Mélenchon en télétravail

Patrick Chesneau

   L'ancien sénateur socialiste s'ennuie. Le désormais dépité de Marseille ne sait plus quoi inventer pour s'occuper. Il a d'abord ouvert, il y a quelques semaines, une école de formation pour militants LFI trop novices sur le plan idéologique. C'est l'Institut La Boétie qu'il anime avec une affidée dénuée de la moindre once d'autonomie de pensée, Clémence Guetté.

   Au programme : cours du soir et logomachie postrévolutionnaire à la sauce woke sur son coulis de cancel culture assortie d'un mix de quelques vieilles lunes staliniennes. Phraséologie ouvriériste déconnectée du réel en ce début 2023. Mais c'est une rampe de lancement en vue du ball-trap 2027. Faut bien trouver des pigeons. Probablement y aura-t-il des séminaires en enfilade sur les phénomènes de manipulation politique. 

   Premiers travaux appliqués : il y a trois jours, à l'occasion d'un meeting où il vitupérait comme d'hab à des centaines de kilomètres de Paris, il a dirigé à distance le groupe parlementaire des Insoumis. Il faut essayer de visualiser la séquence. De loin, il donnait ordres, consignes et directives aux pantins Illuminés qui lui obéissent encore. Alors que lui-même n'est plus député. Et que son aura s'effiloche au sein du cartel NUPE NUPES NUPS. Le chef à plumes bolivarien a donc interdit à ses ouailles de l'Assemblée Nationale de retirer leurs centaines d'amendements folkloriques style " el condor pasa" ... refrain fétiche du lider de plus en plus minimo. Par télépathie vociférante, il a édicté deux-trois oukazes avec pour effet immédiat, d'empêcher la discussion dans l'hémicycle sur l'article stipulant le passage de l'âge de la retraite à 64 ans. Pas question d'aborder cette disposition qui n'est rien moins que le réacteur nucléaire de la réforme macronienne.

   A quelles fins ?

   La position des mélenchonnistes officiels est contraire à ce que souhaitent les syndicats de travailleurs, CFDT et CGT en tête. Contraire à la volonté exprimée du PCF, des Verts écolos et du PS. Mais aussi par les députés frondeurs de LFI. Au premier rang desquels Clémentine Autain. Ces contestataires de l'interne ont été battus à une voix près lors d'un vote au sein de leur groupe. Autain en emporte le scrutin. Contrainte et forcée par la loi du nombre, la députée de Seine St Denis a provisoirement cédé. En attendant de futures occasions plus favorables tactiquement pour relancer l'offensive contre le despote de poche, accessoirement l'une des figures de proue les plus riches dans le microcosme politique français. Tête de gondole fortunée mais dont l'influence, le lustre et l'éclat semblent pâlir chez un nombre croissant d'adhérents, chauffés à blanc par l'égérie éco-féministe Sandrine Rousseau devenue en crescendo harpie sauce terminator. 

   Elle a qualifié en substance le chef de file des Insoumis de personnage sexiste perpétuateur éhonté des valeurs patriarcales. D'aucuns peuvent penser que la défense très soutenue de ce dernier en faveur d'Adrien Quatennens l'honore sur le plan de l'amitié et de l'humanisme. Mais paradoxalement l'a fragilisé en termes d'image, de réputation et d'imperium doctrinal dans le périmètre de la gauche radicale. Beaucoup de jeunes recrues du mouvement se déclarent en état de grève militante. Conscient que son opulence intellectuelle et conceptuelle est en forte décrue, celui qui voulait se faire élire Premier Ministre tente de réagir dans l'urgence. Enrayer les prémices du déclin constaté de sa courbe de popularité.

   De fait, Jean-Luc Mélenchon a voulu, une fois encore, jouer au gourou de secours. Reste que la machine se grippe. Démiurge marginalisé, il a tout juste réussi à enrayer les travaux de l'aile la plus marchante de son groupe au Palais Bourbon. Tel un gaz paralysant. Pas hilarant. Fort opportunément aidé par son porte-flingue attitré, Manuel Bompard. Sinistre numéro de farce et attrape-couillon. Qui va intimer à l'ex-triple candidat présidentiel de rester définitivement au dortoir, au garage, au rencart ? Malgré son réel pouvoir de nuisance, que croit-il valoir à l'argus ? Si c'est pour se faire mousser, que ne va-t'il boire une bière sur la Canabière? Qui va suivre encore longtemps dans son autoritarisme erratique le partisan du dictateur chinois Xi Jinping contre Taiwan ? Pour revenir à une considération immédiate, tente-t'il d'user d'une nouvelle méthodologie d'appoint, sorte de stratégie de la console Nitendo ? En pilotant à distance le mouvement qu'il qualifie lui-même de gazeux, il a juste mis son groupe à l'arrêt. A continuer ses palinodies, le risque va croître inévitablement qu'il ne se retrouve de plus en plus seul. Rodomontades en illimité mais isolé. Terminus politique. 

   Quand est-ce que tout le monde descend ?

 

Patrick Chesneau

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