Lettre ouverte de Robert SAÉ à Marie-Hélène LÉOTIN

En rédigeant ce courrier, j’ai choisi de toujours t’appeler «camarade» et te tutoyer parce que je me refuse à oublier le courage militant dont tu as pu faire preuve dans le passé, par exemple dans les luttes au lycée de Trinité, où tout le travail que tu as pu réaliser à nos côtés quand tu étais membre de notre organisation. J’ai décidé de te l’adresser parce que ce n’est qu’hier, que j’ai découvert qu’en Mars 2010, tu as été déclarée, auprès de la Préfecture Française, Présidente de l’Association « Asé Pléré An nou Lité » que nous avons créée et dont j’étais jusqu’alors Président.

Je me souviens encore, qu’avant mon départ pour l’Afrique, dans une réunion du bureau du CNCP, j’avais proposé que tu me remplaces au poste de Porte-Parole que j’occupais. Tu avais refusé la proposition en déclarant « qu’on ne peut remplacer Cyprien vu son apport à l’organisation » et que tu avais seulement « accepté d’accomplir les taches en attendant son retour. » C’est dans ce cadre que j’avais fait, une démarche à la Préfecture pour te confier la direction de notre journal « Asé Pléré Annou Lité » en mon absence.

Je me souviens aussi que, lorsque la crise déclenchée par l’équipe d’Edmond MONDESIR a débuté dans le mouvement, tu es venue à mon domicile m’assurer de ton respect et saluer « l’immense travail que j’avais pu faire au service de la Révolution Martiniquaise ». J’avais, tu t’en rappelles certainement, critiqué cette démarche « an babwa » dans la mesure où, par ailleurs, tu ne dénonçais pas le sabotage de l’organisation.

Voilà maintenant que j’apprends que tu es « Présidente de l’Association Asé Pléré Annou lité ». J’ai sous les yeux un exemplaire des statuts que j’avais signé en tant que Président fondateur. Je te demande de les relire et de dire publiquement qui a convoqué la réunion procédant aux modifications ? Où est le Procès-Verbal de cette réunion ? Qui y avait été invité sur la base des règles prévues ?

Camarade,

En t’adressant cette lettre, je suis motivé par l’annonce absolument ubuesque, faite par un cabinet fantôme, de la mise à mort de Radio APAL. Celle-ci était installée dans l’immeuble acheté et rénové par les militants de l’Association « Asé Pléré Annou Lité ». Comme tu le sais la Radio était gérée par l’association ADECOBA (Association pour le Développement de la Communication à la Base). Nous avons adressé un courrier officiel à son Président Jean-Claude LOUIS-SYDNEY pour demander que soit organisée une Assemblée Générale Extraordinaire afin qu’il explique de façon transparente qui a pris cette décision et dans quelles conditions. Mais ici, notre préoccupation est de nous assurer du devenir de l’immeuble appartenant à Asé Pléré Annou Lité.

Nous avons déjà expliqué publiquement que lors de l’appropriation illégale des biens de notre mouvement nous avons refusé, d’une part, de faire appel à la justice coloniale pour trancher un litige politique entre Martiniquais et, d’autre part d’entreprendre toute action radicale qui alimenterait des divisions et des déceptions au sein de notre Peuple, considérant par ailleurs que, pour l’essentiel, le travail que nous avions initié sur la Radio se poursuivait. Mais aujourd’hui où se précise une entreprise de liquidation du fruit de notre travail révolutionnaire, nous refusons de rester les bras croisés.

Maintenant qu’aux yeux de la Loi française tu es Présidente de l’Association « Asé Pléré Annou Lité », je te demande, au nom des centaines de militants et de sympathisants qui l’ont animée et soutenue de convoquer valablement une Assemblée Générale Extraordinaire transparente, en application des principes de la « Ligne de masse » et de « Démocratie directe » que notre mouvement a toujours prônés. Chacun pourrait alors présenter ses arguments et documents pour s’en remettre à la clairvoyance des membres et sympathisants afin de décider du devenir de l’association et de l’affectation de ses biens.

Nous affirmons tous que nous luttons pour la Souveraineté et l’Union du Peuple Martiniquais. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de le prouver en assumant nos responsabilités en toute intégrité.

Souhaitant que prévaudront le courage de la transparence et les intérêts supérieurs de notre Peuple, je t’adresse mes salutations militantes.

 

Robert SAÉ

27 août 2024

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