Nous, la défense de Raphaël Confiant en sa qualité de responsable de l’ex-site Montray Kréyol, avons décidé de publier un document rédigé par le Parquet Général de Fort de France dans une affaire concernant notre client.
Rappelons ou informons. Une association dénommé RESPECT DOM ayant son siège à Paris a cru bon en septembre 2020 de déposer plainte contre une série de médias ou d’artistes qui auraient écrit ou chanté, selon elle, des propos constituant des injures raciales ou des provocations aux crimes et délits à l’égard de la « communauté békée ».
Cette association qui est présidée par un Sieur HAYOT n’en est pas à son coup d’essai. En 2009, elle avait déjà porté plainte pour injure raciale à l’égard de la « communauté békée » contre la secrétaire générale de la CGTM à qui il était reproché d’avoir repris à la télévision un des slogans du mouvement social. Il s’était trouvé des juges du Tribunal de Grande Instance pour suivre cette infamie et condamner Mme JOACHIM-ARNAUD. La Cour d’Appel eut l’intelligence juridique de réformer ce jugement inique et politique en relaxant la prévenue.
Quand la plainte de RESPECT DOM a été déposée en 2020, le parquet de Fort de France n’a rien trouvé à dire (il y avait de quoi pourtant) et a ouvert une information. 5 personnes (nous avons caviardé les noms autres que celui de CONFIANT) ont été mises en examen. Le juge d’instruction les a renvoyés pour être jugés devant le Tribunal Correctionnel. C’est ici que nous avons un brutal réveil du Parquet qui saisit la Cour de Cassation pour « dépayser » (autrement aller le juger ailleurs) le dossier.
C’est dans ce contexte que se situe la rédaction de ce document. Le dépaysement n’est pas une démarche nouvelle pour le Parquet de Fort de France. Il y a de nombreux précédents allant de l’affaire des 16 de Basse Pointe à l’OJAM en passant par le dossier Green Parrot. Généralement, cela s’expliquait par la crainte de troubles à l’ordre public.
Ici, rien de tel. Nos lecteurs pourront lire ce document. Il est intéressant de lire les deux principaux paragraphes motivant la demande de « dépaysement » car ils renseignent les martiniquais de base (que nous sommes) sur la vision de la situation actuelle par de hauts fonctionnaires français travaillant en Martinique. On se rend compte à cette lecture que la situation (« crise sociale » « possible prescription », « blocages, dégradations, menaces, intimidations et violences », etc…) décrite est insurrectionnelle de remise en cause de la société telle qu’elle est et des institutions françaises en Martinique. On comprend facilement qu’avec une telle vision de la société martiniquaise, les actuel magistrats officiant en Martinique peuvent difficilement être neutre et objectif. Ceci explique l’ambiance répressive qui règne depuis la fin de l’année 2019.
D’ailleurs, après avoir donné son analyse de la situation, M. le Procureur Général explique qu’il importe de dépayser le dossier de RESPECT DOM car un maintien en Martinique « aurait pour conséquence de jeter le soupçon sur les magistrats du parquet et du siège » ;
On peut rassurer M. le Procureur Général : le soupçon concernant « la justice sous les cocotiers (dixit Marcel Manville) » existe depuis fort longtemps sinon toujours.
Mais son raisonnement, M. le Procureur Général nous conforte dans une certitude : dès que sont en jeu ou les intérêts de l’état français et/ou ceux de la caste békée, l’institution judiciaire en Martinique ne peut être ni sereine, ni équitable car elle est partie au litige entre le peuple martiniquais et les intérêts coloniaux. Elle est là pour défendre un drapeau et accessoirement une couleur de peau.
On ne peut que remercier ce haut magistrat pour une telle démonstration.
Raphaël CONSTANT
J'ai le plus grand mal à comprendre l'attitude de la droite assimilationniste à l'égard du RPCRAC Lire la suite
...OUVERT. Tel devrait être le nouveau nom de la Martinique !
Lire la suiteIl y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite