Il était l’un des rares reporters à être resté dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Hossam Shabat, journaliste travaillant pour Al Jazeera, a été tué dans une frappe israélienne visant sa voiture, dans le nord de l’enclave palestinienne, a annoncé la chaîne ce lundi.
Ce Palestinien de 23 ans travaillait pour Al Jazeera Mubasher, le service arabophone de diffusion en direct, a précisé la chaîne. La Défense civile de Gaza a confirmé sa mort, ainsi que celle d’un employé de la télévision du Jihad islamique Palestine Today, Mohamed Mansour, dans une autre frappe sur le sud du territoire palestinien.
Selon le service de secours du territoire, la voiture de Hossam Shabat a été visée par une frappe de drone dans l’après-midi alors qu’il se trouvait dans une station-service de Beit Lahia, à l’extrême nord du territoire. Le jeune journaliste faisait partie des six reporters d’Al Jazeera que l’armée israélienne avait accusé, en octobre dernier, d’être des agents terroristes. Selon Tsahal, Hossam Shabat avait été tireur d’élite dans un bataillon du Hamas. Des accusations rejetées par le média qatarien.
« Nos yeux et nos oreilles »
Sur les réseaux sociaux, nombre de ses confrères lui ont rendu hommage. Nesrine Malik, chroniqueuse au Guardian, dépeint sur X un « homme courageux et dévoué qui n’a jamais hésité à couvrir les événements dans des circonstances impossibles et malgré le fait qu’Israël le prenait pour cible ». Le jeune journaliste « a été nos yeux et nos oreilles », renchérit un autre reporter indépendant sur ce même réseau.
Sana Saeed, ancienne présentatrice d’Al Jazeera, décrit un « jeune journaliste charmant talentueux et passionné qui a consacré les 18 derniers mois de sa vie à raconter l’histoire de l’anéantissement de son peuple ». Pour Hamza Yusuf, journaliste indépendant travaillant notamment pour le Middle East Eye, Hossam Shabat fut « un pilier de nos écrans ».
Le Syndicat des journalistes palestiniens a dénoncé pour sa part « un nouveau massacre contre les journalistes » et « un crime de guerre » qui vise à « terroriser tous ceux qui portent le message de la liberté d’expression ».
Déplacé à plusieurs reprises
Quotidiennement, Hossam Shabat partageait sur Facebook, Instagram ou X des informations, photos et vidéos depuis la bande de Gaza. Celui qui était aussi gérant d’un restaurant s’était confié sur son travail dans une longue interview, en mars 2024, auprès de l’ONG libanaise The Legal Agenda. « Je couvre les événements le ventre vide, déterminé et persévérant », y disait-il, expliquant ne pas avoir le temps de chercher de la nourriture et pouvant passer deux jours d’affilée en ne buvant que du jus de citron.
Le reporter indiquait aussi avoir été déplacé à plusieurs reprises, en restant dans le nord de l’enclave, zone presque entièrement dévastée par les bombardements. Il vivait dans des centres d’hébergement. Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas conclu en janvier dernier, qui a pris fin le 18 mars avec la reprise des frappes israéliennes, lui avait permis de retrouver sa mère, qui avait été déplacée au sud de l’enclave. Une vidéo partagée sur les réseaux ce lundi montre cette dernière effondrée auprès du cadavre de son fils.
Dans cette même interview, Hossam Shabat, qui rêvait de lancer son entreprise de médias, expliquait se sentir constamment en danger, sous la menace des frappes de Tsahal. L’armée israélienne a « bombardé ma maison et rasé au bulldozer le restaurant ou je travaillais comme gérant », indiquait-il, craignant que sa famille soit également prise pour cible.
Plus de 206 journalistes, hommes et femmes, et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, selon le Syndicat des journalistes palestiniens. Le dernier post d’Hossam Shabat sur Facebook, ce lundi, rendait hommage au journaliste Mohamad Mansour, tué quelques heures avant lui, dans une frappe aérienne à Khan Younès.
Hossam Shabat
© Hossam Shabat
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