L'île Maurice en tête (comme d'habitude)

   C'est une île, une petite île tout comme la Martinique quoique légèrement plus grande, située à quelques encablures de l'ile de la Réunion et à l'est du continent africain, dans l'Océan indien. 

   Elle n'a ni pétrole ni gaz naturel ni fer ni cuivre ni diamants ni manganèse ni tungstène ni terres rares et pourtant depuis des décennies, elle caracole en tête des pays africains. En cette année 2022, c'est encore le cas ! Evidemment, l'île Maurice n'est pas un paradis terrestre et comporte de sérieuses inégalités sociales mais quel pays sur terre est une réplique de l'Eden ? 

    A quoi sont donc dues ses performances économiques ? A sa population travailleuse d'abord, ensuite à sa classe entrepreneuriale qui sait à quel moment il faut développer telle activité plutôt que tel autre et enfin à sa classe politique qui est plus avisée et surtout beaucoup moins corrompue que dans les autres pays dits du Sud. Pourtant, Maurice, avec sa population bigarrée (Indiens, Noirs appelés "Créoles", Chinois, Arabes, Békés appelés "Franco-Mauriciens" et Métis de toutes sortes) aurait pu devenir un chaudron racial, une petite Yougoslavie, au moment où elle accéda à l'indépendance le 12 mars 1968. Il y a donc cinquante-quatre ans. Or, s'il y a des rivalités, voire des tensions ethniques à certains moments, les Mauriciens ont toujours su raison garder. Il est vrai que la langue créole sert de lien et de liant à cette population au sein de laquelle certains groupes ont réussi à préserver les langues de leurs lointains ancêtres. 

   Cela doit nous donner à réfléchir, nous Martiniquais. Nous qui sommes empêtrés dans une économie de comptoir mortifère et dont la classe politique, toutes tendances confondues, semble impuissante à changer les choses et s'est toujours contentée de gérer le système même quand autonomistes ou indépendantistes arrivent au pouvoir. En fait, notre peuple est coincé entre une classe békée omnipotente et des élus (es) qui, trop souvent, pratiquent le népotisme et le clientélisme sans même parler de la corruption. Encore qu'élus devrait être remplacé par mal élus (es) car ils le sont avec moins de 30% du corps électoral pour la plupart, chose qui partout ailleurs dans le monde serait considéré comme une anomalie.

   Une question : dans quel pays la découverte d'un gisement de gaz naturel de 30 milliards de mètres-cube laisserait la classe politique totalement indifférente ? Cette découverte, par une société américaine d'exploration d'hydrocarbures, fut faite en...2004 au large de la presqu'île de la Caravelle dans la ZEE (Zone Economique Exclusive) de la Martinique. A l'époque, les élus (es) martiniquais (es) avaient deux excuses pour garder les bras croisés : c'était l'Etat français qui délivraient les permis de forage d'une part et le prix du gaz était très bas, beaucoup trop bas, pour justifier l'exploitation du gisement de la Caravelle, de l'autre. 

   Or, aujourd'hui, c'est la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) qui, depuis 2008, dispose du droit de délivrer des permis de forage d'une part et d'autre part, le gaz est devenu une ressource précieuse, voire rare, depuis la guerre en Ukraine. 

   Donc ?...

Commentaires

Incorrigibles !!!!

Rose

28/09/2022 - 20:22

Sé boug tala "incorrigibles" sé an tchou Lafrans yo yé !!!C'est tellement plus facile de ne rien foutre et de presque tout mettre sur le compte de la France ou du "colonialisme" !!!

Attention !!!

Rose

29/09/2022 - 11:51

D'accord pour promotionner le "gaz martiniquais" ,mais on voit bien que son intérêt dépend des fluctuations de la situation internationale!!! S'il est rentable MAINTENANT ,qu'en sera t il dans 5 ,dans 10 ans etc ?? Faut soutenir son exploitation ,suis d'accord mais gare au retour de bâton !!C'est d'ailleurs ça la quintessence de la responsabilité. J'espère dons que les promoteurs du "gaz martiniquais" que personnellement je soutiens à fond n'iront pas pleurnicher auprès de Maman la France qd ils auront (éventuellement) des pbms. Sinon pas la peine

BARBADE

Albè

29/09/2022 - 14:26

Rose, je vous pensais une lectrice assidue de ce site. La semaine dernière, en effet, il a publié un article sur Barbade disant que cette ile n'a qu'un maigre gisement de 10 millions de mètres cubes (et non 30 milliards comme la Martinique) et que pourtant elle l'exploite depuis 18 ans déjà. C'est-à-dire depuis l'époque où le prix du gaz naturel était très bas sur le marché mondial. Barbade l'exploite non pas pour l'exporter mais pour sa consommation personnelle. Pour diminuer sa facture énergétique !

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