FONDAS KREYOL est un site-web (journal en ligne) qui ne vit pas de la publicité capitaliste comme la totalité de ses confrères antillais ni de subventions publiques, mais uniquement de l'aide émanant de ses rédacteurs (trices) et surtout amis (es). Celles et ceux qui souhaiteraient nous aider peuvent prendre contact avec nous à l'adresse-mail ci-après :
La seule "ligne" qui est la nôtre est celle de la libre expression de nos collaborateurs et collaboratrices, sachant que nous publions toutes les opinions (de la droite assimilationniste à l'extrême-gauche "indépendantiste") et cela depuis le prédécesseur de FONDAS KREYOL à savoir MONTRAY KREYOL lequel a duré 15 ans et redémarrera un jour ou l'autre. FONDAS KREYOL, lui, a 4 ans d'existence.
Tout cela pour dire à nos lecteurs et lectrices que les articles publiés sur notre site n'engagent que leurs rédacteurs et rédactrices, pas le site-web en tant que tel...
A l’occasion du décès, ce 1er août 2022, de Concept Lapierre, fameux devin-guérisseur martiniquais, l’ethnologue Gerry L’Etang nous raconte son unique rencontre, hébétante, avec ce dernier.
C’est en ouvrant mon ordinateur ce soir, loin, très loin de Martinique, que j’apprends le décès de Concept Lapierre. Me revient alors le souvenir d’un projet avorté, il y a près de quarante ans.
En 1984, je conçus l’entreprise de recueillir le récit de vie d’un de nos devineurs, guérisseurs ou tradipraticiens, c’est-à-dire d’un de nos séanciers ou quimboiseurs. Un nom s’imposa vite à moi : Concept Lapierre, « le meilleur », m’assura-t-on. Je projetai une rencontre. Mais je ne pouvais débarquer comme ça, avec ma proposition d’histoire de vie. Je devais d’abord me familiariser avec l’homme et décidai pour ce faire de passer d’abord pour client. Je pris donc rendez-vous auprès de sa secrétaire, à son cabinet.
Trois mois plus tard, au petit matin, j’étais à sa consultation de Pérou Sainte-Marie. « Venez tôt, avait dit la dame, les gens passent selon leur ordre d’arrivée ». Mais à mon arrivée il y avait déjà une trentaine de personnes, je ne pourrais être reçu que vers seize heures. J’eus donc le temps de me familiariser avec les patients en attente. Il y avait là un couple de Blancs que j’avais cru békés, qui venaient en fait d’Italie, de la région des Pouilles.
Quand Lapierre m’ouvrit la porte de son cabinet de consultation, je lui déclarai, flatteur :
Il eut cette réponse, faussement modeste :
Il m’installa à sa table de travail. Je prétextai souffrir d’une blesse, soit d’un mal suffisamment obscur pour laisser prise à toute sorte d’interprétation.
Il me tint la main droite, caressa ma paume (jugerait-il que j’avais une main de feignant ?), déclara :
Un peu ébranlé, je bafouillai :
Il avait dit ça avec une douceur infinie qui me remua encore. Puis il se dirigea vers des étagères, ouvrit un ouvrage, une bible peut-être, en lut des yeux quelques passages, s’assit face à moi. Là, il prit un crayon (j’appris par la suite qu’ils étaient à usage unique), griffonna l’une des larges plaques de papier mauve déposées en pile sur son bureau, me fixant le regard vague… Les signes qu’il dessinait ne ressemblaient à rien.
Dix minutes plus tard, regardant cette fois son écrit automatique, cabalistique, il m’expliqua pourquoi j’étais là, pourquoi j’étais réellement venu. Je ne souffrais d’aucune blesse, je souhaitais en vérité qu’il me raconte son histoire. Ensuite, il m’énonça mon futur pour les trois années à venir. Enfin, il me raccompagna vers l’endroit où officiait sa secrétaire, à qui je remis 50 francs.
Je ne revis jamais Concept Lapierre, ne tentai jamais de le revoir. Ce qui c’était passé était inconcevable pour quelqu’un comme moi qui jauge tout à l’aune de la raison. Et aujourd’hui encore, trente-huit ans plus tard, je n’ai aucune explication. D’autant que les prédictions des trois années de ma vie qui suivirent cet évènement, se révélèrent également exactes.
Je garde de cette rencontre d’avec Lapierre le sentiment d’une perte de sens, d’un ébahissement.
Votre arabophobie et vos changements incessants de pseudos pour pouvoir poster vos commentaires s Lire la suite
Je suis frappée par le peu d'enthousiasme que manifestent les media martiniquais (en général, si Lire la suite
Cette situation n'est absolument pas étonnante :au delà de cet exemple pris en France, il ne faut Lire la suite
En deux occasions, j'ai eu un sentiment ressemblant, mais heureusement de façon fugace. Lire la suite
..tu fais ce genre de confusion :même un mauvais élève de sixième ne confondrait pas Non-Blancs e Lire la suite