Autrefois, quand la presse-papier régnait en maître, lecteurs et lectrices faisaient au moins l'effort de lire les articles qui pouvaient les intéresser et pas seulement les titres de ces derniers.
Depuis, l'arrivée du Net et donc du zapping permanent et donc de la réaction immédiate (autrefois, on devait prendre sa plume pour écrire au "Courrier des lecteurs" des journaux-papier), le second degré a disparu. L'ironie subtile s'est effacée devant l'humour à deux balles ou la grossièreté la plus crasse. Désormais, la plupart des lectrices et lecteurs se contentent juste de lire le titre des articles publiés sur le Net. C'est ainsi que récemment a été publié sur FONDAS KREYOL un article à propos de Recep Tayyip Erdogan intitulé "Un dictateur réélu avec 52% des voix", article ironisant sur le qualificatif de "dictateur" que la presse occidentale accole systématiquement au président de la Turquie.
Il suffit de lire l'article pour se rendre vite compte qu'il dénonce par le biais de l'ironie ledit qualificatif. Pas besoin d'être un Bac + 12 pour le comprendre. Mais cet article a été immédiatement vilipendé par ces internautes qui ne lisent que les titres des articles. Le clic immédiat et le post vengeur ont remplacé la réflexion.
Cette attitude a un nom : l'analphabétisme 2.0.
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
Commentaires
Le fait de ne lire que les…
certes
31/05/2023 - 08:43
Le fait de ne lire que les titres peut influer mais la même incompréhension peut se manifester chez le lecteur qui lit tout l'article si ce lecteur ne comprend pas (ou fait semblant de ne pas comprendre) qu'il s'agit d'ironie.
L'ironie consiste à simuler des discours qu'on ne partage pas, pour s'en moquer. Elle fait écrire le contraire de qu'on pense. C'est dangereux, car on s'expose à la mauvaise interprétation de ceux qui prennent le discours au 1er degré. Certaines rédactions de médias s'interdisent l'ironie.
Le titre peut induire en erreur le lecteur pressé. Des lecteurs malintentionnés peuvent aussi "prélever" des fragments du discours, hors contexte, et prétendre qu'il s'agit de l'opinion de l'auteur. Mais l'ensemble d'un texte ironique peut aussi être compris de travers, d'autant plus facilement qu'il est bien écrit...
Un cas d'école est le livre XV de L'Esprit des lois de Montesquieu, intitulé "De l'esclavage des nègres". Si à première vue, le texte ressemble à un vif plaidoyer pour l’esclavage, c’est en réalité le contraire qu'il exprime. Mais ce chef-d'oeuvre d'ironie ne cesse de susciter des interprétations au 1er degré, reposant sur un grossier contresens. Parfois, c'est par erreur. Parfois, c'est voulu.
POURTANT LES MARTINIQUAIS SONT...
Albè
31/05/2023 - 08:52
...alphabétisés à 82%, nous dit l'INSEE. Même en ne lisant que seulement le titre de l'article en question, à savoir "Un dictateur réélu avec 52% des voix", le premier béotien venu peut immédiatement se rendre compte qu'il s'agit d'une ironie. Cela pour deux raisons au moins : un dictateur n'organise pas d'élections et quand il en organise, il les gagnent toujours avec 80% des voix et pas avec 52%.