Pour la trentième année consécutive, lʼAssemblée générale des Nations Unies a massivement voté pour la levée du blocus états-unien contre Cuba.
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Commentaires
Un blocus providentiel ?
OuiNon
11/11/2022 - 14:10
Les votes contre le blocus américain de Cuba sont surtout le moyen d'affirmer son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, tout en sachant que ça n'engage à rien puisque depuis 30 ans, ça n'a rien changé.
On observera que Cuba est un Etat indépendant, parfaitement libre de décider ce qu'il veut chez lui. En l'occurrence, il a installé un régime qui se dit révolutionnaire et communiste, dirigé par un parti unique.
Le problème est que cette "victoire" intérieure étant acquise, Cuba promeut toujours une "victoire" qui ne peut donc qu'être extérieure. Or les Etats-Unis, géographiquement proches de Cuba, ne souhaitent pas la victoire de la révolution et du communisme en dehors de Cuba, par exemple chez eux, ou dans le voisinage. Comme la Russie essaie d'envahir l'Ukraine, les Etats-Unis ont tenté d'envahir Cuba, en vain. Ils ont fini par mettre en place un blocus.
Cuba s'en plaint, ce qui revient à reprocher au pays phare du capitalisme mondial de vouloir s'opposer à l'expansion de la révolution et du communisme. Alors qu'il y a là quand même quelque logique.
En attendant, l'élite dirigeante cubaine coule des jours heureux, expliquant toutes les difficultés du pays par le blocus, qui est en cela providentiel.
Et c'est ce que je ne comprends pas : à qui profite le blocus, en fait ?
OuiNon: méconnaissance ou mensonge par confusions/omissions ?
Frédéric C.
11/11/2022 - 19:28
OuiNon, vous affirmez des choses inexactes.
1)Vous dites que Cuba est libre de faire ce qu'il veut chez lui. C'est faux. D'ABORD, la base navale et militaire de Guantanamo est occupée illégalement depuis bien avant 1959. C'est une violation de la souveraineté cubaine sur son propre territoire. Les Cubains ne peuvent même pas y aller. ENSUITE, les Cubains ne peuvent pas commercer avec qui ils veulent, précisément du fait de cet embargo, qui a été étendu à l'"extraterritorialité hors US" par les lois Helms-Burton et Torricelli. 2)Vous faites un parallèle entre l'invasion russe de l'Ukraine en 2022 et "la" tentative d'invasion par la Baie des Cochons en avril 61 (on pourrait parler aussi des préparations d'invasions après les centaines d'attentats contre les dirigeants cubains depuis 1959). Ce parallèle est complètement bancal. Concernant la Russie, je n'ai aucune sympathie pour Poutine: ses arguments sur l'Ukraine "Petite Russie" et l'ancienne Russ de Kiev me paraissent un prétexte à son nationalisme, et donc à une propension à l'expansionnisme. CECI POSÉ, les dirigeants US de l'OTAN s'étaient engagés en 1990 face à Gorbatchev à ne pas repousser les "frontières" de l'OTAN vers l'est, çad vers la Russie post-"soviétique" (Gorbatchev savait qu'il ne tiendrait plus très longtemps). Or depuis 30 ans les dirigeants de l'OTAN ont fait exactement le contraire. A terme, le territoire de la Russie se retrouveraient encerclé: à l'ouest, par des bases de L'OTAN ; à l'est, par des bases militaires US au Japon et en Corée du Sud, entre autres. Or les Russes savent ce qu'est qu'être occupés militairement, et les nazis le leur ont rappelé en 1941-44... Voyant de proche en proche la souveraineté de son pays menacée, on peut comprendre que Poutine ait voulu desserrer cette menace, cet étau, même si on condamne la méthode brutale et sanguinaire. Dans le cas de Cuba ça n'a rien à voir. Les USA ont tenté d'envahir Cuba (via des anticastristes armés et financés par eux) parce qu'ils refusaient qu'un pays voisin décide souverainement ce qu'il voulait faire chez lui sans demander la permission à l'Oncle Sam. C'était une gifle infligée à l'impérialisme US. Cuba n'était pas encore si "alliée" à l'URSS, et la crise des fusées n'eut lieu que fin 1962... Soyez cohérent. 3)"Hasta la victoria, siempre!" est effectivement un slogan né au début de la Révolution. Mais dire AUJOURD'HUI que les dirigeants cubains veulent une victoire "qui ne peut être qu'extérieure", c'est absurde, c'est un schéma hérité de la Guerre Froide. Parce que les dirigeants cubains et le peuple cubain ont à résoudre tellement de problèmes en interne qu'ils n'ont plus la fougue prosélyte que leurs aînés avaient dans les années 60 et 70. Et ils sont trop isolés à l'international pour en avoir les moyens. 4) Vous affirmez à mots couverts que ce blocus (en fait: un embargo) arrange bien les dirigeants cubains car soudant le peuple autour d'eux. En fait, "Oui et Non" (kra!kra!). Un peu "oui" car cela renforce la conscience nationale des Cubains, la Révolution étant née sur des bases nationales ayant leurs racines bien avant la naissance de F.Castro (1926). Mais NON à 80-90%: car si c'était si vrai, les USA auraient abrogé cet embargo, ce qui aurait "dérangé" les dirigeants cubains, si je vous suis bien (le blocus les arrange, donc la fin du blocus les dérangerait). 5)Vous affirmez que les dirigeants cubains imputent les difficultés du pays exclusivement à cet embargo, le plus long de l'histoire contemporaine (1962: 60 ans!). Il est exact que Fidel Castro avait tendance à faire cela. Mais tenez-nous au courant : quand Raúl Castro a pris les rênes, il a déclaré PUBLIQUEMENT que les problèmes du pays ne résultaient pas que de cette mesure cruelle et dégueulasse qu'est le "blocus", mais aussi du mode de gestion interne, autrement dit de la "gouvernance" du pays. C'était une critique explicite des affirmations de Fidel Castro en la matière (FC était encore vivant et lucide). Et l'équipe de Miguel Diaz-Canel n'est pas près semble-t-il de revenir sur cette inflexion importante. 6)Vous écrivez en substance que "bof!une motion à l'ONU contre l'embargo, non contraignante, ça ne sert pas à grand-chose, alors à quoi bon?" Eh bien, sauf erreur de ma part, ça sert au moins à deux choses: a-Rappeler à l'opinion mondiale que la plus grande puissance économique et militaire mondiale continue d'imposer un embargo "hard" à un petit pays qui a choisi d'être maître chez lui, et ce 30 ans après la fin de la "Guerre Froide", ce qui est un scandale. b-Mesurer dans quelle mesure le rejet de l'impérialisme US évolue dans les cercles dirigeants des différents pays du monde, y compris ceux qui ne veulent pas de "socialisme" chez eux. Et de voir à quel point les dirigeants US et israéliens sont bornés, puisqu'ils refusent systématiquement de voter contre la levée de l'embargo. À une époque, l'Afrique du Sud sous Apartheid avait la même position... Au fait, au cas où vous l'ignoreriez, le régime israélien est un régime raciste anti-"Arabes" et que certains comparent au régime d'apartheid. Eh bien, le 1er chef d'Etat que Nelson Mandela alla visiter en tant que Pdt de l'Afrique du Sud, ce fut Fidel Castro, pour le remercier de l'aide apportée par Cuba dans la lutte contre le régime d'apartheid: quand les Cubains sont allés soutenir les Angolais dans leur lutte de libération nationale, ils furent confrontés AUSSI au régime d'apartheid, dont le "S.O.Africain", actuelle Namibie, était une dépendance... Pour revenir à votre saillie sur la motion contre l'embargo : si on vous suit ça ne sert à rien. Vous oubliez qu'il y a des campagnes politiques dans la rue pour la levée de l'embargo ! Si on vous suit, ce genre de luttes politiques multiformes ça ne sert à rien, et les opinions publiques ça compte pas! Là vous vous trompez ou vous voulez nous tromper. Parce que si c'était vrai, le poids de l'opinion publique mondiale n'aurait pas pu contribuer à faire tomber le régime d'apartheid. Ni à obliger le Gvt français à cesser sa guerre coloniale en Algérie.