C'est ce qu'a donc annoncé Bernard Hayot lors de l'inauguration de l'exposition des oeuvres d'une quarantaine d'artistes béninois à la Fondation Clément en présence d'une délégation du Bénin et du président de ce pays, Patrice Talon.
Hier (en 2001), B. Hayot avait donc planté un arbre, "le Courbaril de la Réconciliation" avec Aimé Césaire et Camille Darsières, leaders du PPM (Parti Progressiste Martiniquais), puis en 2011, avait arrosé le même arbre qui avait poussé depuis, en compagnie de Serge Letchimy, nouveau leader du PPM. Avec tout l'amour que nous avons pour la forêt martiniquaise, nous avions déjà considéré que ce geste n'était pas celui qu'exigeait notre histoire douloureuse. Nous avions alors exhorté ces leaders du PPM a exiger du Grand Béké qu'il fasse reconstruire à l'identique une "Rue Cases-Nègres" et un "Cachot d'esclaves" aux abords de la magnifique villa du Maître que des milliers de touristes visitent chaque année sans savoir qu'ils ne voient qu'une petite partie de notre histoire.
Ils ne voient que les fastes des propriétaires d'esclaves et pas l'univers immonde dans lequel vivaient les esclaves, ce qui relève tout simplement de la manipulation historique.
Notre appel n'avait pas été entendu par les leaders du PPM et aujourd'hui, aux côtés du président du Bénin cette fois, voici que le même Bernard Hayot, annonce solenellement qu'il confiera à un artiste martiniquais "la réalisation d'une oeuvre "à la mémoire de tous ceux qui ont vêcu en esclavage". Avec tout l'amour que nous avons pour l'Art et tout le respect que nous éprouvons pour les artistes martiniquais, nous considérons que cette oeuvre ne pourra jamais représenter la souffrance de nos ancêtres esclaves.
Seule la reconstitution A L'IDENTIQUE d'une Rue-Cases-Nègres et d'un cachot d'esclaves, pas seulement sur l'Habitation Clément mais sur toutes les habitations de la Martinique qui ont été transformées en lieux touristiques, rendra justice à nos ancêtres. Sur toutes les Habitations ! Nous ne réclamons pas, comme certains excités, la destruction de ces dernières car dans la Caraïbe indépendante autour de nous, aucun pays n'a procédé à cette sorte d'effacement de l'Histoire. On ne peut pas refaire l'Histoire ! Il faut l'assumer dans toutes ses composantes mais en mettant en lumière chacune d'entre elles. Détruire les statues de Joséphine, de D'Esnambuc et de Schoelcher, quoiqu'émanant de la juste colère d'une fraction de la jeunesse martiniquaise, a été une tentative d'effacement. Il aurait mieux valu qu'elles aient été enlevées et placées dans un Musée de la Colonisation et de l'Esclavage.
Ces jeunes déboulonneurs n'y sont pour rien : c'est le PPM en charge de la municipalité de Fort-de-France depuis trois-quarts de siècle qui aurait dû s'en être chargé au lieu de qualifier ces gamins révoltés de "vandales" !
Sinon, pour en revenir au projet de Mémorial de B. Hayot, il renvoie à celui en l'honneur du Nègre-Marron construit au Lamentin (par un artiste cubain) et qui a la forme d'un...arbre. On était déjà dans l'Art et donc dans le symbole. Sauf que plus de deux décennies après, cette sculpture ne dit plus rien à personne. D'ailleurs, plus personne n'y jette un oeil.
Donc, à l'Art, certes éminemment respectable en soi, préférons l'Histoire : reconstruire sur chaque Habitation à vocation touristique une Rue Cases-Nègres et un Cachot d'Esclaves.
Chiche, Monsieur Hayot !
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
...À une époque pas si lointaine, l’adjectif qualificatif "national" était fréquemment utilisé po Lire la suite
ce sera très drôle! Lire la suite