Va-t-on vers un divorce politique entre les deux grands blocs du continent américain ? C'est ce qui se profile à l'horizon avec la montée de l'extrême-droite aux Etats-Unis où bien qu'elle ait perdu l'élection présidentielle et que Donald Trump soit accusé d'avoir tenté de faire un coup d'état, elle demeure bien vivante et ne cesse de progresser, d'une part, et d'autre part, avec l'élection régulière de présidents de gauche en Amérique centrale et du sud.
Aux Etats-Unis, la Cour Suprême, majoritairement composée de juges républicains et donc de droite dure, vient d'abroger le droit constitutionnel à l'avortement. Mesure scélérate puisqu'elle ne touchera pas les femmes disposant de moyens financiers qui iront tranquillement avorter soit au Canada soit en Europe, mais contraindra les femmes pauvres à des avortements clandestins, forcément dans des conditions sanitaires déplorables, qui leur laisseront de graves séquelles quand elle n'y perdront pas la vie. De plus, malgré les tueries de masses régulières, touchant parfois des écoles, les démocrates ne parviennent pas à faire voter une loi sur la limitation de la vente d'armes de guerre au grand public à cause du blocage systématique des Républicains. S'agissant de la politique envers les migrants, en dépit des promesses électorales de Kamala Harris, on ne voit toujours rien venir. Et si Donald Trump se représente à l'élection présidentielle à venir, il y a de fortes chances qu'il soit réélu !
A l'inverse, l'Amérique du sud, depuis quelques décennies, est en train de tourner le dos aux traditionnels golpes (coups d'état) et à s'habituer à la confrontation politique démocratique puisqu'aucun des candidats de droite battus aux dernières élections présidentielles n'a contesté le résultat de ces dernières, hormis Gaido au Venezuela, alors que Donald Trump, lui, a contesté la victoire de Joe Biden et a même agité ses partisans afin d'envahir le Capitole. Comme dans une vulgaire république bananière et alors même que les Etats-Unis se sont toujours vantés d'être la plus grande démocratie du monde !
Montée de la barbarie au nord du continent et démocratisation progressive au sud ?
A la vérité, cette démocratisation de l'Amérique du sud n'est pas un événement récent. Un Hugo Chavez, par exemple, n'a jamais instauré un parti unique ni fermé les journaux et télévisions de la droite vénézuélienne. Mieux : son parti et lui avaient gagné pas moins de cinq consultations électorales, cela en présence d'observateurs internationaux venus contrôler la régularité des scrutins. En 2021, lorsque le président de gauche de la Bolivie avait perdu les élections, il avait démissionné au lieu de tenter un coup d'état alors qu'il était clair que la droite avait triché dans les régions du pays où vivent les descendants des colons espagnols lesquels n'ont cessé de traiter Evo Morales de "sauvage" parce qu'il est Indien. Au Venezuela d'ailleurs, la presse de droite traitait, elle, Hugo Chavez de mono (singe) parce qu'il était métis. En Colombie, où Gustavo Petro vient d'être élu, sa vice-présidente noire, Francia Marquez, est traitée de tous les noms. Si le racisme sud-américain n'est pas aussi violemment affiché qu'aux Etats-Unis, il demeure cependant l'un des graves problèmes à résoudre. Même à Cuba, pays où pourtant grâce à Fidel Castro, le préjugé racial a été fortement combattu et où les relations entre Blancs, Noirs et Métis sont les moins tendues de tout le continent américain.
L'Amérique du sud, dite "latine" alors qu'elle est "afro-latine" en réalité, est aujourd'hui dirigée par 10 présidents de gauche, 2 du centre (notamment Saint-Domingue) et 5 de droite (notamment le Brésil). Cela ne peut pas ne pas inquiéter les Etats-Unis même si les Démocrates sont au pouvoir car, tout comme les Républicains, ils ont toujours considéré le reste du contient comme leur arrière-cour. Déjà au début du siècle dernier, un président mexicain fataliste, s'écriait : "Si près des Etats-Unis, si loin de Dieu !". C'est que face au reste du continent, Républicains comme Démocrates sont quasiment sur la même longueur d'ondes. Leur pays doit pouvoir contrôler ce qui s'y passe tant au plan politique qu'économique ! On compte pas moins de 12 interventions militaires yankees dans la Caraïbe et en Amérique centrale et du sud au 20è siècle. Prétendument pour rétablir la démocratie mais en réalité pour y mettre ou remettre au pouvoir un président soumis à l'Oncle Sam.
Qu'en sera-t-il au 21è siècle ?
Les USA vont-ils renouer avec leur politique interventionniste ? La CIA va-t-elle tenter de renverser les Allende de ce nouveau millénaire ? Il y a, hélas, tout lieu de le craindre.
J'ai le plus grand mal à comprendre l'attitude de la droite assimilationniste à l'égard du RPCRAC Lire la suite
...OUVERT. Tel devrait être le nouveau nom de la Martinique !
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Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite