Très régulièrement, les autorités politiques locales scrutent les indicateurs économiques publiés par les organismes spécialisés afin de pouvoir, après coup, justifier les politiques mises en œuvre.
Evidemment, cet exercice s’apparent à l’auberge espagnol : on y trouve ce qu’on y a emmené !
Ainsi, dans sa livraison du lundi 13 mars 2023, la rédaction web de France-Antilles écrivait :
Le secteur de la construction enregistre une croissance de 3 % en 2023, dépassant désormais le niveau d'activité d'avant la crise. Le secteur de la manufacture dépasse de 19 % son niveau d'activité de 2022, tandis que les secteurs de l'hébergement et de la restauration, particulièrement touchés par les restrictions sanitaires, ont connu une progression de 32 % par rapport à 2022, confirmant la reprise déjà détectée depuis avril 2022.
Le secteur de l'agriculture, de la pêche et de la sylviculture représente 4 % de l'activité économique de la Martinique en janvier 2023, avec un niveau d'activité dépassant de 79 % celui de l'année précédente.
Globalement, le niveau d'activité du mois de janvier 2023 est le meilleur des cinq dernières années, et le nombre d'opérateurs économiques ayant déposé leur déclaration de chiffre d'affaires est en constante augmentation depuis les trois dernières années, ce qui permet de confirmer un rattrapage de l'activité, voire un dépassement des performances économiques quantitatives comparativement aux années précédentes, y compris celle antérieure à la crise.
Cette tendance encourageante reflète le dynamisme économique de la Martinique et laisse entrevoir un avenir prometteur pour l'île caribéenne".
Qu'après la pandémie, il y ait eu un effet de rebond ne signifie pas que tout est rentré dans l’ordre. Et quand cela serait, de quel ordre s’agit-il ? Celui précédant la pandémie ? Faut-il alors comprendre qu’en janvier ou février 2019, tout allait pour le mieux ?
Certes, L’IEDOM, dans sa note de conjoncture parue en juillet dernier pour le 1er trimestre 2023, affirme que « l’économie martiniquaise se stabilise sur un plateau favorable » et produit un indicateur du climat des affaires bien orienté, certifie que la hausse des prix s’est stabilisée, que le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois est en baisse constante de 2020, que la consommation des ménages reste soutenue » …etc.
Pourtant, les professionnels du BTP, pour prendre un exemple, disent exactement le contraire. Mentent-ils ?
Le calcul de l’indice des prix est basée sur une structure de consommation « moyenne » qui a l’avantage de la simplicité. La moyenne est la valeur unique que devraient avoir tous les individus d'une population (ou d'un échantillon) pour que leur total soit inchangé. C'est un critère de position. Afficher des valeurs moyennes sans donner simultanément la mesure de leur dispersion est une escroquerie intellectuelle puisque la dispersion statistique, mesure la tendance qu'ont les valeurs observées à s'étaler, à se disperser, de part et d'autre d'une valeur moyenne par exemple.
On pourrait aussi faire remarquer que l’accroissement du chiffre d'affaires des entreprises est en grande partie lié aux transferts financiers venant de la France et de l’UE et qui financent les subventions européennes aux planteurs, les salaires des agents publics (et pas que les seuls 40% des fonctionnaires !!!), le RSA, les dépenses d'assurances maladies, des dépenses de la CTM, du financement de l'université...etc.
L'augmentation du chiffre d'affaires est un indicateur mais sauf à confondre chiffre d'affaires et bénéfices, il ne dit absolument rien de la rentabilité des activités concernées.
Mais prenons un autre exemple :
Selon les données publiées par la direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), au premier trimestre 2023, la population en âge de travailler (entre 15 et 64 ans) était évaluée à environ 226 000 personnes.
La population active ayant un emploi, concerne environ 126 000 personnes.
L’écart entre ces deux chiffres, soit 100 000 personnes se décomposent de la manière suivante :
Autrement dit, au bas mot, le nombre de martiniquais sans activité et donc sans ressources, ou avec une activité partielle et par conséquent partiellement rémunérée, qu’ils soient ou non connus de Pôle-Emploi, est de 60 000 personnes, soit quasiment la moitié de la population active ayant un emploi !
On est donc très loin du chiffre de 32 000 dont on se félicite !
Alors ?
Karl PAOLO
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite
En droit français actuel PERSONNE ,même pas Macron ne peut "octroyer" l'indépendance à un territo Lire la suite
C'est ce que l"Angleterre a fait dans la Caraïbe anglophone et personne ne la déteste à Grenade, Lire la suite