Vents mauvais sur le livre aux Antilles

   En Guadeloupe, un incendie a ravagé la très connue Boutique de la Presse et la vénérable Librairie Générale, pourtant reprise par une nouvelle équipe, a été contrainte au dépôt de bilan. En Martinique, ce n'est pas mieux : deux librairies sont également en passe de mettre la clé sous la porte. L'une sur Fort-de-France, l'autre dans le sud de l'île.

   Déjà qu'être libraire aux Antilles, c'est la croix et la bannière étant donné le soutien très moyen des instances locales en Guadeloupe et quasi-nul en Martinique (puisque subventionner la musique et le sport est plus rentable électoralement), nos libraires n'avaient pas besoin, suite à la guerre en Ukraine, de l'augmentation des frais liés à leur activité. Nos éditeurs locaux non plus, frappé de plein fouet par l'augmentation considérable du prix du papier. Déjà que notre marché (moins d'1 million d'habitants) est très étroit et que la lecture est très loin d'être le sport favori sous nos cieux ensoleillés, il était inutile de lui porter ces coups de grâce. 

   Tout cela est lié à l'absence de politique du livre dans nos deux îles. A l'absence de vision s'agissant du développement de l'activité lecture auprès du plus grand nombre. Pourtant, nos politiciens aiment à se réclamer à tout bout de champ de nos grands auteurs (Césaire, Fanon, Glissant, Condé, Pépin etc.) mais quand il faut faire un geste, ils préfèrent octroyer 300.000 euros de subventions à leur sélection de football pour aller participer à la Gold Cup où elles se font généralement étriller, que de venir en aide à telle librairie en difficulté ou tel éditeur demandant un soutien pour la publication de tel ouvrage. Quant à faire venir à grand frais des orchestres ou des groupes musicaux célèbres, pour le carnaval par exemple, là encore, les cordons de la bourse sont vite ouverts. Pour le livre, par contre : NADA.

   Mais les auteurs portent aussi leur part de responsabilité dans ce désastre en acceptant de servir d'homme-sandwich pour certains politiciens ou d'être interviewés par des journalistes qui n'ont pas lu leur livre et qui de toute façon ne lisent aucun livre (sauf la 4è de couverture).  

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