Les médias antillais n'ont pas manqué d'évoquer les émeutes qui se sont déroulées ces jours-ci au Surinam, émeutes au cours desquelles l'Assemblée nationale a failli de peu être envahie. Des commerces de la capitale, Paramaribo, ont même été pillés.
Les causes de cette situation ? La vie chère.
Ou plus exactement la suppression par le gouvernement surinamien, cela sur ordre du FMI (Fonds Monétaire International), des subventions sur l'essence, le gaz et l'électricité. Or, ce que nos médias ne précisent pas, c'est que le Surinam n'est pas un micro-état d'une part et que d'autre part, il n'est absolument pas dépourvu de ressources minières. Outre, la bauxite et l'or, d'importants gisements pétroliers y ont été découverts depuis cinq ans :
Le Surinam n'est donc ni petit ni pauvre.
Avec 163.821 km2, il est plus vaste que la Belgique, que le Danemark, que le Portugal, que la Hollande, que l'Autriche etc...Et surtout, il n'est pas surpeuplé du tout : 520.000 habitants. Seulement ! C'est-à-dire moins d'habitants que la Martinique et la Guadeloupe réunies (total : 750.000) lesquels n'ont qu'une minuscule superficie de... 2.500km2.
Il est important de toujours avoir des chiffres précis en tête chaque fois que nos médias évoquent les pays qui nous entourent. En effet, ils ont la fâcheuse tendance à mettre dans le même sac les micro-états (Sainte-Lucie, Barbade, Antigue, Grenade, St-Vincent etc.) et les états de taille moyenne (Cuba, Saint-Domingue, Surinam, Guyana etc.) qui sont pour la plupart plus vastes que maints pays européens. Car que constate-t-on nous ?
Ceci : la débandade, les boat-people, les émeutes contre la cherté de la vie etc...concernent les états de taille moyenne de notre région, jamais les micro-états.
Il ne s'agit pas du tout de prétendre que ces micro-états sont des paradis, qu'on y vit très bien, que tout y va bien dans le meilleur des mondes. Il s'agit d'invalider le discours qui prétend qu'à cause de la petitesse de leur territoire et l'absence de matières premières, la Martinique et la Guadeloupe ne devraient pas accéder à la souveraineté nationale.
Comme dans un certain domaine bien connu : ce n'est pas la taille qui compte.
C'est le savoir-faire. C'est la compétence. C'est l'honnêteté. Car quand on a de la bauxite, de l'or et du pétrole comme le Surinam avec une toute petite population de cinq cent mille habitants pour un pays plus grand que le Danemark ou la Hollande, c'est qu'il y a un problème.
Un grave problème de gouvernance...
Il y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite
Commentaires
Emeutes.
certes
19/02/2023 - 11:01
Les émeutes se produisent dans toutes sortes de pays, pour toutes sortes de raisons, sauf quand un pouvoir autoritaire parvient à les empêcher : Corée du Nord, Cuba, ainsi que, dans une certaine mesure, la Chine et l'Iran. En 2019, 96 pays ont connu au moins une manifestation violente. Au classement mondial, la France, les Etats-Unis, l'Inde, le Chili, la Colombie et la Palestine figurent en bonne place, sans oublier Haïti.
Les causes courantes sont :
1.- La dégradation de la situation économique, suite à la crise de 2008/2009, à la pandémie du Covid et maintenant, à la guerre en Ukraine, avec une sensibilité croissante aux inégalités sociales.
2.- La crise des régimes politiques étatiques, avec la mondialisation et les réseaux sociaux. Le contrat entre les élus et la population s'en trouve fragilisé, d'autant que les élus sont à la peine face aux défis actuels et que ça se voit.
3.- Des conflits ethniques, religieux, raciaux, ainsi que des rivalités politiques (Etats-Unis, Brésil) avec un arrière-plan de corruption.
Dans certains cas, les émeutes ont une origine coloniale (Palestine, avec Israël ; Hong Kong, avec la Chine) mais tous les Etats indépendants sont susceptibles d'en connaître, sans considération de leur taille ou de leur richesse.