En pleine révolte des banlieues non seulement autour de Paris mais aussi à travers tout l'Hexagone, alors que de nombreux quartiers de Paris intra muros avaient subi la colère de gamins de 14-17 ans (dixit le Ministère de l'Intérieur), les "Tropicaux" parisiens ont quand même trouvé le moyen de faire leur carnaval annuel.
Sur les Champs-Elysées, bien sûr, qui la veille avaient été en proie à de vifs affrontements entre méchants casseurs islamo-basanés et gentils policiers républicains "de souche". Qui sont ces gentils fêtards, eux aussi basanés pourtant ? Des Antillais, des Guyanais, des Brésiliens et autres Sud-Américains. Ou plus exactement des Français d'origine antillaise, guyanaise et sud-américaine. D'où une question aucunement perfide :
"Tout va donc bien, madame la Marquise ?"
Pour vous autres, s'entend. Vous ne subissez donc aucun délit de faciès, aucune discrimination à l'embauche ou au logement, aucun refus d'entrée en boite de nuit, aucun harcèlement policier ? A en juger par la débauche de déhanchements, de corps à demi-dénudés, de chants, de décibels qui ont accompagné votre défilé champ-élyséen, il semblerait que votre air "tropical" vous protège contre ces avanies. Nahel ? Juste un petit délinquant maghrébin qui fout le bordel et qui, ayant commis le pire des crimes (refus d'obtempérer), a reçu la punition qu'il méritait, n'est-ce pas ? Est-ce bien cela qu'il y a dans vos cervelles tropicales ?
Admettons !...
Mais déroulerons alors en arrière la bobine du film migratoire, si vous le voulez bien. A partir des années 50-60, les Français font venir des dizaines de milliers d'Arabes et d'Africains pour reconstruire la France de l'après-guerre, puis lui permettre de se développer (ce que l'on connaîtra sous le nom de "Trente Glorieuses"). Ces immigrés cumulent trois handicaps lourds : ils ne sont pas français et doivent chaque année faire la queue devant les préfectures pour quémander une carte de séjour ; ils ne parlent pas français pour la plupart ; ils sont musulmans pour la plupart. A la même époque, le BUDIDOM fait venir des milliers de "Tropicaux" qui ont trois avantages non négligeables : ils ont la nationalité française et sont donc inexpulsables ; ils parlent français (même si c'est avec un accent tropical) ; ils sont chrétiens (même si les hommes se contentent le plus souvent de rester sur le parvis des églises les jours de messe).
Résumons : les premiers ont trois désavantages ; les seconds, trois avantages.
Or, soixante-dix ans plus tard, on constate quoi ? Que les désavantagés au départ ont fait des enfants qui eux-mêmes ont fait des enfants et que ces derniers sont devenus français. Malgré un racisme anti-arabe et anti-africain que personne ne peut nier ! Or, cette troisième génération ne vit pas que dans les banlieues et grâce à un travail acharné, elle a réussi à s'imposer dans les plus hautes fonctions de la République Une et Indivisible. Des exemples ? Les voici :
. La porte-parole de la Police nationale est une Maghrébine.
. La cheffe du service politique de BFMTV est une Maghrébine.
. La mairesse du 5è arrondissement de Paris est une Maghrébine.
. Le ministre de l'Intérieur est à moitié algérien.
Sans même parler des ministres d'origine arabe (Azouz Begag, Dati, Najat Vallaud-Belkacem, El-Komri, ) ou africaine (Kofi Yamgnane, Pape N'Diaye etc...). Ou Sibeth N'Diaye qui fut porte-parole de l'Elysée.
QUESTION A NOS CHERS TROPICAUX QUI CARNAVALISENT ET N'EN ONT RIEN A FICHE DE NAHEL :
"Ils sont où, après 3 générations, vos ministres, vos députés, vos sénateurs, vos hauts fonctionnaires etc... ?".
Car les 6 ministres guadeloupéens (Bambuck, Micheaux-Chevry, Lurel, Pau-Langevin, Penchard, Bénin) et les 2 ministres guyanais (Bertrand, Taubira) qui ont figuré dans divers gouvernements français ne sont pas le produit du BUMIDOM. Ils ne sont ni la première ni la deuxième ni la troisième génération d'immigrés comme le sont Rachida Dati ou Pap N'Diaye. Ils sont et ont été élevés en Guadeloupe et en Guyane, pas en Seine-Saint-Denis ou à Garges-lès-Gonesse.
Donc, chers "Tropicaux", vous pouvez vous en foutre de Nahel et faire votre bamboula carnavalesque sur les Champs-Elysées, il n'en demeure pas moins que tôt ou tard, la France aura un Premier ministre d'origine maghrébine ou africaine et ensuite un président de la République. Grâce au travail acharné de la troisième génération et bientôt de la quatrème ! Vous en doutez ? Ah oui, eh ben c'est que vous ne savez sans doute pas que le Premier ministre et la ministre des Affaires étrangères britanniques sont d'origine indienne tout comme le maire de Londres, le Premier ministre d'Ecosse et le Premier ministre d'Irlande du Sud d'origine pakistanaise. Et que le Premier ministre du Portugal est également d'origine indienne. Ces Indiens et les Pakistanais étant les équivalents des Arabes et des Africains vivant en France.
Et le jour où il y aura un Premier ministre ou un Président d'origine arabe ou africaine en France, ne vous étonnez pas si à leur tour, ils n'auront rien à foutre de vous, cher "Tropicaux". Ils seront même capables d'interdire votre carnaval annuel sur les Champs-Elysées sous un motif quelconque !
A ce moment-là, vous vous révolterez sans doute comme de vulgaires casseurs de banlieue...
ce sera très drôle! Lire la suite
...vous vous bouchez les yeux quand il s'agit d'identifier les VRAIS responsables de la situation Lire la suite
Les propos de Crusol sont gravissimes .C'est néanmoins une analyse originale qui mérite qu'on s'y Lire la suite
Rien de plus facile que de modifier la constitution. Lire la suite
En droit français actuel PERSONNE ,même pas Macron ne peut "octroyer" l'indépendance à un territo Lire la suite
Commentaires
A choisir.
certes
06/07/2023 - 15:45
1.- Faut-il introduire le sujet en parlant de "révolte des banlieues ?" Certes, les exactions, bien qu'ayant intéressé tout l'Hexagone et ses centres-villes, sont parties d'endroits qu'on appelle stupidement "les quartiers", généralement situés en banlieue.
Mais dans ces quartiers, comme l'article et ce blog, d'une manière générale, l'ont noté, toute la population ne s'est pas manifestée.
Les exactions ont été commises par de très jeunes gens, tous garçons. Apparemment, d'ascendance maghrébine plus ou moins ancienne. Les aînés n'étaient pas présents. Il ne semble pas qu'on ait vu beaucoup d'Antillo-Guyanais détruire les bâtiments publics, encore moins d'Asiatiques.
Il ne s'agit donc pas d'un soulèvement du peuple des banlieues (comme aurait pu le dire Michel Onfray).
2.- Je suis toujours sidéré par les critiques des carnavals qui y voient des "bamboulas". Les carnavals sont des défouloirs pacifiques.
3.- En attendant, il y a déjà eu 16 homicides cette année en Martinique. Aucun policier n'est impliqué mais d'autres personnes, ce qui n'a suscité aucune émeute. Les réjouissances des vacances et autres "bamboulas" se poursuivent tranquillement. La seule réaction est de réclamer des gendarmes au Gouvernement !
Pour quoi faire ? Des contrôles ! Or les délinquants fuient les contrôles.
Dès lors, les gendarmes peuvent laisser s'enfuir les délinquants, mais dans ce cas, il est inutile qu'ils effectuent des contrôles. Autant rester à la caserne à jouer aux dominos.
Ou les gendarmes essaient d'appréhender les délinquants, ce qui n'est pas sans risques. Le risque zéro n'existe pas.
Il reste à choisir.
COMME D'HAB'...
Albè
06/07/2023 - 16:26
...votre commentaire n'a aucun rapport avec cet article qui pose la question de savoir pourquoi les immigrés antillais qui avaient tant d'avantages au départ par rapport aux Arabes et aux Africains se retrouvent aujourd'hui au bas de l'échelle du POUVOIR en France.
Pourquoi ?
certes
06/07/2023 - 18:52
"Pourquoi les immigrés antillais... se retrouvent... au bas de l'échelle du POUVOIR en France" ?
Je ne sais pas si c'est le cas et si ça l'est, je n'ai pas d'explication. Mais ça m'étonnerait que le carnaval soit en cause. La démographie doit intervenir plus sûrement. D'après l'INSEE, il y avait en 2019 5,3 millions de personnes d'origine maghrébine sur trois générations. Combien de personnes d'origine antillaise sur trois générations ? Il faudrait demander à Wikipédia.
Ceci étant, je n'ai pas tout vérifié, mais d'après moi, la porte-parole de la Police nationale n'est pas une Maghrébine. Sauf erreur, elle s'appelle Sonia Fibleuil et, dans une interview de 2021, elle a déclaré : "Je suis parisienne avec une origine paternelle de Martinique".
BAL BOUDIN ACRAS
Albè
07/07/2023 - 07:38
Tout le monde sait que ce qui les préoccupent avant tout, c'est le bal-boudin-accras du samedi soir ! D'ailleurs, comme aimait à dire un grand écrivain antillais aujourd'hui décédé : quand n Antillais de France entre dans une librairie, c'est soit parce qu'il s'est trompé de magasin soit parce qu'il pleut.
Les Antillais sont-ils nuls?
Rose
07/07/2023 - 08:57
La "réussite" d'une minorité ne se mesure pas seulement au nombre de responsables politiques qu'elle peut aligner ,mais aussi à sa présence et apports culturels,à la considération dont elle bénéficie ,à l'interêt positif qu'elle suscite ,à son poids économique ,au role qu'elle joue dans les médias ,à la qualité et au talent de ses ressortissants artistiques ,culturels ,religieux ,intellectuels etc....Contrairement à ce que dit le texte et pour prendre son auteur au mot ,les hauts fonctionnaires d'origine antillaise comme certains responsables politiques sont fort nbreux en Fce (conseillers municipaux ,ou régionaux ,voire maires notamment en région parisienne )
CONSEILLERS MUNICIPAUX
Albè
07/07/2023 - 09:58
Elle est belle celle-là ! Des conseillers municipaux seraient aux yeux de Rose des hauts fonctionnaires. A mourir de rire ! Bref...Et puis l'article ne parle à aucun moment des Antillais (des iles) mais des descendants des immigrés antillais du BUMIDOM dont les enfants sont des Français d'origine antillaise tout comme Nahel était un Français d'origine maghrébine ou Adama Traoré un Français d'origine africaine. Pour les Français d'origine antillaise, la réussite c'est Béyoncé/M'Bappé. C'est de devenir rappeur ou footballeur. Pas de devenir ministre, président d'université ou ambassadeur ! C'est un constat, un fait avéré.
"Tant d'avantages" ? On rêve !
MONTHIEUX Yves-Léopold
08/07/2023 - 13:06
Ma réponse à la question de Jean-Laurent Alcide est une interrogation (posée à la fin d’un article que je soumets sous peu à Fondas). L’ostracisme dont les Antillais de France ont fait l’objet de la part de leurs propres congénères ne les a-t-il pas, entre autres conséquences malheureuses, découragés d’envisager des métiers en vue, donc des fonctions politiques de haut niveau ? Les sociologues pourraient, me semble-t-il, trouver matière à recherches dans le traumatisme de sujets qui étaient en situation de faiblesse morale et intellectuelle, et qui ont été dénigrés pendant plusieurs générations par leur propre élite restée au pays, à l'abri de leur confort matériel et intellectuel.
AREOPAGE
MONTHIEUX Yves-Léopold
08/07/2023 - 14:47
Oui, aréopage !
UN QUATRIEME AVANTAGE DES BUMIDOMIENS...
Albè
08/07/2023 - 18:32
...a été oublié par Jean-Laurent Alcide : ils savaient lire et écrire. Pour être facteur, infirmière ou agent de police, il faut maitriser les deux, mais quand on est mineur de fond, éboueur ou ouvrier du bâtiment comme les Arabes et les Africains, ce n'est pas indispensable... 4 avantages de départ, ce n'est pas rien ! Quant à l'"ostracisme des Antillais de France" dont faisaient preuve les Antillais restés au pays, laissez-moi rire ! Y-L. Monthieux oublie que nombre de "Négropolitains" ont frimé durant des décennies avec leur nouvel accent et leur femme blanche au bras et que ça impressionnait beaucoup le peuple. Que les élites les aient, par contre regardé de haut, ça n'a aucune importance pour deux raisons : de un, les élites ça représente très peu de gens ; de deux, la quasi-totalité des BUMIDOMIENS provenaient des classes populaires, celles qui justement valorisaient "l'accent brodé" et la blonde aux yeux bleus au bras.
BIEN VU
MONTHIEUX Yves-Léopold
08/07/2023 - 20:51
Bien vu pour le 4ème avantage. Les couples dominos étaient très minoritaires, mais se voyaient. Et l'on se moquait d'eux. C'est bien l'élite petite-bourgeoise politisée qui ne se contentait pas de les garder de haut, se trouvant derrière les critiques des journaux, des livres, des colloques, des films où l'on voit, par exemple, des gendarmes venir au petit matin chercher un jeune homme qu'on aurait décidé d'emmener de force au BUMIDOM. Infâme. Bien que minoritaires, au motif de démolir l'institution, leur campagne a été dévastatrice pour des jeunes gens peu instruits qui ne pouvaient pas répondre.