Au sommaire :
Éditorial : En Martinique, le pouvoir colonial français viole les droits fondamentaux de la personne humaine
Une belle journée en terre de résistance
Israël-Palestine : crimes de guerre et nettoyage ethnique
La barbarie des impérialistes occidentaux n’a jamais cessé
9 ème Assemblée de l’APC : L’unité de la Caraïbe se construit
Yol-la sé tanou, sé pa ta yo !
J'ai le plus grand mal à comprendre l'attitude de la droite assimilationniste à l'égard du RPCRAC Lire la suite
...OUVERT. Tel devrait être le nouveau nom de la Martinique !
Lire la suiteIl y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
Commentaires
Pays, déportation, et Ouïghours
OuiNon
24/08/2022 - 09:29
L'ambiguïté exploitée par l'article réside dans le terme "pays".
A partir du moment où le "pays" des Martiniquais est la France, les enseignants dont il est question sont bien amenés à travailler dans leur pays.
Si c'est la Martinique qu'on appelle "pays", personne n'empêche d'y travailler. Mais si l'on y tient, il est risqué de viser l'Éducation nationale, dans la mesure où celle-ci affecte ses agents sur tout le territoire national (français) selon des règles qui ne privilégient pas le lieu de naissance. Ce qui est bien connu.
La distance (7.000 km) est évidemment importante mais le Lillois qui n'est pas nommé à Lille, ni dans le Nord, ni même dans les Hauts-de-France, mais à Strasbourg, ne peut pas rentrer chez lui tous les jours, même si c'est plus près. Il rencontre donc des problèmes similaires avec sa famille (femme qui travaille & enfants scolarisés), ses parents âgés dont il s'occupe et sa maison à Lille qu'il n'a pas fini de payer.
Enfin, faut-il parler de "déportation" ? Ce mot a de fortes connotations. En l'occurrence, il ne s'agit pas d'être jeté à fond de cale pour être esclavagisé sur une terre lointaine. Il ne s'agit pas non plus d'être entassé dans des wagons pour être gazé dans un camp de la mort. Pour ceux qui ont choisi de passer le concours de l'Éducation nationale et qui sont affectés dans la France dite "hexagonale", il s'agit de prendre l'avion pour trouver un emploi de fonctionnaire. Ce qui, pour beaucoup, est un sort éminemment enviable.
Quant à la comparaison avec les Ouïghours, elle est du même acabit et, pour tout dire, assez obscène, je trouve.
L’increvable marronnier.
OuiNon
24/08/2022 - 11:45
Où l’on retrouve l’increvable marronnier du génocide par substitution !
A la fin des années 1970, la Guyane comptait 55.000 habitants dont 80% étaient ce qu’on appelle là-bas des Créoles, issus pour une bonne part de l’immigration antillaise. Le Gouvernement français lança un programme d’implantation de 30.000 Métropolitains. A l’Assemblée nationale, Aimé Césaire dénonça l’opération, la qualifiant de "génocide par substitution". Le plan gouvernemental fut abandonné.
Jamais Aimé Césaire n’appliqua sa formule à la Martinique. Toutefois, c’est ce que beaucoup colportent. En fait, quelle est la réalité ?
Un épais livre est sorti récemment, intitulé : "Les Métropolitains à la Martinique". L’ouvrage les estime à 5% de la population. Ainsi, depuis qu’une prétendue substitution serait ourdie, c’est à dire depuis 40 ans au moins, on n’en est qu’à 5% ! Peut-on sérieusement parler de "substitution" dans ces conditions ?
Quant au terme de "génocide", il se disqualifie de lui-même. Le respect dû aux vrais génocidés de la planète ne devrait pas faire qu’on galvaude le mot.
Mayotte...
OuiNon
25/08/2022 - 10:53
Au XIXème siècle, l’archipel des Comores n’avait pas d’unité politique. Il était constitué de sultanats rivaux, vivant du trafic d’esclaves africains à destination du Moyen-Orient. En 1841, menacé par ses voisins, le sultan de Mayotte demanda le secours de la France, à laquelle il vendit son île. Ainsi, la France se trouva-t-elle propriétaire de Mayotte, où elle ne fit pas grand-chose, sauf abolir l’esclavage en 1846, soit deux ans en avance sur la Martinique.
Pour les mêmes raisons, les sultans des autres îles demandèrent tour à tour la protection de la France. En 1887, l’ensemble de l’archipel devint colonie française, sous le nom de "Mayotte & dépendances". Il y avait deux statuts : possession française pour Mayotte, protectorat pour les autres îles, qui étaient des royaumes autonomes, sous protection française.
La France ne s’intéressa guère à l’archipel. En 1968, en prélude à son indépendance (réclamée par l’ONU), elle en accentua l’autonomie, ce qui raviva les rivalités internes. Le transfert de la capitale administrative de Mayotte (Dzaoudzi) à la Grande Comore (Moroni), aggrava les relations entre les deux îles.
En 1974, une "consultation" fut organisée. La question était : "Souhaitez-vous que le territoire des Comores devienne indépendant ?" Globalement, la réponse fut positive à 95%, mais pas à Mayotte, où 63% des votants se prononcèrent négativement.
Un État comorien indépendant fut proclamé, immédiatement victime des anciennes rivalités. Il ne comptait pas Mayotte, où la France se maintint, en dépit de multiples résolutions de l’ONU (auxquelles elle opposa son droit de veto). En 1976, un référendum demanda aux Mahorais de choisir entre la France et les Comores. 99% se prononcèrent en faveur de la France.
En 1997, les îles d’Anjouan et Mohéli, relevant de l’État comorien, devenu "République fédérale islamique des Comores", proclamèrent leur indépendance. Elles voulaient être rattachées à la France, ce que celle-ci refusa. Finalement, elles réintégrèrent l’État comorien, depuis appelé "Union comorienne".
En 2009, les Mahorais votèrent à 95% pour que leur île devienne un département français d’outre-mer.
Ainsi demeurés sous le joug du colonisateur, les Mahorais connaissent une vie difficile. 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Mais par une aberration singulière, la situation dans l’Union comorienne est pire, à tel point que de nombreux Comoriens, plutôt que de vivre et travailler au pays, préfèrent risquer leur vie dans une traversée maritime périlleuse pour s’exiler à… Mayotte ! où il y a déjà 80% de pauvreté, et où ils sont illégaux.
L’arrivée incessante d’immigrés à Mayotte pousse les Mahorais "de souche" à partir pour la Réunion ou la France. Ceux qui restent ont voté à 60% pour Marine Le Pen au second tour des dernières élections présidentielles. Au train où vont les choses, on peut penser que les immigrants illégaux de l’Union comorienne seront bientôt majoritaires à Mayotte.
Indépendance et "colonialisme"
Rose
25/08/2022 - 13:22
L'ensemble des Comoriens (sauf les Mahorais ) sont donc indépendants par rapport à la France. Or les émigrants mahorais préfèrent donc vivre dans une ile "colonisée" que dans leur archipel indépendant. Y'aurait pas comme un.....problème?
Erratum....
Rose
25/08/2022 - 14:30
Dans mon commentaire précédent ,il faut lire "les émigrants comoriens " et pas "mahorais".
France ,Ouighours ,Chine et les autres....
Rose
25/08/2022 - 20:41
Il est tout à l'honneur de la France de s'alarmer des atteintes à la culture ouighoure.
Si les gouvernements cubain ou syrien ne le font pas et se contrefoutent de la destruction des Ouighours, c'est leur problème. Bizarre aussi que certains amoureux habituels de l 'islam ferment leurs grandes gueules et ne dénoncent pas ce génocide anti-musulman
en cours en Chine. Mais on commence à les connaitre et à avoir l'habitude.
La Chine organise en effet le travail forcé de centaines de milliers de Ouïgours notamment
pour la récolte du coton afin d’atteindre ses objectifs d’expansion industrielle et emploie au moins 500 000 travailleurs forcés pour la cueillette du coton au Xinjiang .Au moins un million de Ouïghours ont été internés dans des "camps" au Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine,
et certains soumis à du "travail forcé", La Chine cherche donc depuis longtemps à assimiler de force ce peuple considéré comme rebelle. La langue nationale, le mandarin, lui est imposée ; certaines pratiques religieuses, comme le fait de porter le voile ou la barbe, sont interdites ; l’immigration des Han, ethnie majoritaire en Chine, est encouragée afin de diluer la population.
La proportion des Chinois du Xinjiang a ainsi bondi de 6 % en 1949 à 40 % aujourd’hui. La lutte contre le prétendu "terrorisme " des Ouighours a ainsi servi de justification à des politiques répressives quasi-génocidaires. Outre les camps, la surveillance généralisée, l'emprisonnement d'activistes ouïgours, la destruction du patrimoine religieux,
la lutte contre certaines pratiques religieuses ordinaires (port du voile, de la barbe…), le contrôle des naissances… , une politique d’internement massif depuis 2017 sont généralisés .Plus d’une centaine de camps construits et sans cesse agrandis ces dix-huit derniers mois ont été géolocalisés,et les estimations tournent autour de 1 million de personnes internées (sur 11 millions de Ouïgours du Xinjiang)
C'est exactement comme si 36 000 Martiniquais étaient emprisonnés en camps de concentration. La France lutte contre tout ça et elle a raison.