Les zombis d'Haïti investissent bientôt le Musée du Quai Branly Jacques à Paris. Du 8 octobre 2024 au 16 février 2025, le vodou haïtien illumine le ciel de cette ville dont l'histoire remonte à environ 259 avant J.C. Erol Josué, commissaire associé de l’exposition, invite le public d'ici et d'ailleurs à aller (re) découvrir la culture haïtienne. L'artiste convie tout un chacun à cette visite immersive pour avoir un regard neuf sur Haïti. Un regard pour dire que malgré le chaos il y a des gens qui continuent de travailler. Un regard pour dire qu'Haïti est éternelle.
Le Nouvelliste ( LN ) : Erol Josué, l'exposition Zombis au Musée du Quai s'ouvrira bientôt. Qu'est-ce qui sera mis en relief à cet événement ?
Erol Josué (EJ ) : L'exposition Zombis au Musée du Quai Branly, c'est toute une visite immersive. Il y aura un temple vodou qui va être dressé sur la mezzanine du musée. Ils sont en train de reconstruire un temple vodou. Pour moi, l'initiative de reconstruire un temple vodou revêt une grande importance, dans la mesure où les bandits ont saccagé, pillé et incendié le péristyle de mes parents, la maison qui m'a vu grandir. Il n'y a pas longtemps que j'ai appris que la scénographie, le péristyle, le temple vodou qui va être reconstruit, c'est une copie du temple vodou de mes parents. Pour moi, il y a tout un côté émotionnel dans cette exposition. Cette plaidoirie a beaucoup de sens à mes yeux. Dans cette manifestation, il n'y a pas que les artistes. Les péristyles ordonnent aussi des choses. Les chaises qui y seront, ce sont des chaises qui ont été vues dans les vrais temples. La reproduction d'une partie du grand cimetière de Port-au-Prince qui sera dressée est l'œuvre de plusieurs artistes et artisans, des techniciens en France.
( LN ) : Quel est votre regard sur cette exposition qui va s’ouvrir bientôt ?
( EJ ) : En tant que commissaire, je n'ai pas de regard sur cette exposition. Je suis dans le profond de cette expo. C'est aussi mon bébé, cette exposition. Je suis dans l'immersion totale pour la préparation de cette exposition.
( LN ) : Haïti aura-t-elle une délégation avec vous ?
( EJ ) : Le Bureau national d'ethnologie aura une délégation. On travaille sur une délégation et des délégations. Outre les professionnels qui sont mobilisés pour le vernissage, il y a aussi des missions scientifiques également. Au moment où nous parlons, nous sommes en train de signer des conventions entre le BNE et les musées de France, principalement le Musée du Quai Branly. Nous essayons de voir comment nos muséologues peuvent bénéficier des savoir-faire des muséologues français, et vice versa. Nous avons également notre savoir-faire. Lorsqu'on a envoyé des œuvres là-bas, ils ne savaient pas que cela allait emballer de cette manière. Je veux établir une relation égale à égale entre les deux institutions, où l'on se parle les yeux dans les yeux. La question n'est pas de prendre ces artefacts et de les exposer chez vous. Il faut qu'il y ait un rapport, un dialogue, des échanges humains, culturels, scientifiques et académiques qui peuvent servir les deux pays.
( LN ) : Avec quels mots inviterez-vous le public à prendre part à cette exposition ?
( EJ ) : J'invite le public à découvrir cette exposition, à redécouvrir Haïti et le vodou d'une autre manière. J'invite le public à redecouvrir Erol Josué, votre serviteur, avec un autre œil également. Beaucoup de gens pensaient que je suis seulement artiste, mais non, je suis aussi curateur, commissaire. J'aimerais que le public redécouvre Haïti aujourd'hui qui a beaucoup de problèmes pour voir ce qu'on peut faire même dans le chaos, le pouvoir qu'on a quand nous nous nous unissons. Pendant tous les troubles, nous étions dans le jardin du BNE à travailler sur les collections, organiser les cartels, emballer, les protéger contre les bandits armés et les envoyer à l'étranger. Il faut aller voir cette exposition avec tout cela à l'esprit. Il faut aller voir l'exposition Zombis, la mort n'est pas une fin ! avec un autre regard d'Haïti, d'Haïtien en 2024, le regard de l'Haïtien dans le chaos. À chaque fois qu'on pensait que le lendemain il n'y aurait plus personne, il y a des gens qui continuent à travailler. C'est ce regard qu'il faut avoir. En tant que matière, nous ne sommes pas éternels, mais les travaux qu'on fait sont des travaux éternels, car Haïti est éternelle.
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