Ouvriers des travaux publics, éboueurs et infirmières n'ont donc servi à rien !

   C'est ce qu'il faut comprendre des propos tenus il y a deux mois par le Ministre de l'Intérieur français sur l'immigration. Même si son gouvernement et lui sont désormais virés suite à la motion de censure votée à l'Assemblée Nationale le 04 décembre, il est important d'y revenir.

   Pourquoi ? Parce que ses propos reflètent ceux des 11 millions d'électeurs lepénistes et des 6 millions d'électeurs macronistes soit d'une très large majorité de Français. Or, après la Deuxième Guerre Mondiale, la France a eu besoin de se reconstruire et a massivement fait appel à l'immigration :  

 

   . pour les travaux publics, notamment le bâtiment, et les mines de charbon : des Maghrébins.

 

   . pour les services de voirie municipale, la construction de routes etc... : les Africains.

 

   . pour l'hôpital, la Poste, la douane, la police etc... : les Antillais.

 

   Grâce au travail acharné de tous ces immigrés, aux côtés de leurs camarades ouvriers et employés français, la France a réussi à se relever et à vivre ses fameuses "Trente glorieuses". Aujourd'hui, tout cela est nié, rayé d'un trait par le Ministre français de l'Intérieur. L'immigration n'a servi à rien, prétend-t-il !

   Cette déclaration n'a suscité aucune réaction de la part des élus antillais qu'ils soient locaux ou parlementaires. 

   Or, s'agissant des immigrés antillais, convoyés dans l'Hexagone par le BUMIDOM (Bureau des Migrations des Départements d'Outremer) à partir des années 60, peu après les Maghrébins et avant les Africains, justice ne leur a jamais été rendue. Leurs souffrances n'ont jamais été reconnues et le piège dans lequel l'Etat français les avait enfermés a marché à fond. Quel a été donc ce piège ? Celui-ci : vous avez la nationalité française et n'êtes pas contraints de faire la queue devant les préfectures pour quémander une "carte de séjour" contrairement aux Maghrébins et aux Africains ; vous parlez français même si c'est avec un drôle d'accent et êtes alphabétisés ; vous êtes chrétiens et pas musulmans ; vous êtes pour la plupart employés d'administration, même si au plus bas d l'échelle, et n'avez pas à descendre au fond d'une mine de charbon comme les Marocains ou ramasser des poubelles comme les Africains. 

   Tout va donc bien, très bien, pour vous, les gars et les filles des îles !

   Sauf que cette condition "moins pire" que celle des Maghrébins et Africains a eu un effet tout simplement catastrophique : alors que ces derniers avaient la rage de s'extraire de leur condition, les Antillais se sont contentés de la leur. Le résultat c'est quoi soixante et quelques années plus tard ? Ceci : il n'y a jamais eu aucun ministre ou secrétaire d'Etat descendant de Bumidomien. Aucune Rachida Dati ou Sibeth N'Diaye ou Najat Belkacem, aucun                       ! Les Bumidomiens, traumatisés par leur exil pour les premières générations, n'ont pas compris que leurs enfants seraient des Hexagonaux à la peau sombre. Ils ont vécu dans le rêve de la mutation au pays ou du retour (chose que la plupart n'ont pu et ne peuvent toujours réaliser qu'à l'âge de la retraite, laissant forcément derrière eux leurs descendants). Le "congé bonifié", certes nécessaire aux premières générations, a largement entretenu ce rêve du retour. 

   Résultat : ils n'ont pas infiltré les sphères du pouvoir français comme les Maghrébins et les Africains. ILS SONT POLITIQUEMENT INVISIBLES. Or, comment défendre ses droits, protéger sa communauté, quand aucun des siens ne détient aucun pouvoir décisionnel ? Certes, il y a eu une floppée de ministres et secrétaires d'Etat antillais (Guadeloupe : Michaux-Chevry, Lurel, Penchard, Bénin etc... ; Guyane : Bertrand, Taubira ; Réunion : Barre, Bareigts) mais ils et elles sont TOUS ET TOUTES NES AUX ANTILLES, EN GUYANE ET A LA REUNION. Aucun qui soit un Bumidomien ou descendant de Bumidomien ! Or, quand on est un ministre ou un secrétaire d'Etat né en Outremer on s'intéresse d'abord et avant tout aux questions liés à l'Outremer (l'eau en Guadeloupe, le chlordécone en Martinique, le chômage à la Réunion etc.), pas aux problèmes des Bumidomiens de Sarcelles ou de Garge-les-Gonesses.

   Dès lors, les Bumidomiens, les Négropolitains, les Antillanopolitains, les Français noirs d'origine insulaire__peu importe le nom qu'on leur donne__se retrouvent SANS LA MOINDRE REPRESENTATION POLITIQUE. 

   Et quand le nouveau ministre de l'Intérieur mettra en oeuvre sa politique anti-immgration, ils n'auront, contrairement aux Maghrébins et aux Africains, personne de haut placé pour les défendre. Personne au niveau associatif ou militant non plus car quand un Africain est tué (Adama Traoré par exemple) ou un Maghrébin (Nahel), leurs communautés se mobilisent, manifestent dans les rues, se révoltent parfois. Quand c'est un Antillanopolitain, zéro réaction ! Il y a quelques mois, un Antillais avait été tué à coups de taser par des policiers dans une supérette, cela n'avait fait que trois lignes dans la presse.

   La nationalité française n'étant pas inscrite sur leur front, il y a donc gros à parier que lorsque la nouvelle politique migratoire française se mettra en place, les Négropolitains se retrouveront sans défense.

Commentaires

RENTES, DROITS DE TIRAGE, REPARATIONS

MONTHIEUX Yves-Léopold

07/12/2024 - 10:32

On passe d'un coup du BUMIDOM diabolisé, accusé d'être une entreprise de déportation massive, à un BUMIDOM ayant offert une situation avantageuse aux domiens, qui auront été incapables de la faire prospérer. Contrairement aux migrants étrangers qui n'avaient pas bénéficié des mêmes attentions mais ont pu se donner une visibilité et une représentation au niveau des plus hautes sphères de l’Etat, “les bumidomiens se retrouvent sans la moindre représentation politique”, écrit l'auteur. Coupables ils étaient de se laisser embarquer dans l’aventure du BUMIDOM, coupables ils demeurent de n’avoir pas su profiter de leur situation, finalement reconnue de migrants privilégiés, pour s'élever vers les sommets de la République. Toutefois, ces vieux migrants protégés, leurs descendants et leurs familles restées au pays auraient gagné de ce parcours, en mode d'anciens esclavisés, le droit à une rente de situation ou un droit de tirage dus à leur participation à l’enrichissement du pays France. Contrairement aux migrants étrangers qui n'ont eu droit qu'au prix de leur travail.

Le problème qu’il y a avec…

grand zongle

08/12/2024 - 05:25

Le problème qu’il y a avec ceux qui jouent aux penseurs dans les îles c’est d’avoir une connaissance sur tout ce qui se passe à l’extérieur des îles notamment en France et ́d’être aveugle sur ce qui se passe chez eux .Il a fallut pour soulever un problème de vie chere que trois jeunes nés én France prennent le probleme à bras le corps au risque de leurs vies .C’est vrai que la société martiniquaise ne peut engendrer des révolutionnaires. C’est vrai que les bekes détenteurs de tout même des esprits façonnent dès le plus jeune age cette société a la docilite au mode esclavagique larbinique et de servilite passive Donc disais =je trois negropolitains bien armés intellectuellement se sont trouvés obligés de s’attaquer au probleme suivit il est vrai par une population au bord de la famine Qu’ont fait les deputes ,qu’ont fait les maires à part distribuér les terres aux bekes en vue de construire des centre commerciaux.La Martinique se meurt de la bêtise crasse d’une partie de sa population ceux des quarante pour cent aveugle par un pouvoir d’achat factice à l’ombre de la masse releguee à la famine..On pourrait egrener sans fin les tares que nous valent le colonialisme pratiqué en Martinique.

SAUVEURS NEGROPOS

Albè

08/12/2024 - 07:51

T'a raison, mon gars ! Ils sont incapables de se faire, ces Négropos, une place de choix dans la société française, contrairement aux Arabes et aux Africains comme l'explique l'article, alors ils viennent nous alphabétiser, nous, les crétins d'insulaires. Ils vivent dans des banlieues pourries de l'Hexagone où il n'ont comme voie de sortie que le foot, le rap et le shit et pourtant s'imaginent pouvoir tout révolutionner chez nous. Ce serait à mourir de rire si ce n'étais pas pathétique car tout ce qu'ils réclament en fait, c'est que nous, insulaires, devenions des "Français à part entière", chose qu'ils ont été incapables de réussir dans leurs banlieues hexagonales. Quant à votre histoire de "population martiniquaise au bord de la famine", arrêtez d'insulter les Soudanais, les Ethiopiens, les Gazaouis etc... ! Personne ne meurt de faim en Martinique même si nombre de gens vivent difficilement. Sinon votre histoire de "trois jeunes Négropolitains bien armés intellectuellement", arrêtez de nous faire rire ! Se proclamer "Afro-Caribéen" et vouloir vivre exactement comme un "Gaulois", cela relève de la débilité profonde.

Île aux mendiants !

MONTHIEUX Yves-Léopold

08/12/2024 - 15:17

"Martinique pays d'esclavage", "Martinique terre empoisonnée", on ne finit pas de rechercher une formule musclée pour nous changer des vieux clichés "Martinique l'île aux fleurs" ou "Martinique île des revenants". "Martinique au bord de la famine", c'est le cri poussé par un aréopage d'"antillopolitains" privilégiés qui ont acquis par les seuls muscles le droit de faire la leçon aux supposés "demeurés" vivant sous les tropiques. Certains d'entre eux sont assis sur des millions d'euros qu'ils prennent bien soin de ne pas investir sur leur terre natale. Ils évitent de prendre pour exemples les Kolo Kanté, Sadio Mané et quelques autres Africains qui ont choisi de vivre sobrement de leur richesse et d'en faire bénéficier leurs parents, leurs villages et la jeunesse de leurs pays. C'est vrai, nos pauvres sont trop nombreux pour un pays où c'est la fête pendant toute l'année. C'est dire que la solution se trouve en Martinique et non en nègzagonie. Césaire aurait dit de cesser d'être des "mendiants arrogants".

Après avoir fait l’éloge de…

grand zongle

09/12/2024 - 12:52

Après avoir fait l’éloge de la Martinique membre d’un pays riche chanté à la cantonnade l’heureuse chance d’être français ne voilà t il pas que les fondations vacillent voilà que pointe a l'horizon les failles d’un système présume infaillible. Voilà qu’en pleine richesse la faim s ́impose tenace intrusive provisoirement contenue par des associations meritantes. Impossible paradoxe et pourtant réel quand l’argent ne suit plus, quand une famille dépense en frais fixe tout son salaire alimentation non comprise.Que reste t il ?les trafics en tous genres les magouilles,le narco trafic. On y est en plein.

IL est acte que les…

grand zongle

10/12/2024 - 02:08

IL est acte que les antillais se rendant en Martinique prévoient des courses pour leurs séjours . Rognant sur la quantite de bagage une valise est souvent consacrée aux biens de 1ere nécessités .C’est entrè dans les moeurs .Ail poivre sel saucissons huile cale thé. Jambon conserves en tous genres sont de la partie C’est toujours ça de gagner car au pays c’est pas donné et il n’y a pas de petit profit La carte bancaire a remplacee le chèque toujours suspicieux et toujours suspecte d’être en bois (curieuse expression) . Devenu actuellement hors place il est tout simplement interdit ..Coincé par ces interdits il ne reste plus à notre vacancier de louer un véhicule et de s’élancer sur la route pavée d’inevitables radars en tous genres (quand on arrive à rouler) Bienvenue en enfer.....Cela serait réducteur de ma part de décrire la Martinique à travers ces seuls criteres..Bien d’autres surprises vous attendent bonnes ou mauvaises....... Salut le pays redressez vous. Nous aussi avons besoin de vous.

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