Dans un mystérieux Royaume, il est un lieu propice à toutes les expérimentations sensorielles. Pattaya, station balnéaire en bordure du golfe de Siam. A 2 heures, à peine plus, au sud de Bangkok, la capitale. Là, on peut être l'observateur privilégié d'un étrange phénomène. A peu près unique à cette échelle dans le monde. Une sorte de photosynthèse miraculeuse qui déclenche l'éclosion spontanée de centaines de bars, gogo bars, salons de massage, ping pong shows, karaokés, lounges coquins et tout le tintouin.
Chaque enseigne dédiée à l'exploration des plaisirs haletants expose son comité d'accueil enrubanné telle une friandise. Fort peu vêtu, notera l'œil instantanément aguiché. Les bar girls apprivoisent et recyclent les vices venus en rangs serrés des cinq continents. Leur nombre oscille pour cette seule ville entre 30 et 40.000 selon les saisons, promptes à déployer leur expertise légendaire. Mention spéciale accordée aux " free-lance " du front de mer. Des auto-entrepreneuses aux stratégies de conquête éprouvées.
Au hasard de leur divagations, les promeneurs du soir les confondent aisément avec d'envoûtantes sirènes au repos. Se seraient-elles échouées à dessein sur le rivage humide ? Là où le client se prend pour un magnat de la séduction. Le simulacre est en général magnifiquement plausible et le premier conquistador d'opérette venu est prêt à tous les bouche à bouche pour leur réinsuffler la vie. Ce faisant, le piège se referme inexorablement. Emmailloté dans d'inextricables filets, il ne s'en sortira qu'en ayant payé de sa personne. Dure loi de l'échange rétribué. Dans le chaudron urbain de Pattaya, tant de lieux de divertissement, de perdition, de repêchage, de salvation. Comme on consulterait le menu d'un restaurant, ici on dévore d'un œil concupiscent la carte des délices de Capoue faits maison. A la main. Avec amour.
Ce sont des rituels initiatiques, des spécialités acrobatiques, des péchés mignons, des expériences quasi-télépathiques sans doute en rapport avec la quatrième dimension, des pulsions inavouables. Le catalogue des passions interlopes. Une liturgie des âmes énamourées et des corps incandescents. La ductilité d'un épiderme, le velouté d'un baiser-orchidée, des caresses de braise, des intromissions ponctuées de râles étouffés peuvent propulser pied au plancher vers des orgasmes stratosphériques. Ainsi va la vie dans le plus grand lupanar à ciel ouvert de la planète. Walking street, soi Buakhao, soi Yodsak dite familièrement soi 6, soi 7, soi 8, soi honey, beach road. N'en jetez plus. Une simple énumération devient une cavalcade effrénée. Chaque rue est une cour des miracles où l'amour tarifé prospère à la façon d'une plante vénéneuse. Même les aventuriers les plus retors succombent à la chaîne. On les voit tomber comme des mouches gorgées de désir. Arcboutés à leur fée passagère. En route vers des conquêtes extatiques insoupçonnées.
Comment ne pas devenir accro à ce carrousel des passions ardentes ?
L'étonnement est un ingrédient de choix dans la quête des sens les plus interdits. Il suffit d'une halte entourée de sémillantes beautés. Elles minaudent volontiers afin de se rendre irrésistibles. A la vérité, ce sont des intellectuelles rompues à jongler avec les concepts qu'on leur présente. Comment se décline le désir en expansion chez les malotrus en goguette ? Constatons à leur minois enjoué, leurs postures affriolantes, leur entregent provocant et leur entre-jambes en présentoir qu'elles ont su se nourrir d'une lecture coquine et sulfureuse à souhait avant de faire leurs premières armes : Probablement " Phénoménologie de la perception" du regretté philosophe Merleau-Ponty. L'alliance des méninges cartésiennes et des papouilles dont l'Asie possède à merveille quelques secrets de fabrication. Sanctifiées par des siècles de plaisirs émollients. Le tout ponctué de galipettes empruntées au Kama-Sutra le plus débridé. Les cambrures orientales les proposent en guise d'apothéose à ce débordement de sensualité. Extase et raffinement !
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite