Les grandes dates de la langue créole (version n° 1)

Raphaël CONFIANT

Rubrique

    Faute d'un enseignement généralisé dans le système scolaro-universitaire et d'émissions radiophoniques ou télévisées de qualité, le grand public antillais et océanindien ne connaît pas les grandes dates de l'évolution de la langue créole (à base lexicale française).

    Pire : nombre de sites-web de maisons d'édition ou de ventes d'ouvrages en ligne n'indiquent jamais la date de parution des ouvrages alors que c'est ce qui importe au lecteur-lambda et non le numéro d'ISBN dont il n'a que faire.

   Nous avons donc tenté d'en établir une première liste, forcément approximative, en essayant de donner toute leur place aux différents dialectes, au plus grand nombre d'auteurs et d'universitaires ainsi qu'aux manifestations importantes. L'Internet permettant des remises à jour à volonté, nous attendons des lecteurs de notre site qu'ils nous signalent les oublis ou les erreurs afin de republier ladite liste dans un proche avenir et cela autant de fois que nécessaire : montraykreyol@gmail.com.

   

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   . 1670/80 : le créole est constitué et devient l'idiome principal des habitants des îles sous domination française des Antilles et de la Guyane après une cinquantaine d'années seulement de gestation (entre 1625, année où Français et Anglais prennent pied à l'île de Saint-Christophe__aujourd'hui St-Kitts__pour se la partager et la fin du XVIIe siècle). "Naissance éruptive" écrira le créoliste allemand Ralph LUDWIG.

 

   . 1754 : Le Blanc créole de Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), DUVIVIER DE LA MAHAUTIERE publie le tout premier texte littéraire en créole : la chanson-poème "Lisette quitté la plaine". Un esclave noir, coupeur de canne de son état, se lamente parce que sa dulcinée l'a quitté, chose peu vraisemblable en cette période d'esclavage flamboyant. A ce propos, il n'est pas étonnant du tout que les premières personnes à écrire le créole furent des Blancs créoles. Cela pour deux raisons : ils ont participé à l'élaboration de cette langue et elle est aussi la leur ; le Code Noir (1685)interdisait aux maîtres d'apprendre à lire et à écrire à leurs esclaves noirs.

 

   . 1755 : Le Français Benoit de MAILLET publie un ouvrage intitulé : "Telliamed, ou Entretien d'un philosophe indien avec un missionnaire français sur la diminution de la mer" dans lequel il reproduit un procès-verbal à propos de l'apparition d'un homme marin sur les bords de l'île, au Diamant. Deux nègres sont interrogés et répondent en créole.

 

   . 1760-1780 : traduction en créole d'un extrait de la Bible par un auteur anonyme, à une date non précisée mais qui se situe vraisemblablement dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle : "La Passion de Notre Seigneur selon Saint-Jean en langage nègre". L'édition de ce texte, retrouvé par hasard, est due au Guadeloupéen Guy HAZAEL-MASSIEUX. Il commence comme suit : "Dans temps la, comme jour Paque té proche, toute pères jouifs la ïo tous faire complot pour quimber Jesi : min yo té bin barassés. Io té dire, comment nous va faire ? Si nous faire touyé li dans temps grand fête comme ça, toute moune va lévé la sous nous pour prendre pati pou li...". 

 

   . 1801 : NAPOLEON BONAPARTE fera publier un grand nombre de proclamations en créole, notamment à Saint-Domingue qu'il tente alors de reconquérir dans le but non-avoué d'y rétablir l'économie sucrière et donc l'esclavage des Noirs. La "Proclamation du 8 novembre 1801, signée par "Primié consil : Napoléon BONAPARTE", commence ainsi : "Paris, 17 brimer, an 10 Répiblique francé, yonn et indivisib, Consils La Répiblique francé a tout zabitans Saint–Domingue :

Qui ça vout tout yé, qui couleur vous yé, qui côté papa zot vini, nous pas regardé ça ; nous savé tant selman que zote tout libre, que zote toute égal doubant bon Dié é dans zieur la Répiblique…
Capitaine Général Leclerc, que nous voyé pour commandé Saint–Domingue, li méné avec li tout plen navire, tout plen soldat, tout plen canon ; mais pas crère sila–yo qui va di zote que Blanc vlé faire vous esclave encore…»

 

   . 1804 : l'année même de l'accession de l'indépendance de Saint-Domingue, devenue désormais "Haiti" ou "Pays de haute montagnes" dans la langue des Tainos, les autochtones de l'île décimés à la fin du XVe siècle par les conquistadors espagnoles, paraît, à New-York, le tout premier recueil de poésie en créole, texte anonyme : "Ydilles ou essais de poésie créole par un colon de Saint-Domingue". Il sera republié, dans une édition revue et augmentée, à Philadelphie, en 1811 avec un nom d'auteur différent : non plus "un colon de Saint-Domingue", mais "un habitant d'Hayti". Il présente ainsi le créole au début de l'ouvrage : "La langue créole est une espèce de jargon que parlent généralement les Nègres, les Créols et la plupart des colons de nos isles d'Amérique. C'est un français corrompu, abâtardi, mais approprié à des organes plus doux, où l'on fait disparaître par de fréquentes élisions, par diverses modifications, et surtout par des transpositions continuelles, les sons trop rudes des consonnes et les fortes articulations...".

 

   . 1822 : Le Mauricien François CHRESTIEN publie la toute première traduction des Fables de LA FONTAINE en créole : "Essais d'un bobre africain".

 

   . 1828 : Le Français, installé à L'île Bourbon (aujourd'hui La Réunion), Louis HERY, publie la deuxième traduction des Fables de LA FONTAINE en créole : "Fables créoles dédiées aux dames de l'île Bourbon".

 

   . 1842 : __ L'Alsacien Victor SCHOELCHER, le plus éminent des abolitionnistes français du XIXe siècle, publie une liste de proverbes créoles dans son ouvrage : "Des Colonies : abolition immédiate de l'esclavage".

 

                 __ L'Abbé GOUX, un Français, publie un catéchisme en créole : "Catéchisme en lange créole précédé d'un essai de grammaire sur l'idiome usité", Imprimerie Vrayet de Surcy. Il semblerait que destiné à la Martinique, il n'y ait jamais été utilisé.

 

   . 1844 : Le Martiniquais (béké) François MARBOT publie la première traduction des Fables de LA FONTAINE en créole martiniquais : "Les Bambous. Fables de La Fontaine travesties en patois créole par un vieux commandeur". L'auteur ne traduit pas véritablement le fabuliste français, mais le "travestit", chose qui renvoie au fait que la morale qui conclue les fables sont détournée au profit de l'idéologie esclavagiste, trahissant les idéaux de liberté que promeuvent les textes de LA FONTAINE. Cependant, cet ouvrage connaîtra un réel succès et connaîtra pas moins de quatre rééditions, la dernière datant de 2002, dans le cadre des "Guides du CAPES de créole" (édit. Ibis ROUGE) et préfacée par Raphaël CONFIANT. Notice biographique : François-Achille MARBOT, né en 1817 à Fort-Royal (aujourd'hui Fort-de-France), en Martinique, fit carrière dans l'Administration de la Marine. Officier supérieur en 1853, il fut Contrôleur colonial en Guadeloupe de 1854 à 1857, puis après quelques mois en Guyane, de 1858 à 1863, date de son départ comme Ordonnateur de la Réunion où il décédera en 1866.

 

   . 1850-1870 : Le  Guadeloupéen d'adoption (il est de parents français de l'Hexagone) Paul BAUDOT écrit les premières fables en créole guadeloupéen inspirée de LA FONTAINE.

 

   . 1855 : Le Mauricien Pierre LOLLIOT publie : "Poésies créoles", Imprimerie du Mauricien.

 

   . 1869 : le Trinidadien John JACOB THOMAS, instituteur de son état, publie la toute première grammaire du créole : "The Theory and Practice of Creole Grammar". Au XIXe et début du XXe siècle, le créole à base lexicale française était la langue principale des campagnes trinidadiennes. Il était dénommé "patois". Il subsiste encore au XXIe siècle dans quelques villages comme Paramine, Maraval ou Morne Coco où l'Eglise catholique tente de le maintenir en vie, faisant des messes en créole. A l'Université des West-Indies, sur le campus de Saint-Augustine, à Port-of-Spain, il est étudié dans les cours de linguistique, notamment sous la houlette du Pr Jo-Ann FERREIRA.

 

    . 1872 : Le Guyanais Alfred de SAINT-QUENTIN publie les premières fables en créole guyanais : "Introduction à l'histoire de Cayenne suivie d'un recueil de contes, fables et chansons en créole avec traduction en regard, notes et commentaires", Marchand.

  

   . 1880 : Le Mauricien Charles BAISSAC publie la première étude sur le créole mauricien : "Etude sur le patois créole mauricien", édit. Berger-Levrault.

 

   . 1885 : Le Guyanais Alfred PAREPOU publie le tout premier roman entièrement en créole : "Atipa". Cet ouvrage n'a jamais été distribué en Guyane et fut longtemps considéré comme perdu jusqu'à ce qu'un exemplaire soit retrouvé, près à la Bibliothèque du Congrès de Washington (USA) et republié avec l'aide de l'UNESCO en 1982. Sous-titré "roman guyanais", il ne s'inspire pas du tout des grands romanciers du XIXe siècle comme ZOLA, FLAUBERT ou STENDHAL puisqu'il est composé de 12 chapitres qui peuvent se lire dans n'importe quel ordre, chapitres composés pour l'essentiel de dialogues. Récit et description y sont quasiment absents. PAREPOU étant un pseudonyme, la créoliste québécoiseMarguerite SAINT-JACQUES-FAUQUENOY estime qu'il ache un conseiller général mulâtre du nom d'Alfred MEYTERAND.

 

   . 1896 : L'Haïtien Oswald DURAND publie dans son recueil "Rires et pleurs" le premier poème lyrique en créole d'après l'accession à l'indépendance, le 1er janvier 1804, de l'ancienne Saint-Domingue : "Choucoune". On y retrouve certaines ressemblances avec "Lisette quitté la plaine" (1754) du Blanc créole de Saint-Domingue, Duvivier de LA MAHAUTIERE.

 

   . 1905 : L'Haïtien Georges SYLVAIN publie la première traduction en créole haïtien des fables de LA FONTAINE : "Cric ? Crac ?

 

   . 1925 : Le Mauricien Philogène SOULSOBONTEMPS, pseudonyme qui n'a jamais pu être décrypté à ce jour, publie : "Zistoir trésor bonne femme Magon", Imprimerie (improbable !) Grandporienne de Vieux Grand Port. L'ouvrage commence comme suit : "Beaucoup dimoune ti prétend bonne femme Magon ti eine sourcier et qui, asoir,

           dans grands marées noires, li té allé faire so loup-garou...".

 

   . 1929 : La Seychelloise Rodolphine YOUNG écrit les premières fables en créole seychellois inspirées de LA FONTAINE. Elles seront publiées en 1983 en Allemagne sous la direction de la linguiste  et créoliste allemande Annegret BOLLEE aux éditions H. Buske. Il semblerait vue R. YOUNG ait eu connaissance du recueil de fables créoles du Martiniquais François MARBOT ("Les Bambous"), datant de 1844, et s'en soit inspirée.

 

   . 1935 : La Guadeloupéenne Madame SCHONT publie un recueil de contes : "Quelques contes créoles". Elle fut professeure agrégée au Lycée Carnot, avec un note au lecteur de M. Charles Moynac, ancien professeur au Lycée de Pointe-à-Pitre. Gouvernement de la Guadeloupe et dépendances, 1935, 111 pp. Ouvrage publié à l'occasion du tricentenaire des Antilles.

 

   . 1936 : L'Haïtienne Suzanne SYLVAIN-COMHAIRE publie la première grammaire du créole haïtien : "Le Créole haïtien : morphologie et syntaxe", réédité en 2012 par les éditions Slatkine.

  

   . 1937 : L'Haïtien Jules FAINE publie le premier ouvrage de philologie créole : "Philologie créole : études historiques et étymologiques sur la langue créole d'Haïti", Imprimerie de l'Etat, Port-au-Prince.

 

   . 1939 : Le Mauricien Xavier Le Juge de Segrais (ou, en créole, Le Zize de SEGRE) publie : "Zolies zistoires missié La Fontaine dans créole Maurice".

 

   . 1945 : Les pasteurs protestants nord-américains McCONNELL et LAUBACH publient la première traduction de la Bible en créole (haïtien) : "Bib-la".

 

   . 1949 : création de l'Académie des Jeux Floraux de la Guadeloupe qui a pour objet de promouvoir la poésie en français et en créole.

 

   . 1950 : Le Martiniquais Gilbert GRATIANT publie le premier recueil de fables en créole martiniquais ne s'inspirant pas de celles de LA FONTAINE : "Fab' Compè Zicaque". Il est le premier fabuliste créolophone à se détacher du modèle lafontainien et à enraciner ses textes dans la vie et la culture créoles.

 

   . 1956 : La Martiniquaise (békée) Elodie JOURDAIN publie la première thèse de doctorat en lexicologie sur le créole martiniquais soutenue à La Sorbonne : "Le Vocabulaire du parler créole de la Martinique", éditions Klincksiek.

 

   . 1957 : création de l'ACRA (Académie Créole Antillaise) en Guadeloupe dont Rémy NAINSOUTA est le Secrétaire permanent. Quelques autres membres : Gerty ARCHIMEDE, Florette MORAND, Ancelot BELLAIRE, Hector BEAUBRUN, Roger FORTUNE, Joseph HAZAEL-MASSIEUX, Bettino LARA, Casimir LETANG etc. Ses objectifs étaient les suivants :  "… faire l’inventaire de notre trésor linguistique : établir la significatiion des mots et locutions proverbiales, ainsi que leur généalogie, avec remarques et anecdotes, s’il y a lieu ; rechercher, en particulier, les sources de langues qui coulent dans le langage créole : fixer la graphie ; révéler le génie de l’idiome et le défendre contre le français, un de ses pères envahissant et abusif. »

 

   . 1958 : La Martiniquaise Marie-Thérèse JULIEN LUNG-FOU continue la tradition d'écriture des fables en créoles en se détachant du modèle lafontainien dominant : "Fables créoles transposées et illustrées", Fort-de-France, Dialogue.

 

   . 1965 : Le Guadeloupéen ZAGAYA (un pseudonyme) publie : "Proverbes créoles de Guadeloupe", Talleres graficos de Ediciones Castilla, Madrid.

 

   . 1966 : Le Martiniquais Georges MAUVOIS publie une pièce de théâtre à connotation politique qui met en scène la diglossie : "Agénor Cacoul : pièce en trois actes", Imprimerie populaire.

 

   . 1969 : Le Français Jean-Pierre JARDEL et Pierre DAVID publient : "Les Proverbes créoles de la Martinique: langage et société", Fort-de-France, CERAG (Centre d'Etudes Régionales Antilles-Guyane).

 

   . 1971 : __Le Guadeloupéen Sony RUPAIRE publie un recueil poétique bilingue engagé dans la "lutte de libération nationale" de son île. La poésie en créole est mise pour la première fois au service de la revendication politique : "Cette igname brisée qu'est ma terre natale/Gran parad Ti kou baton", édit. Parabole.

 

                 __Le Mauricien René NOYAU (alias Jean ERENNE) publie : "Tention caïma".

 

   . 1972 : La Québécoise Marguerite Saint-Jacques Fauquenoy publie : "Analyse structurale du créole guyanais", Klincksieck.

 

   . 1974 : __ Le Réunionnais Jean ALBANY publie un livre de mots et d'expressions créoles rares ou en voie de disparition : "P'tit glossaire : le piment des mots créoles".

 

                 __L'Haïtien Jules FAINE publie le tout premier dictionnaie du créole haïtien : "Dictionnaire français-créole", Québec, Leméac.

  

   . 1975 : __ L'Haïtien FRANKETIENNE publie le tout premier roman en créole haïtien : "Dézafi", éditions Fardin. 

   

                  __Le Martiniquais Jean BERNABE soutient la première thèse de doctorat sur les grammaires des créoles guadeloupéen et martiniquais à La Sorbonne :"Grammaire basilectale approchée des créoles guadeloupéen et martiniquais", L'Harmattan

 

                  __L'Haïtien Emile CELESTIN-MEGIE publie le deuxième roman en créole haïtien : "Lanmoun pa genn baryè", édit. Fardin.

                  

 

   . 1976 : __Le Guadeloupéen Gilbert de CHAMBERTAND publie le tout premier recueil de nouvelles : "Dix bel conte avant cyclone".

 

                 __Le Martiniquais Jean BERNABE fonde, au sein du CUAG (Centre Universitaire Antilles-Gyane), sur le campus de Fouillole (Guadeloupe), où il est maître de conférence en littérature, le GEREC (Groupe d'Etudes et de Recherches en Espace Créole), cela avec des enseignants guadeloupéens du secondaire, notamment : Donald COLAT-JOLIVIERE, Robert FONTES, Danik ZANDRONIS etc. Quelques années plus tard, les Lettres et Sciences humaines seront transférées sur le campus de Schoelcher en Martinique (les Sciences le seront alors sur le campus de Fouillole) et Jean BERNABE continuera son action, deux décennies durant, avec les Martiniquais Lambert-Félix PRUDENT, Raphaël CONFIANT, Marie-José SAINT-LOUIS, Jacques COURSIL, Gerry L'ETANG et les Français Bernadette CERVINKA et Robert DAMOISEAU.   

 

                 __La Guadeloupéenne Dany BEBEL-GISLER publie le premier ouvrage revendiquant le créole comme à la fois une langue à part entière et celle du peuple guadeloupéen :"La Langue créole, force jugulée", L'Harmattan.

 

   . 1975 : __Le créole est utilisé pour la première fois de manière officielle à la radio à l'île de LA DOMINIQUE.

 

                 __L'Haïtien Nono NUMA publie une traduction du "CID" de CORNEILLE "Jénéral Rodrig. Ppiès téyat an 5 ak", édit. Bon Nouvel, Port-au-Prince, Haïti.  

 

   . 1977 : __ Le Réunionnais CHRISTIAN publie le premier roman en créole réunionnais : "Zistoir Christian. Mes aventures. Histoire vraie d'un ouvrier réunionnais en France", éditions François Maspero.

 

                 ___Création du premier journal entièrement en créole de la Martinique, Grif An Tè. D'abord mensuel, il devint vite hebdomadaire, dura 5 ans (1977-1982) et sortit 52 numéros.. Son directeur de publication : Serge DOMI. Membres du comité de rédaction : Térez LEOTIN, Claude LARCHER, Claude CLAIRICIA, Raphaël CONFIANT, Georges-Henri LEOTIN, Serge HARPIN, MANDIBELE, Patrick CADROT etc.

 

                 __Le Réunionnais Axel GAUVIN publie une vibrante défense et illustration de la langue créole : "Du Créole opprimé au créole libéré. Défense de la langue réunionnaise.", L'Harmattan.

 

                 __Le Mauricien Renée ASGARALLY l'un des tout premiers romans en créole mauricien : "Quand Montagne prend difé...", Mascarena University Publications, Rose Hill. Il sera traduit en français quelques années plus tard sous le titre de "La Brûlure".

 

   . 1978 : L'Américain Albert VALDMAN publie un ouvrage consacré à une description générale des différents créoles des Amériques, en particulier l'haïtien, au plan du système phonologique, de la morphosyntaxe et du lexique : "Le Créole : structure, statut et origine", Klinsieck.

 

   . 1979 : Le Martiniquais Raphaël CONFIANT publie le tout premier roman en créole martiniquais : "Jik dèyè do Bondyé".

 

   . 1980 : __Le Guadeloupéen Robert GERMAIN es l'auteur de la toute première grammaire du créole guadeloupéen : "Grammaire créole", L'Harmattan. Calquant la grammaire du français, cet ouvrage rate quelque peu sa cible.

 

                __Le Martiniquais Lambert-Félix PRUDENT publie un ouvrage retraçant la genèse du créole antillais avant de s'interroger sur la créolistique jusque-là monopolisée par des non-natifs et sur la nécessité d'une recherche autocentrée : "Des Baragouins à la langue antillaise", L'Harmattan.

 

                  __L'Haïtien Pierre VERNET publie un ouvrage sur la graphie du créole haïtien : "Techniques d'écriture du créole haïtien : aspects phonético-phonologique, morphosyntaxique et sémantique à l'intention des enseignants", Montréal, Imprimerie Le Natal.

 

                   __L'Haïtien Yves DEJEAN publie un ouvrage sur l'écriture du créole : "Comment écrire le créole d'Haiti", Québec, Collectif Paroles.

 

                 __Le Mauricien Dev VIRAHSAWMY publie une pièce de théâtre trilingue (créole mauricien-créole réunionnais-français) : "Bef dâ disab".

 

                __Le Martiniquais Christian BOULARD publie une pièce de théâtre consacré à un célèbre hors-la-loi, BEAUREGARD, qui défia durant des années les forces de l'ordre : "Beauregard. Chimin libèté", édit. Bélia.

 

   . 1981 : __Le Mauricien Dev VIRAHSAWMY publie la première traduction en créole de SHAKESPEARE : "Zénéral Makbef : pies â 3 ak", Rose-Hill, Bukié Banané.

 

                 __Le Guadeloupéen Gérard LAURIETTE publie un ouvrage pédagogique intitulé : "Le Créole de la Guadeloupe : l'enseignement du français à partir du créole", CRDP de l'Académie de Guadeloupe.

 

                __Le Guadeloupéen Alain RUTIL publie : "Contes marie-galantais de Guadeloupe", édit. Caribéennes.

 

   . 1982 : __La Réunionnaise Gillette STAUDACHER-VALLIAMEE publie : "Phonologie du créole réunionnais : unité et diversité".

 

                 __Le Guadeloupéen Hector POULLET publie un recueil de poèmes : "Pawol an bouch", édit. Désormeaux.

 

                 __Le Mauricien Dev VIRAHSAWMY publie : "Dropadi, teks pou ên trazi-komédi iziklal bazé lor Mahabarata", Terre Rouge, Bukié Banané.

 

   . 1983 : __Le Martiniquais Jean BERNABE publie sa thèse de doctorat en linguistique soutenue à La Sorbonne en 1975 sous le titre : "Fondal-natal. Grammaire basilectale approchée des créoles guadeloupéen et martiniquais", édit. L'Harmattan.

 

                  __Le Guyanais Bertène JUMINER, recteur de l'Académie Antilles-Guyane, fait annoncer par l'écrivain martiniquais Xavier ORVILLE, lors du IV Colloque International des Etudes Créoles qui se tenait, le 23 mai de cette année-là, en Louisiane, sa décision d'autoriser et d'apporter son appui aux différentes expériences d'enseignement du créole dans les collèges de l'académie. Cette décision s'inscrit dans le cadre de la circulaire ministérielle du 21 juin 1982 relative "à l'enseignement des langues et cultures régionales dans le service public de l'Education nationale".

 

                  __La Guadeloupéenne Sylviane TELCHID publie : "Jé kréyòl (jeux créoles pédagogiques n° 1), AHPK, Pointe-à-Pitre.

 

                  __Le Mauricien Henri FAVORY publie : "Tras. Enn pyes teat ann set rawn", Piblikasyon Grup Enn.  

 

   . 1984 : __Le Martiniquais Lambert-Félix PRUDENT coordonne et préface la première anthologie de poètes créolophones des Amériques et de l'Océan indien : "Anthologie de la nouvelle poésie créole", Editions Caribéennes et Agence de Coopération Culturelle et Technique.

 

                 __L'Haïtien Michel-Ange HYPPOLITE publie un recueil de poèmes : "Anba-Lakay"édit. Koukourouj.

 

   . 1986 : La Martiniquaise Térez LEOTIN publie un recueil de poèmes en créole : "An ti ziédou kozé", éditions Bannzil Kréyol.

 

   . 1987 : Le Guadeloupéen Max RIPPON publie un recueil de poèmes en créole : "Pawol naïf", édit. Caribéennes.

 

   . 1988 : __L'île de La DOMINIQUE instaure JOU KREYOL ou CREOLE DAY le dernier vendredi du mois d'octobre. Par la suite, les autres pays créolophones retiendront le 28 octobre comme JOUNEN KREYOL ENTENASIONAL (Journée Internationale du Créole).

 

                  __Le Martiniquais Robert NAZAIRE publie un conte bilingue : "Ti-Kako et la fiole magique/Ti-Kako pli malen ki djab-la", édit. Caribéennes.

 

   . 1989 : __Les Martiniquais Jean BERNABEPatrick CHAMOISEAU et Raphaël CONFIANT publient l'"Eloge de la Créolité", éditions Gallimard. Ce texte donnera naissance au troisième grand mouvement littéraire des Antilles françaises après la Négritude (Aimé CESAIRE) et l'Antillanité (Edouard GLISSANT) à savoir le Mouvement de la Créolité.

 

                   __La Québécoise Marguerite FAUQUENOY dirige un recueil d'articles consacré au tout premier roman jamais écrit en créole : "ATIPA revisité ou les itinéraires de Parépou", PUC (Presses Universitaires Créoles/L'Harmattan).

 

                   __Les Martiniquais Daniel BOUKMAN et Igo DRANE publient : "B-a ba jou démaré : an ti liv pou apwann li épi matjé kréyol", Paris, Mango. "Il s'agit d'un manuel d'alphabétisation illustré par Conrad CAESAR et Max CATAYEE pour que la langue créole devienne plus accessible" (4è de couverture).

 

                    __L'Haïtien Michel-Ange HYPPOLITE publie : "Atlas leksik zo mounn (leksik nan 4 lanng), édit. Koukourouj.

 

   . 1990 : __Les Guadeloupéens Hector POULLET et Sylviane TELCHID, l'Allemand Ralph LUDWIG et la Française Danièle MONTBRAND publient le tout premier dictionnaire du créole guadeloupéen : "Dictionnaire créole/français", Servédit/édit. Jasor.

 

                 __Le Guadeloupéen Hector POULLET publie un conte bilingue : "Tibouchina", édit. Messidor. Il est ainsi présenté par l'éditeur : "Sous prétexte de raconter l'histoire de la jeune Tibouchina, le conteur narre en fait les modes de vie antillais de sa propre enfance.

Moi-même est amoureux fou de Tibouchina, la belle jeune fille aux yeux brillants et à l'adorable petite bouche. Malheureusement, Tibouchina a décidé de s'enfuir dans la forêt, pour échapper à sa méchante sœur. Moi-même la retrouvera-t-il ?".  

 

                     __Le Mauricien Vicram RAMHARAI publie : "La Littérature mauricienne d'expression créole/Essai d'analyse socio-culturelle", Port Louis.      

 

 

   . 1991 : Le Guadeloupéen Max Rippon publie un recueil de poèmes : "Dé gout dlo pou Dada", édit. Jasor, Pointe-à-Pitre.

 

 

   . 1992 : __Le Français Robert CHAUDENSON publie un ouvrage sur la genèses des créoles : "Des Iles, des hommes, des langues : essai sur la créolisation linguistique et culturelle",L'Harmattan.

 

                 __Le Français Pierre PINALIE publie : "Dictionnaire élémentaire français-créole", L'Harmattan.

 

   . 1993 : __La Française Marie-Christine HAZAEL-MASSIEUX publie : "Ecrire en Créole. Oralité et écriture aux Antilles", L'Harmattan.

 

                 __Le Seychellois J. SAVY publie : "Biografi mizisien seselwa", Lenstiti Kreol.  

 

                 __Le Guadeloupéen Max RIPPON publie un recueil de poèmes : "Agouba", édit. Jasor, Pointe-à-Pitre.   

 

                 __Le Seychellois Jean-Joseph MADELEINE publie un roman : "Anmontan danm lerwa", Lenstiti Kreol.

 

   . 1995 : __Le Guyanais Georges BARTHELEMI publie le premier dictionnaire du créole guyanais : "Dictionnaire pratique créole guyanais/français", Ibis Rouge.

 

                 __Les Martiniquais Raphaël CONFIANT, Marcel LEBIELLE et David DOMOISON (photographe) publient : "Les Maîtres de la parole créole", Gallimard. Vingt-six conteurs de divers pays créolophones des Amériques ont été enregistrés et photographiés dans leur vie quotidienne. Ils sont présentés par R. CONFIANT "marqueur" de leur parole.

 

                __Le Seychellois Antoine ONEZIME publie un roman : "En lot laspe lavi", Lenstiti Kreol.

 

                __L'Haïtien Michel-Ange HYPPOLITE (alias "Kaptenn Koukourouj") publie un recueil de poèmes : "Zilé nou", édit. Production Koukourouj, Québec.

 

   . 1996 : __Le Martiniquais Georges MAUVOIS traduit "Don Juan" de MOLIERE en créole : "Don Jan", Ibis Rouge.

 

                 __Publication des articles écrits entre 1980 et 1993 sur la morphosyntaxe, le lexique et la sémantique des créoles par le Guadeloupéen Guy HAZAEL-MASSIEUX  : "Les Créoles : problèmes de genèse et de description", Publications de l'Université de Provence.

 

                 __Le Guadeloupéen Max RIPPON publie un recueil de poèmes : "Rékòt : brisures de mots", avec une préface de Maryse CONDE et un écho plastique de Michel ROVELAS, édit. Jasor, Pointe-à-Pitre.

 

   . 1997 : __Le Mauricien Sedley Richard ASSONNE publie un roman en créole : "Robis", Lékikasyon pou travayer, Port-Louis, Maurice.

 

                 __Lédikasyon pou travayer, mouvement populaire et syndical mauricien, republie 28 contes en créole écrits par le Mauricien Charles BAISSAC à l'occasion de la célébration du centenaire de ce dernier : Sirandann Sanpek. Zistwar an kreol", édit. LPT.

 

                  __Le Martiniquais Georges de VASSOIGNE publie un recueil de fables préfacé par Jean BERNABE : "Fab Kréyòl", édit. Lafontaine.

 

   . 1998 : __Le Martiniquais Raphaël CONFIANT publie le premier dictionnaire des devinettes créoles tant des Amériques de que l'Océan indien : "Dictionnaire des titim et sirandanes : devinettes et jeux de mots du monde créole", Ibis Rouge.

 

                 __La Guadeloupéenne Maryse ROMANOS publie avec une préface de Raphaël CONFIANT : "La poésie antillaise d'expression créole de 1960 à nos jours. Essai d'analyse socioculturelle", L'Harmattan.

 

                  __Lenstiti Kreol des Seychelles publie une traduction en créole d'un conte tibétain extrait de l'ouvrage "Contes du Tibet", édit. Alpina, illustré par  : "Zetwal bomaten ek Rosinyol".

 

   . 1999 : __La Française Marie-Christine HAZAEL-MASSIEUX publie un ouvrage sur l'état des langues créoles à la veille du nouveau millénaire : "Les Créoles. L'Indispensable survie",

 

                  __La Guadeloupéenne Sonia CATALAN publie un recueil de proverbes : "Sa moun ka di : expressions et proverbes créoles", Ibis Rouge.

  

   . 2000 : __Le Martiniquais Jean-Pierre ARSAYE publie la première traduction en créole martiniquais d'un grand auteur français, Guy DE MAUPASSANT : "An dousin kanpay èk dot istwèkout" (Une partie de campagne et autres nouvelles), L'Harmattan.

 

                  __Le Réunionnais Daniel VERONIQUE coordonne le numéro 138 de la revue "LANGAGES" à laquelle ont collaboré R. CHAUDENSON, C. Corne, M. DeGraff, A. KHIM et A. SYEA "Syntaxe des langues créoles", Larousse.

 

                  __ Le Martiniquais Raphaël CONFIANT publie le tout premier dictionnaire de néologismes : "Dictionnaire des néologismes créoles", Ibis Rouge.  

 

                   __L'Haïtienne Hosanna Cléma PIERRE publie un conte : "Enjistis sosyal", édit. CIDIHCA.

 

   . 2001 : __Le Martiniquais Jean BERNABE rédige un ouvrage didactique sur le thème de la Fable créole qui était au programme de la toute première session du CAPES de créole :"La Fable créole", Ibis Rouge. Cet ouvrage est publié dans la collection "Guides du CAPES de créole" dirigée par Raphaël CONFIANT chez cet éditeur.

 

                  __Le Français Gabriel MANESSY publie : "Créoles, pidgins, variétés véhiculaires : procès et genèse", CNRS. Il s'agit d'identifier les processus et de définir les conditions propres de la formation des créoles et des pidgins. D'établir leurs rapports avec les langues-sources et notamment les langues africaines. A la marge de la linguistique cognitive, l'auteur postule la rémanence de schèmes conceptuels acquis dans l'exercice des langues nouvellement acquises.

 

                 __Le Martiniquais Raphaël CONFIANT publie un ouvrage sur la didactique de la traduction créole/français : "La Version créole", Ibis Rouge. Cet ouvrage est publié dans la collection "Guides du CAPES de créole" que l'auteur dirige chez cet éditeur.

 

                __Le Guadeloupéen Ogis (Berthély) M'BITAKO publie une traduction de la pièce de théâtre en anglais du Saint-Lucien Derek WALCOTT (Prix Nobel de littérature 1992), "Dream on monkey mountain" (1970) : "Ti-Jan é Dyab-la", édit. Désormeaux.

 

                __Le mouvement populaire et syndical mauricien Lédikasyon pou travayer publie l'ouvrage bilingue du Mauricien Lee HARING : "Anu koleksion folklor Moris/Collecting folklore in Mauritius", édit. LPT.

  

   . 2002 : __ création du CAPES (Certificat d'Aptitude Professionnel de l'Enseignement secondaire) de créole par le ministre français Jack LANG après des années de lutte des créolistes martiniquais rassemblés au sein du GEREC (Groupe d'Etude et de Recherches en Espace Créole) à savoir Jean BERNABE, Robert DAMOISEAU, Raphaël CONFIANT, Gerry L'ETANG etc. Ce concours de recrutement d'enseignants de l'enseignement secondaire (collège et lycée) sera le même pour les 4 territoires français d'Outremer où est parlé un créole : la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion. 

 

               __Les Martiniquais Georges Eleuthère MAUVOIS et Marie-Denise GRANGENOIS publient un manuel de textes pour l'enseignement primaire : "Ti Zétouel : contes, fables, poésies en...créole : textes d'ici et du monde entier", Atelier des Presses Littéraires à Saint-Estève.

 

                __La Guadeloupéenne Sylviane TELCHID publie : "Bwa pou nou alé. Tèks é jé kréyol pou mèt é zélèv lékol", édit. Jasor, Pointe-à-Pitre.  

 

                __Le Martiniquais Jean-François LIENAFA publie un recueil de poèmes : "Yanm san ranm", édit. New Legend.

 

   . 2003 : __Le Français Robert DAMOISEAU publie : "Eléments de grammaire comparée français/créole" guyanais", Ibis Rouge.

 

                   __La Martiniquaise Térez LEOTIN publie un roman en créole accompagné d'une traduction en français : Lavwa égal. La Voix égale", Ibis Rouge.

 

                   __Le Français Robert CHAUDENSON publie : "La Créolisation : théorie, applications, implications", L'Harmattan.

 

                   __La Guadeloupéenne Sylviane TELCHID publie : "Kréyòl : fanm chatengn" (exercices créoles par thème destinés aux scolaires), CDDP-Guadeloupe.

 

                   __Le Martiniquais Jean-François LIENAFA publie un recueil de poèmes : "Lapli pawol", chez l'auteur.

 

   . 2004 : __ Les Guadeloupéens Hector POULLET et Sylviane TELCHID publient la toute première méthode ASSIMIL d'apprentissage du créole (guadeloupéen) : Le Créole sans peine.

 

                  __  Le Martiniquais Jean-Pierre ARSAYE publie la première thèse de traductologie soutenue à l'Université des Antilles et de la Guyane sous la direction du Pr Jean BERNABE "Français-Créole/Créole-Français : de la traduction. Ethique. Pratiques. Problèmes. Enjeux", L'Harmattan.

 

   . 2005 : __Le Martiniquais Jean-François LIENAFA publie un recueil de poèmes : "Sav !", chez l'auteur.

 

                 __La ville de Trinité (Martinique) lance une manifestation d'une semaine pour célébrer le créole intitulée "RABOURAJ" et mise en œuvre par Claude MARLIN. Elle se déroule dans la dernière semaine du mois d'octobre et se termine par la "Journée Internationale du Créole" chaque 28 octobre. Un des temps forts de cet événement culturel est la "Dikté kréyol" organisée par l'association "Dikté Kréyol" dirigée par la Guadeloupéenne Carine GENDREY.

 

   . 2006 : __création de l'Office de la Langue Créole de la Réunion (LOFIS LA LANG KREOL) avec comme président l'écrivain Axel GAUVIN.

 

                 __Le Martiniquais Jean-François LIENAFA publie un recueil de poèmes : "Migan mwen. Créolopoétiquement vôtre. Sé ta'w, sé ba'w", chez l'auteur.

 

                __Le Martiniquais Roland DAVIDAS publie un essai : "Chienfanm", édit. Gawoulé.

 

   . 2007 : __ Le Martiniquais Raphaël CONFIANT publie le premier dictionnaire créole martiniquais : Dictionnaire du créole martiniquais/français, éditions Ibis Rouge. 

 

                 __Le Martiniquais Raphaël CONFIANT crée un site-web dédié à la promotion des langues et cultures créoles : MONTRAY KREYOL. Il existe donc depuis 11 ans. 

 

   . 2008 : __Création de "KREY MATJE KREYOL MATINIK" (KM2) ou "Association des écrivains créolophones de la Martinique" par Daniel BOUKMAN, Georges de Vassoigne, Jude DURANTY, Roger EBION, Georges-Henri LEOTIN, Térez LEOTIN, Jean-François LIENAFA, Eric PEZO, Serge RESTOG, Hughes BARTELERY, Romain BELLAY etc... Dans le manifeste qui accompagne cette création, ils écrivent : "Dans le respect de la diversité de leurs positions idéologiques, politiques, au-delà de leurs choix stylistiques respectifs et des thèmes traités, il est temps que les écrivains martiniquais produisant en langue créole romans, nouvelles, essais, poèmes, contes, pièces de théâtre, s’organisent. Il convient que leurs œuvres bénéficient d’une plus grande visibilité et que par le biais d’actions individuelles et/ou collectives, leurs écrits devenant davantage accessibles, circulent au sein d’un lectorat grandissant. »

 

                 __Le Martiniquais Roger EBION publie un recueil de poèmes préfacé par Georges MAUVOIS et accompagné de photos de Philippe BOURGADE : "La li bel anba la bay", K-Editions.

 

                 __L'Haïtien Louis-Philippe DALEMBERT publie un roman : "Epi oun jou konsa tèt pastè Ba pati", Edisyon Près Nasyonal d'Ayiti.

 

  . 2009 : Les Français Henri TOURNEUX et Maurice BARBOTIN publient le deuxième dictionnaire du créole guadeloupéen avec un accent mis sur le lexique spécifique de l'île de Marie-Galante, dépendance de la Guadeloupe : "Dictionnaire pratique du créole de la Guadeloupe suivi d'un inde français-créole", Khartala.

 

   . 2010 : __Les Martiniquais Daniel BOUKMAN, Marie-José SAINT-LOUIS et MANDIBELE publie un manuel de textes littéraires en créole dans lequel figure 22 textes d'auteurs créolophones de divers pays : "Tèks kréyol : liv profésè-a", CRDP de l'Académie de la Martinique.

 

                 __Le Martiniquais Georges-Henri LEOTIN publie un roman en créole : "Bèlè li sid", édit. Dézafi.  

 

   . 2011 : La Guyanaise Aude DESIRE publie un guide de conversation pour le créole : "Le Créole guyanais de poche", Assimil-France.

 

   . 2013 : __Le Martiniquais Jean-Marc ROSIER traduit en créole la Déclaration des Droits de l'Homme (1789) à la demande de la section Fort-de-France pour les 110 ans de sa création. Ce projet a été soutenu par le Conseil Régional d la Martinique, le Rectorat de la Martinique et le CRDP-Martinique. L'affiche de cette déclaration en créole sera placée dans les lycées à côté de la version française qui s'y trouve depuis longtemps.

 

                  __Le Martiniquais Roman BELLAY publie un roman en créole : "Erna Salomon", K-Editions.

 

   . 2014 : __Création de l'Akadémi Kréyol Ayisien (Académie du créole haïtien) sous la direction de Pauris JEAN-BAPTISTE.

 

                 __L'Haïtien Yves Gérard OLIVIER publie : "Konprann. Konnen. 2/Yonn nan tout, tout nan youn", édit. Pawol.

 

                __La Martiniquaise Manuella ANTOINE publie un guide-Assimil de conversation en créole martiniquais : "Créole martiniquais", édit. Assimil.

 

   . 2015 : Le Guadeloupéen TIMALO publie le premier roman en créole guadeloupéen : "Dyablès", autoédition.

 

   . 2016 : __Le Saint-Lucien Dalphinis MORGAN publie : "History and language in St-Lucia 1654-1915".

 

                 __La Martiniquaise Térez LEOTIN publie un roman bilingue : "La Panthère", édit. Exbrayat.

 

   . 2017 : Le Guadeloupéen Alain RUTIL publie un recueil de nouvelles intitulé "Pòtré-pòtré a...", édit. L'Harmattan. Il est présenté comme suit : "Il s'agit de 42 portraits de gens ordinaires, chargés de certains attributs de la société guadeloupéenne, observée ici avec attention. C'est un ouvrage qui permettra de se regarder dans le miroir non déformant de la complexité des relations dans la riche mosaïque de la langue et de la culture du pays Guadeloupe."

 

   . 2018 : __Le Réunionnais Vincent CONSTANTIN publie huit nouvelles bilingues : "Lom-Kok", éditions du Poisson rouge.

 

                 __Le Martiniquais Fernand Tiburce FORTUNE publie un conte bilingue : "Timanmay la ki té rété kous kouri soley-la" (L'Enfant qui avait arrêté le soleil). Ce conte fait partie d'un recueil de contes écrit en français, "La Calebasse maudite", publié aux éditions Caribéennes en 1987et a été traduit en créole par Dominique VELASQUES.

 

***

 

   Le constat que l'on peut faire d'emblée est que plus on avance dans le temps, plus le nombre de publications en créole et sur le créole augmente. A compter des années 50 du XXe siècle, il devient par conséquent plus difficile de suivre toutes les publications parues dans les différents territoires créolophones, d'autant que nombre d'ouvrages continuent à être autoédités et connaissent des diffusion restreintes, voire limitées à leur seul territoire (sans même parler du fait que parfois ils ne comportent ni pagination ni date de publication).

   Entre les deux grandes zones créolophones__celle des Amériques et celle de l'Océan indien__, en dépit d'associations visant à les rassembler comme BANNZIL KREYOL ou l'IOCP, des sociétés savantes comme le COMITE INTERNATIONAL DES ETUDES CREOLES ou encore des festivals culturels (notamment celui des Seychelles et celui, plutôt centré sur la musique, de la Dominique), de la création d'une licence et d'un master d'études créoles à l'Université des Antilles, d'un CAPES commun à la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion, subsiste une relative méconnaissance des ouvrages et de leurs auteurs.

  C'est dire que la liste ici proposée est forcément très lacunaire et parfois erronée. D'où l'appel lancé aux internautes pour qu'ils nous suggèrent des ajouts ou des correctifs (email : montraykreyol@gmail.com) en vue de la republication revue et augmentée de ladite liste autant de fois que cela sera nécessaire.

 

Raphaël Confiant

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