Nous sommes saturés d'images, de reportages, de décryptages, de commentaires depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, cela jusqu'à en avoir le tournis et ne plus savoir ce qu'il y aurait à comprendre et surtout qui croire. La surinformation tue l'information !
Pourtant, quand on y réfléchit à tête froide, rien de très compliqué. Disons d'abord que l'Occident n'a aucune leçon à faire à la Russie en matière de respect de la souveraineté d'autres nations. Outre les cinq siècles de colonisation dont il est l'auteur, il a, à une époque plus récente, à mettre à son (affligeant) actif la guerre d'Algérie, la guerre du Vietnam, la destruction de l'Irak, l'agression de la Lybie sans même parler de son soutien indéfectible à Israël.
Oui l'Occident est très mal placé pour faire des leçons à qui que ce soit mais...
MAIS...
Faut-il pour autant, dans nos pays du sud, prendre parti pour Vladimir Poutine et son régime ? Faut-il approuver l'invasion de l'Ukraine au motif, certes avéré, que depuis la chute du Mur de Berlin, l'OTAN n'a eu de cesse d'encercler année après année la Russie ? Avant de répondre à ces interrogations, nous devrions nous interroger sur la nature du régime instauré depuis une vingtaine d'années par le maître du Kremlin. Il faut le faire sans langue de bois, sans complaisance et avec un cerveau qui ne s'est pas bloqué aux années 70 du siècle dernier. Nos "nationalistes", "marxistes", "révolutionnaires" ou "tiermondistes" voient, malheureusement, le monde comme si nous y étions encore. Comme si de profonds et irréversibles changements ne s'étaient pas produits et cela d'abord en Russie post-soviétique.
Il nous faut donc regarder la réalité en face et nous demander : qu'est-ce que le régime de Poutine ? Qu'est- que le poutinisme ?
CECI ET RIEN D'AUTRE : un sulfureux cocktail de tsarisme, de soviétisme et de capitalisme. Pourquoi sulfureux ? Pour la raison suivante : le poutinisme a pris le pire de ces trois systèmes politiques :
__du tsarisme : il a récupéré l'idéologie "Grand-Russe" qui veut que le peuple russe soit supérieur à ses voisins à la fois d'Europe de l'Est mais aussi du Caucase. La destruction barbare de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, en est un exemple tout comme la négation de l'identité ukrainienne et l'invasion de ce pays.
__du soviétisme : il a récupéré, non pas les aspects indéniablement positifs (comme l'abolition de la propriété privée), mais le pire : parti unique, presse unique, syndicat unique, chef suprême etc...
__du capitalisme : il a, là aussi, récupéré le pire : oligarques devenus milliardaires grâce au pétrole et au gaz et qui s'achètent des yachts à 100 millions de dollars ou des équipes de football en Occident alors que le revenu par tête d'habitant en parité du pouvoir d'achat place la Russie en...65è position sur l'échelle mondiale.
Ajoutez les trois, le pire des trois plus exactement, secouez bien, secouez fort, et vous obtiendrez ce sulfureux cocktail qu'est le poutinisme ! L'Occident est, certes, condamnable, indéfendable même, pour reprendre l'expression de Frantz Fanon, mais c'est aussi le cas de la Russie placée sous le joug du poutinisme. Aux crimes de guerre commis par le premier en Algérie, au Vietnam, en Irak, en Lybie, en Afrique noire etc... sont venus s'ajouter les crimes de guerre commis par la seconde en Tchétchénie, en Géorgie, au Kazakhstan et en Ukraine.
STOP à la langue de bois sur la Russie poutiniste !
- Se connecter ou s'inscrire pour publier un commentaire
- 248 vues
21/12/2024 - 19:34
17/12/2024 - 11:25
14/12/2024 - 21:22
13/12/2024 - 21:16
09/12/2024 - 20:35
Commentaires
Ponce-Pilate
Karl
20/03/2022 - 19:33
Un but partout, la balle au centre!!!
Il n'y a qu'en Martinique, pays dans lequel on se montre incapable d'organiser et de gérer un réseau d'eau potable, sans même parler d'assainissement que l'on peut mettre un signe égal entre
Russie = Etats-Unis = Pays capitalistes occidentaux!!! Pourquoi pas?
Il faut avouer que d'une part, c'est une analyse d'une simplicité biblique car elle se contente de survoler (de très haut) des situations d'une complexité redoutable et d'autre part, de donner aux autres pays le beau rôle. Qu'est-ce que Ho Chi Minh à avoir avec Kadhafi? Qu'est-ce que Kadyrov (le président de la Tchétchénie) à avoir avec Bassaïev (chef des islamistes tchétchène)? qu'est ce que Lumumba à avoir Saddam Hussein? Qu'est-ce que Zelinsky (le président ukrainien) a avoir avec Kassym-Jomart Tokaïev, président du Kazakhstan?
Sait-on que Salomé Nino Zourabichvili, née le 18 mars 1952 à Paris (Sciences Po (1972), Université Columbia, School of International and Public Affairs), d'abord ambassadrice de France en Géorgie, puis ministre des Affaires étrangères de Géorgie, est aujourd'hui présidente de la Géorgie depuis 2018? Et pourquoi me direz-vous?
Mais dans ce cas, accepterions d'élire comme président du conseil exécutif de la CTM, un martiniquais, né en France, qui aurait exercé son art en Martinique?
On dit souvent que le diable se niche dans les détails. Si cette affirmation est vraie, ne devrait-on pas faire attention auxdits détails et non se contenter d'un point de vue global?
Dernier point, le pourfendeur du sulfureux cocktail idéologique poutinien a sans doute omis, par inadvertance et non de manière délibérée, d'évoquer la situation des Ouïghours, peuple turcophone et à majorité musulmane sunnite habitant la région autonome ouïghoure du Xinjiang en Chine, une des cinquante-six nationalités reconnues officiellement par la République populaire de Chine, dont il est dit qu'un million d'entre eux, sur une population de 22 millions, est interné dans des camps de rééducation, à priori pour leur apprendre les bonnes manières.
Alors, Xi Jinping-Poutine, même combat?