière, et ils préfèrent se cacher la tête dans le sable.
Que depuis 75 ans, l'armée israélienne bombarde, massacre et torture (dans les prisons) des Palestiniens, ils ne veulent pas le savoir !
Ils préfèrent compatir au sort du peuple ukrainien sauvagement agressé par les Russes ou celui des pauvres migrants africains qui échouent à Lampedusa. Leur "Tout-Monde" exclue la Palestine...
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite