Il y a quelque chose d'amusant à voir nos commentateurs divers et variés s'échiner à essayer d'expliquer le vote indécent des Martiniquais pour le parti de la fille de Jean-Marie Le Pen, le type qui torturait à la gégène les résistants algériens et s'en glorifiait.
"Vote de défiance et non pas d'adhésion" par ci, "colère contre Macron-obligation-de-la-vaccination" par là, "vote non significatif vu le taux d'abstention" et autres bla-bla-bla. En résumé, le Martiniquais n'est jamais responsable de rien. C'est toujours la faute de l'Autre et cela jusqu'au Jugement dernier ! C'est sûrement l'Autre qui lui a mis un révolver sur la tempe en janvier 2010 pour l'obliger à voter "NON" à 80% pour bloquer un petit début de commencement d'autonomie.
C'est la faute, la très grande faute de l'Autre qui a tenté de l'obliger à accepter le mortel vaccin à ARN Messager qui aurait pu, sans une vaillante résistance laquelle continue à ce jour, génocider le peuple martiniquais. Soit dit en passant, il faut croire que l'organisme des "Blancs" est cent fois plus résistant que celui des "Nègres" puisque 85% des Français ont été vaccinés et qu'aucune hécatombe n'a été notée à la date d'aujourd'hui. Pareil pour les Allemands, les Anglais, les Espagnols, les Etasuniens ou les Canadiens. Oui, trop forts ces leucodermes !
Alors que toute la Caraïbe anglophone et hispanophone est vaccinée__faut croire là aussi que les "Noirs" anglo-hispaniques ont une solide constitution puisqu'on n'a noté aucune hécatombe à Sainte-Lucie, Grenade, Barbade ou Trinidad__, nos grands savants Facebook en microbiologie, nos Prix Nobel-Whatsap en infectiologie, nos docteurs en épidémiologie-Instagram qui pullulent dans notre chère île aux fleurs ont réussi à mener une lutte héroïque qui a fini par payer (au prix de 900 morts tout de même pour une population minuscule de moins de 400.00 habitants).
En fait, la vérité est ailleurs et elle est cruelle.
Quand un peuple ne dit rien, ne proteste pas, ne se révolte pas contre la foultitude de scandales qui éclatent en son sein depuis des lustres, nul besoin d'être sociologue, psychologue ou politologue, pour comprendre qu'il faut s'attendre à tout avec lui.
__CHLORDECONE : alors que l'empoisonnement a été dénoncé dès 1993, puis en 1998, puis 2002, puis en 2007, il a fallu attendre 2020 pour voir le peuple (enfin juste 10.000 personnes) défiler dans les rues.
__CEREGMIA : alors que 12 millions d'euros ont été détournés à l'Université des Antilles et que ses responsables, "présumés innocents" à ce jour car pas encore jugés, ont été radiés de l'Université et révoqués à vie de la fonction publique, scandale révélé en 2014, il a fallu attendre 2019 pour que le peuple (enfin juste 300 personnes) défile dans les rues.
__SODEM : alors que des dizaines de riverains du boulevard Bishop, à Fort-de-France, ont été expropriés pour permettre le passage du TCSP et n'ont jamais été indemnisés à ce jour bien que la plupart d'entre eux soient des "malheureux", on n'a assisté à aucun soulèvement populaire.
__CFTU : alors que des journalistes ont révélé à la télévision des choses pas claires (à hauteur de 3 millions d'euros) s'agissant de sa billetterie au sein de cet organisme chargé du transport à Fort-de--France, les usagers, qui pourtant se plaignent sans cesse de la mauvaise qualité du service, n'ont pas bougé.
__SMTVD : alors que 60 millions d'euros ont disparu dans la comptabilité de cet organisme chargé du traitement des ordures ménagères et que des milliers d'habitants du Diamant et des Anses d'Arlets sont régulièrement intoxiqués par les incendies à répétition qui éclatent à la décharge de Céron, pas de soulèvement populaire.
Etc...etc...
La liste serait trop longue des scandales qui éclatent régulièrement en Martinique et contre lesquels on n'assiste à aucune mobilisation. Conclusion : le peuple (mais les 30% qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté ne sont bien évidemment pas en cause !), le peuple donc, s'est accoutumé à cette gangrène. A cette corruption généralisée de nos cols blancs lesquels ne sont presque jamais condamnés. Leur affaire est le plus souvent délocalisée au Tribunal de Paris et dès lors, on n'en entend plus du tout parler. Chacun y trouve son compte, il est vrai, depuis le filon obtenu au profit d'un proche pour un emploi à la cantine municipale jusqu'au déclassement de terres agricoles afin d'y construire des bâtiments ou des entrepôts en passant par des billets en première classe pour accompagner la fanm-déwò de tel élu dans quelque colloque inutile dans l'Amère-patrie.
Quand, par conséquent, un peuple, descendant d'esclaves, n'hésite pas à déposer un bulletin dans l'urne pour un parti à l'idéologie négrophobe, on ne doit donc pas s'en étonner du tout. On peut juste s'en indigner. En pure perte...
Albè, quelqu'un a-t-il jamais nié l'existence d'un racisme anti-noir dans le monde arabe ? Lire la suite
Merci Frédéric...
Lire la suite... "Nuit noire" et Albè. MAIS DEUX POINTS À RAPPELER. Lire la suite
Un lapsus s'est glissé dans mon commentaire ci-dessus: Lire :..les Palestiniens de Gaza et non . Lire la suite
1) Comme vous le dites vous-même: " étant les premiers concernés" par le "racisme anti-noir" des Lire la suite