Législatives 2024 : Christian Rapha, une voix pour la Martinique

Christian Rapha, maire de Saint-Pierre depuis une décennie, se lance dans la course législative avec une vision claire : porter la voix des martiniquais et trouver des solutions pour chacun de leurs problèmes. S’il accède au poste de député, l’élu municipal s’engage à aborder les questions centrales de la crise sociale en Martinique. 

Qu’est-ce-qui a motivé votre candidature ?

La crise actuelle montre une polarisation politique extrême, avec des blocs d’extrême droite et d’extrême gauches opposés sur presque tout. Dans ce contexte, il est peu probable qu’une majorité claire émerge à l’Assemblée nationale, ce qui rend nécessaire la formation d’un bloc central composé de partis raisonnables et responsables, allant de la gauche modérée à la droite modérée. Ce bloc pourrait jouer un rôle crucial d’arbitrage pour éviter la paralysie de la France.

En tant que maire de Saint-Pierre depuis dix ans, j’ai démontré, avec mon équipe, notre capacité à agir et à faire avancer notre ville malgré des conditions difficiles. Nous avons réalisé des projets importants comme la rénovation de la cathédrale et bien d’autres. Mon engagement dans cette élection est motivé par le désir de poursuivre ce travail à l’échelle du territoire et de porter la voix de la Martinique, qui traverse une crise multiple (démographique, économique, sociale) et a besoin de solutions concrètes, au niveau national.

Vous n’êtes pas le seul candidat de droite qui se présente en tant que candidat dans la circonscription du nord. Qu’est-ce-qui vous différencie des autres au niveau des objectifs ?

Je tiens d’abord à préciser que ma candidature s’inscrit dans une vision éthique et historique forte. Par exemple, je refuse catégoriquement de m’associer avec des représentants de partis comme le Rassemblement National, tel que monsieur Juvenal Rémir l’a fait, qui, historiquement, n’ont jamais pris en compte les héritages douloureux de l’esclavage et de la colonisation. Cette différence de valeurs est fondamentale pour moi.

En ce qui concerne monsieur Yan Monplaisir, bien que je n’ai rien personnellement contre lui, il ne m’a pas proposé de travailler ensemble. Avec mes dix ans d’expérience en tant que maire de Saint-Pierre, contre ses quatre, j’estime avoir prouvé autant que lui ma capacité à gérer efficacement une municipalité et à faire avancer des projets majeurs. Mes concitoyens et les élus de la majorité municipale m’ont soutenu dans cette démarche et je suis prêt à continuer ce travail au niveau national.

 « Je ne crois pas qu’un député doit arriver avec un programme politique rigide. Ce qui compte, c’est la capacité de l’individu à travailler, à rassembler, à porter et à faire aboutir des projets concrets qui répondront aux attentes des Martiniquais. Ma détermination et ma capacité de travail sont reconnues, et je souhaite simplement étendre le champ des possibilités au niveau national. »

Enfin, contrairement à certains autres candidats qui peuvent être perçus comme plus préoccupés par des grands discours et des effets de manche que par des actions purement concrêtes, je me concentre sur le travail effectif et sur le respect des fonctions et des missions qui me sont confiées. Mon objectif est de représenter et de défendre les intérêts des Martiniquais avec sérieux et engagement, en mettant de côté les clivages politiciens stériles et en travaillant de manière constructive pour le bien commun.

Si vous êtes élu, comment ferez-vous face à la crise sociale à laquelle la Martinique est confrontée ?

Mon rôle sera de contribuer activement aux travaux en cours et de me positionner pour répondre à ces attentes. Par exemple, en matière de sécurité et de contrôle de l’immigration, j’ai déjà facilité l’installation d’une brigade de gendarmerie nautique à Saint-Pierre, qui a été inaugurée en mai dernier. Cela montre ma capacité à agir efficacement pour protéger nos côtes et lutter contre les trafics.

Au niveau national, je me vois comme un lanceur d’alerte quand il le faudra, capable de parler fort et clair pour faire entendre les besoins des Martiniquais. Mon approche sera de travailler en concertation avec les acteurs locaux pour proposer des solutions concrètes, plutôt que de simplement énoncer les problèmes. En tant que député, je porterai la voix des Martiniquais sur toutes les questions cruciales, en étant à l’écoute et en collaborant étroitement avec les forces vives et les institutions de notre territoire.

La Martinique fait face à des retards de développement. Certains commencent à être rattrapés. En tant que député, quel sera votre rôle afin d’aider les organismes à pouvoir continuer sur cette lancée ?

Je proposerai des mesures concrètes comme la création d’une zone franche en Martinique, qui pourraient stimuler l’économie locale et créer des emplois. Mon objectif sera de travailler de manière proactive et collaborative avec tous les gouvernements, indépendamment de leur affiliation politique, pour obtenir des résultats concrets. De plus, je défendrai des projets essentiels tels que la continuité territoriale, qui est cruciale pour le développement équitable de notre région. Mon approche sera de faire en sorte d’améliorer les discussions et les solutions, tout en étant un acteur clé qui relie les préoccupations locales aux décisions nationales.

Le taux de chômage en Outre-mer est supérieur à celui de l’hexagone. Si vous êtes élu, comment défendrez-vous les intérêts des ultramarins pour trouver un emploi ?

Pour réduire le taux de chômage en Martinique, il est essentiel de stimuler l’économie locale dans son ensemble, comme je l’ai expliqué précédemment.  Un des leviers majeurs est le développement de l’économie, dont le tourisme singulièrement, pour générer des emplois directs et indirects. Par exemple, en soutenant le secteur touristique, nous pouvons dynamiser le BTP, le commerce local, l’agriculture et la pêche.

Je m’engage également à promouvoir l’autonomie de la Martinique en matière de production agricole. Lors d’une visite au marché de Saint-Pierre, une marchande m’a fait part de la nécessité de produire localement en me montrant l’exemple de la racine de gingembre qu’elle importe actuellement de la Dominique. En incitant et en accompagnant davantage nos jeunes à se lancer dans ces métiers, nous pouvons valoriser et renforcer notre production locale, créant ainsi des emplois.

En tant que député, je relierai les préoccupations locales aux décisions nationales, et défendant activement des projets tels que la continuité territoriale et autres mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat et les conditions de vie des ultramarins. Mon approche sera proactive et collaborative, visant à obtenir des résultats tangibles pour réduire, entre autres, le chômage en Martinique.

Propos recueillis par Thibaut Charles

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