Toutous et roquets du multimillionnaire Marck Zuckerberg se déchaînent contre Jocelyne Beroard

   D'abord une petite précision qu'il faut, si nécessaire, mille fois répéter : un site-Internet n'est pas un réseau social et n'a strictement rien à voir avec un réseau social. Certes, tous deux utilisent l'Internet mais ce n'est pas parce que l'oiseau et l'avion utilisent l'air pour voler qu'ils sont pareils ! Idem pour le poisson et le bateau s'agissant de la mer. 

   FONDAS KREYOL n'est pas un réseau social.

   Il n'est pas Facebook, Instagram, Twitter ou Tik-Tok sur lequel tout le monde, n'importe qui, peut dire ce qu'il veut quand il le veut (quitte à se faire parfois taper sur les doigts par les propriétaires desdits réseaux ou carrément interdire comme un vulgaire Donald Trump par Twitter). FONDAS KREYOL est un journal en ligne qui ne se différencie donc des journaux-papier que parce qu'il n'est pas vendu en kiosque et surtout parce que tous ses collaborateurs sont bénévoles. Mais tout comme eux, il a un directeur de publication et des rédacteurs réguliers ou occasionnels dont les articles sont examinés à la loupe avant d'être publiés. A l'inverse, l'utilisateur des réseaux sociaux n'a rien à demander à personne : il raconte ce qu'il veut depuis son chaton qui refuse inexplicablement de manger ses croquettes jusqu'au restaurant où il a passé une soirée "inoubliable" entre amis en passant par ses achats dernier cri en matière vestimentaire. Le tout avec photos à l'appui bien évidemment ! C'est son droit le plus absolu

   Sauf que la grosse différence également entre la presse en ligne et les réseaux sociaux est que sur ces derniers se produisent régulièrement ce que les sociologues appellent des EFFETS DE MEUTE. Autrement dit, en une fraction de seconde, des dizaines de milliers d'abrutis, planqués derrière leur clavier, peuvent clouer n'importe qui au pilori, l'abreuver d'insultes, proférer des mensonges à son égard, voire les menacer. Et ça des semaines durant ! C'est ce qui est arrivé dernièrement à la chanteuse Joslyn Beroard, "coupable" d'avoir dit au magazine "JEUNE AFRIQUE" qu'elle a "eu honte du vote pro-Le Pen aux Antilles". Au lieu de se cacher derrière des explications vaseuses du genre "vote sanction", "vote de rejet de Macron" ou "désarroi des électeurs" qu'ont aligné hypocritement politologues et politiciens "ultramarins", J. Beroard a donné son ressenti en toute sincérité. C'était aussi son droit le plus absolu !

   Il est vrai que quelque temps auparavant, Corinne Mencé-Caster et Loïc Céry avaient subi déjà le même sort et cela pour avoir commis la même "faute : avoir exprimé leur dégoût face au vote pro-Le Pen au second tour en Martinique. La première s'est vue reprocher de vivre hors du pays (elle est prof à la Sorbonne), ses détracteurs-Facebook et Whatsapp feignant d'oublier que si elle a dû s'exiler c'est parce qu'elle n'a trouvé aucun soutien massif dans le combat contre la corruption qu'elle a mené lorsqu'elle était, cinq ans durant, à la tête de l'Université des Antilles. Et jusqu'à ce jour les Martiniquais ne s'indignent pas que les trois chefs du CEREGMIA, pourtant révoqués de l'université et radiés de la fonction publique, n'aient toujours pas été jugés au pénal six ans après, ce qui fait d'eux des "présumés innocents". A vie sans doute ! Et avec une capacité de nuisance intacte puisqu'ils ont réussi à faire disparaître le site MONTRAY KREYOL grâce à cette même justice qui se refuse à les juger...

   Qu'on ne soit pas d'accord avec eux ne justifie donc pas le torrent d'insultes que les toutous et autres roquets du multimillionnaire Marc Zuckerberg ont déversé sur Beroard, Mencé-Caster et Céry. 

   NB. Au fait, parmi les arguments vaseux développés par nos politologues et politiciens pour expliquer les 73.000 voix obtenues par la fifille du tortionnaire de la guerre d'Algérie (président d'honneur du Rassemblement National soit dit en passant), le plus bidon est celui de l'abstention. "C'est l'abstention qui a gagné ! C'est elle qui reflète la vraie opinion des Martiniquais", ont-ils clamés en chœur et la main sur le cœur. Ce qui relève du Grand N'Importe Quoi ! Et pourquoi donc ? Parce que depuis trois-quarts de siècle le taux d'abstention des Martiniquais n'a pas sensiblement varié : il se situe autour du double du taux dit "national". Rien de nouveau sous le soleil donc !  

Commentaires

Les insultes sont condamnables.

Oui

13/05/2022 - 10:00

Les insultes sont condamnables, qu'elles se profèrent sur internet ou autrement. Ceci étant, le texte qui les a provoquées en l'occurrence est agressif, parlant de "honte" pour la Martinique, avec pour responsables les électeurs de Marine Le Pen. C'est un ressenti sincère que les auteures ont parfaitement le droit d'exprimer. Mais on sait qu'un réflexe humain porte à répondre quand on est mis en cause. L’insulte est le moyen qu’ont utilisé certains, hélas !
Personnellement, je n'ai pas voté Marine Le Pen, mais convient-il que je qualifie pour autant de "honteux" les votes en sa faveur ? Le vote est une liberté individuelle, symbolisée par le passage à l'isoloir. Tous les votes légaux sont légitimes. Dès lors, rien d’étonnant à ce que se rebiffent des électeurs à qui on reproche le leur, d'une manière quasi infamante.
Certains reprochent à l’une des auteures d’habiter hors du pays. Ça ne vole pas haut, on est d’accord. Mais n’est-ce pas une manière de dire « Qui es-tu pour me juger ? »
Le jugement s’appuie essentiellement sur une assignation : une population issue du colonialisme et de l’esclavage ne devrait pas porter ses suffrages vers l’extrême-droite. On comprend l’idée (c’est jouer contre son camp), mais en vertu de quoi peut-on assigner une population à voter en référence au passé ? Ne fût-ce que moralement ? Au lieu de voter selon le choix personnel de chacun ?
A noter l’absence d’écoute des électeurs de Le Pen, qui ne sont pas sollicités. Aucune empathie, mais une condamnation a priori. A quoi bon les entendre, puisque "rien ne saurait justifier" leur choix, d’après les auteures ?
Enfin, le texte s’achève par une apologie de l’indépendance. Certes, c’est régime parfaitement respectable. Mais l’indépendance n’a jamais empêché l’avènement de l’extrême-droite. Et surtout, elle se trouve ainsi justifiée par les votes pour Marine Le Pen. Certains électeurs ne sont pas satisfaits de cette instrumentalisation, j’imagine.

Shame on you!!!

Rose

13/05/2022 - 18:52

Ce n'est pas seulement parce qu'elle est "issue du colonialisme" que les martiniquais ont eu un vote honteux .C'est aussi parce que JMLP ,président d'honneur du FN/RN comme le rappelle justement l'article a dit textuellement (des vidéos existent) qu' "il croyait en l'inégalité des races" et qu'elle était "évidente". Il a même donné une série d'exemples !!!!Que des martiniquais ayant longtemps souffert d'un racisme colonial basé sur cette prétendue inégalité aient voté pour le parti créé par ce répugnant personnage est bien plus que honteux ....... mais carrément ignominieux.

Extrêmes

Oui

14/05/2022 - 12:31

Les Martiniquais ont voté Marine Le Pen au 2nd tour, après avoir voté Mélenchon au 1er. Si Mélenchon avait pu se présenter au 2nd, sans doute dirait-on aujourd'hui que la Martinique est d'extrême gauche. Sans doute ne parlerait-on pas de 'honte".
Et pourtant... la réalité est que le pays penche vers les extrêmes. Ce qui s'accompagne d'une violence accrue. Le mouvement social des anti-vaccins a donné lieu à des menaces et des agressions de toutes sortes, avec un blocage de l'île, cruel aux plus faibles. Force est de constater que ces excès n’ont été que modérément dénoncés. Quant aux meurtres par armes à feu, ils se multiplient, à un rythme effréné.
Le philosophe André Comte-Sponville disait récemment que ce qui l'inquiétait le plus, c’était le climat idéologique du moment. Avec une montée des extrêmes, à droite comme à gauche, et des explosions sporadiques de violence, désormais déculpabilisées, qui émergent d'un océan de bêtise, de haine et de bonne conscience.
Comte-Sponville parlait de la France mais ne dit-on pas que la Martinique, c'est la France ?

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