En un fragment de soirée, le destin peut basculer. Lot usuel de toute pérégrination énamourée dans la plus fascinante des mégapoles d'Orient. Une seule rencontre suffit avec l'une des sylphides peuplant en abondance les estaminets adeptes des charmes tarifés.
Bangkok, enfer ou paradis? La réponse surgit en arpentant les allées interlopes de la capitale thaïlandaise. Au hasard de quelques lieux de perdition, on peut tituber de bonheur ou trébucher sur un amas de désillusion. Tutoyer l'extase ou s'enkyster dans une mortifère contrition, telle est l'alternative.
Un simple moment d'inadvertance dédié à l'enchevêtrement d'inextinguibles désirs, de plaisirs ineffables suivis d'inavouables soupirs devient sans crier gare l'heure d'une impérieuse vérité dans une vie soudain chamboulée. Comme s'il s'agissait d'un parcours initiatique simultanément espéré et redouté.
Krungthep Mahanakorn ( nom thaï de la ville géante ) offre des myriades de trilogies vénéneuses.
On ne la côtoie pas en totale innocence. Aucune ingénuité n'est de mise. Elle est, en effet, l'épreuve qui peut tout changer à jamais. D'une tribulation noctambule, magnifiée ou délétère, c'est selon, on revient transcendé ou avili. Rarement indemne.
Bangkok, laboratoire époustouflant de la condition humaine.
Patrick Chesneau
Crédit photo: Gypsypianist
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