A l'occasion du 100è anniversaire de la naissance de Frantz Fanon, les initiatives se multiplient un peu partout à la Martinique.
Ainsi, ce jeudi 03 jullet, MARTINIQUE-ECOLOGIE en partenariat avec la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) organisait un forum-citoyen sur le thème de la pertinence des thèses fanoniennes quant à la situation actuelle du pays natal de l'auteur des Damnés de la terre (1961) lequel avait choisi comme chacun sait de devenir algérien. La manifestation fut ouverte par David DINAL, l'un des vice-présidents de la CTM suivi des interventions de Raphaël CONFIANT, auteur d'un ouvrage sur Fanon (L'Insurrection de l'âme, Caraibéditions), de Louis BOURIN, président de MARTINIQUE-ECOLOGIE et conseiller territorial et de Raphaël CONSTANT, président du Cercle Frantz Fanon.
La modératrice de la manifestation était Me Laurie Chantalou-Nordé, avocate au barreau de Fort-de-France et présidente de l'Institut des Droits de l'Homme.
S'en est suivi un débat très vif non seulement avec le public mais aussi entre les intervenants, R. Confiant, par exemple, proposant de distinguer ce qui est dépassé, voir obsolète, dans l'oeuvre de Fanon et ce qui continue d'être pertinent dans celle-ci, "Fanon étant décédé", souligna-t-il "avant la chute de l'Union Soviétique, avant le réchauffement climatique, avant l'Internet et les réseaux sociaux, avant la crise migratoire etc...". Selon lui, ce qui est décrit dans Peau noire, masques blancs (1952) n'a qu'une valeur historique et ne correspond plus à la réalité martiniquaise actuelle puisque plus personne ne cherche à "sauver la race" ni ne s'efforce de prononcer le "r" à la manière française ni ne rejette ouvertement le créole ni ne rêve de mettre une Blanche dans son lit ni ne vénère les Négropolitains. Pour R. Confiant, seuls L'An Cinq de la Révolution Africaine et surtout Les Damnés de la terre ont une réelle pertinence quant à l'analyse de la situation dans laquelle se débattent les pays dits du Sud Global. Pour sa part, R. Constant a rejeté cette vision de l'oeuvre de Fanon développée par R. Confiant arguant du fait que les travers que Fanon décrit dans Peau noire, masque blancs n'ont pas vraiment disparu mais ont simplement changé de forme, ce qui fait que l'analyse fanonienne demeure pertinente.
D'autres questions ont été soulevées par le public comme celui de savoir pourquoi Fanon n'est pas revenu vivre en Martinique alors qu'il avait un temps exercé comme médecin dans la ville du Vauclin, qu'en est-il de la condition des femmes algériennes après leur participation active à la lutte de libération nationale ou encore en quoi la Martinique pourrait-elle trouver des pistes dans l'oeuvre fanonienne pour sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve puisqu'elle a élu tour à tour des assimilationnistes, des autonomistes et des indépendantistes aux plus hautes fonctions mais sans que cela change quoi que ce soit.
Très belle soirée à laquelle ne manquait, hélas, que les moins de 40 ans !
Kouman nou ka fè pou viré viv déba tala?
Lire la suiteHeu...Je rigole évidemment. Lire la suite
20.000 vues pour un article qui date de...3 ans, c'est quasiment rien du tout ! Lire la suite
Peut-être ne connaissez-vous pas le sens de ce mot, habitué que vous êtes à tout prendre au premi Lire la suite
On approche donc les 20.000! Mésyé!!! Fout nou bon... Lire la suite
Commentaires
Mi Deba
Daniel
06/07/2025 - 14:49
Kouman nou ka fè pou viré viv déba tala?
Sa vré, "Peau noire, masques blancs" pa adan ankò. Akyòlman, sé taha ki té adan ka-tala pa bizwen mas ankò.
Man pa djè ka tann anlo déba anlè koté Panafrikanis Fanon, idéoloji lé "Etats-Unis d'Afrique". Jan i goumen pou sa.
Fodré sé palé di diférans-lan épi Cesaire, sa ki pa maché, sa ki rété pou fè pakoté la karayib etc.
Kassav té dwèt té fè an son anlè Fanon, padavwè i wouvè lapòt Lafrik ban-nou osi.