Cristina Calderón est morte mercredi 16 février, au Chili. Elle était la dernière locutrice de la langue yagan. Avec elle disparaît une grande partie de la culture de ce peuple amérindien.
Avec la mort, mercredi 16 février, de Cristina Calderón à l’âge de 93 ans, c’est un pan de la culture chilienne qui disparaît. Elle était en effet la dernière personne du pays à encore parler le yagan, la langue d’un peuple amérindien du même nom qui vivait à l’extrême sud du pays. Elle avait été déclarée “Trésor humain vivant” par le gouvernement chilien et l’Unesco.
Elle a emporté avec elle la langue de ses ancêtres […] Avec elle est morte la dernière Yagan ethniquement pure et la gardienne d’une culture qui s’est perdue [en raison] du métissage avec d’autres peuples indigènes et l’homme blanc.”
Cristina Calderón avait eu sept enfants – dont certains sont décédés – et 14 petits-enfants, mais aucun d’entre eux ne parle la langue aussi bien qu’elle.
Les Yagans, ou Yamanas, formaient un peuple nomade, vivant à cheval entre le Chili et l’actuelle Argentine jusqu’à la Terre de Feu. Il s’agissait d’un peuple de pêcheurs qui parcouraient les eaux gelées de la région sur leurs fragiles embarcations.
“Quand l’homme blanc est arrivé en Terre de Feu au XIXe siècle, vivaient 3 000 Yagans”, poursuit le site. Un demi-siècle plus tard, les maladies avaient réduit ce chiffre à 130”. La colonisation, l’évangélisation, le métissage ont fait le reste et rompu la transmission naturelle de la langue aujourd’hui disparue.
Une des filles de Cristina Calderón, Lidia González Calderón, fait aujourd’hui partie des rédactrices de la nouvelle Constitution chilienne – des sièges avaient été réservés aux peuples amérindiens lors de l’élection au suffrage universel direct de l’Assemblée constituante.
Elle a publié sur son compte Twitter une vidéo de sa mère :
Aujourd’hui, 16 février 2022, est morte ma mère, dépositaire de nos traditions […] Avec elle s’en va une partie importante de la mémoire de notre peuple.”
La langue yagan compte plus de 32 000 vocables, “un nombre énorme si on le compare aux 5 000 mots que maîtrise n’importe lequel d’entre nous habituellement”, poursuit El Pais América.
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Cristina Calderón, avec l’aide de l’une de ses petites-filles, avait élaboré un dictionnaire yagan-espagnol. Les deux avaient également publié un livre d’histoires, de chansons et de légendes du peuple yagan. “Avec sa mort, c’est tout ce qu’il reste du yagan.”
L’histoire de la Martinique est a la fois complexe et linéaire. Lire la suite
Petitot préfet. Lire la suite
Votre arabophobie et vos changements incessants de pseudos pour pouvoir poster vos commentaires s Lire la suite
Je suis frappée par le peu d'enthousiasme que manifestent les media martiniquais (en général, si Lire la suite
Cette situation n'est absolument pas étonnante :au delà de cet exemple pris en France, il ne faut Lire la suite