Des chercheurs ont simulé un scénario sans échanges entre pays. Résultat: le Guyana, petit État d'Amérique du Sud, est le seule à couvrir tous les besoins de base de sa population. La majorité des pays, dont la France, seraient en difficulté.
Posons-nous quelques secondes pour imaginer un scénario catastrophe. Et si un jour, le commerce alimentaire mondial s'interrompait brusquement, sans qu'aucun échange de nourriture ne soit possible entre les pays: qui aurait encore accès, grâce à sa production interne, au plus large panel de denrées alimentaires différentes? Des chercheurs de l'Université de Göttingen (Allemagne) et de l'Université d'Édimbourg (Royaume-Uni) ont fait leur petit calcul. Un pays arrive seul en tête… le Guyana.
Pour parvenir à ce résultat, publié dans la revue scientifique Nature, les chercheurs ont établi l'autosuffisance de 186 pays vis-à-vis des sept principaux groupes alimentaires: les céréales, les légumes, les fruits, les produits laitiers, la viande, les féculents de base et le poisson. Les résultats sont sans appel, nous serions tous dans le pétrin, enfin presque tous.
Seule le Guyana, petit pays sud-américain, atteint l'autosuffisance pour ces sept groupes alimentaires. Juste derrière, la Chine et le Vietnam, deux géants agricoles, complètent le podium, avec six autosuffisances atteintes sur les sept catégories. Au total, l'étude montre qu'environ un pays sur sept parvient à répondre aux besoins de sa population dans au moins cinq groupes alimentaires, ce qui montre bien la rareté de l'autonomie complète. Congrats Guyana!
Si la France remplit entièrement 4 des 7 catégories, il existe sur Terre nombre d'élèves moins bien classés. Pire: plus d'un tiers des pays ne sont autosuffisants que dans deux groupes ou moins, et six pays —l'Afghanistan, les Émirats arabes unis, l'Irak, Macao, le Qatar et le Yémen— ne produisent pas suffisamment de nourriture dans aucune des catégories étudiées.
On pourrait penser que les unions régionales ou économiques permettent quelque peu de réduire ce problème: il n'en est rien. Par exemple, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) n'atteint l'autosuffisance que dans la production de viande. Les unions économiques d'Afrique de l'Ouest et des Caraïbes, quant à elles, ne couvrent les besoins que dans deux groupes alimentaires.
Pour pallier les déficits alimentaires, les pays se tournent donc vers le commerce international. Une nécessité vitale qui cache un autre problème: la dépendance des pays vis-à-vis d'un seul partenaire commercial en termes d'importation alimentaire. Toute crise, conflit ou catastrophe naturelle les expose ainsi à de graves risques en cas de rupture d'approvisionnement.
Les chercheurs de l'étude plaident pour la diversification des partenaires commerciaux et la construction de chaînes d'approvisionnement alimentaires plus robustes. Un impératif stratégique renforcé par l'arrivée de Trump au pouvoir aux États-Unis et par ses politiques protectionnistes de hausse des droits de douanes.
photo : Pour pallier les déficits alimentaires, les pays se tournent donc vers le commerce international.|LuAnn Hunt via Unsplash
C'est qui "les conseillers basanés de Méluche" ?
Lire la suite...article qui a 71 vues au moment où je rédige ce commentaire, vous trouvez le moyen de vous éch Lire la suite
...que votre nom soit cité, arrêtez de citer le mien. Sinon vous êtes d’avance perdant. Lire la suite
Eh dire que j'ai pris la peine de faire une allusion grammaticale ironique apolitique à ce comme Lire la suite
...critiquant tout et tout le monde, faisant la fine bouche* sur tel point de sémantique, alors q Lire la suite