En 2007, quand Louis Boutrin et Raphaël Confiant dénonçaient l'usage du chlordécone à l'Assemblée nationale

France-Antilles (Guadeloupe)

    Cela s'est passé il y a 16 ans, en février 2007, dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Les écologistes Louis Boutrin et Raphaël Confiant s'étaient alors rendus à Paris à leur frais dans l'objectif d'alerter les grands médias hexagonaux sur le scandale du chlordécone lesquels avaient répondu présent pour la plupart. La semaine d'après LE NOUVEL OBSERVTEUR, par exemple, titrait en couverture : "Les Antilles empoisonnées".  

   A noter que lors de cette conférence de presse à laquelle n'assista aucun député martiniquais ni guadeloupéen, les deux auteurs de l'ouvrage "Chronique d'un empoisonnement annoncé. Le scandale du chlordécone aux Antilles françaises (1972-2002) paru quelques jours auparavant, étaient acccompagnés des députés écologistes hexagonaux Corinne Lepage et Alain Lipietz.

 

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   Ci-après le compte-rendu de cette conférence de presse par FRANCE-ANTILLES (Guadeloupe)...

 

https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/divers/confiant-et-boutrin-den…

Confiant et Boutrin dénoncent le scandale du chlordécone

Une invitation du Collectifdom, une salle mise à disposition par le député Marie-Jeanne, et beaucoup de monde pour écouter l'exposé du « scandale du chlordécone aux Antilles françaises ».

Corine Lepage, Alain Lipietz, Joby Valente, Igo Drané, Marie-Dominique Aeschlimann, Claude Ribbe et même Libération sont là. Joël Beaugendre est représenté et Victorin Lurel excusé.

 

Raphaël Confiant et Louis Boutrin ont présenté, vendredi, à l'Assemblée nationale, leur livre d'investigation: Chronique d'un empoisonnement annoncé, le scandale du chlordécone aux Antilles françaises 1972-2002. C'est un brûlot qui veut faire la démonstration que la pollution des sols, de l'eau, des poissons et des légumes par le chlordécone s'est faite avec la participation de l'Etat et de ses services déconcentrés, des importateurs et vendeurs de pesticides, et des « latifundistes békés », les grands planteurs.

Jacques Chirac, Edith Cresson...

Confiant et Boutrin estiment que la parade de l'Etat a été de faire mine de découvrir le danger en 1999, alors qu'ils ont retrouvé les rapports Stégaroff de 1977 et Kermarec de 1979, qui préviennent les autorités des dangers pour l'homme de l'utilisation du chlordécone.

Ils dressent la liste de tous les ministres de l'Agriculture ayant autorisé ce produit aux Antilles malgré son retrait du marché américain dès 1976 : Jacques Chirac, qui autorise, en 1972, le pesticide, Edith Cresson, qui renouvelle cette autorisation en 1981, Henri Nallet, en 1990, Louis Mermaz, en 1992, et Jean-Pierre Soissons, en 1993, qui prorogent les dérogations avant de prononcer l'interdiction. Les deux auteurs attendent beaucoup de l'action en justice menée en Guadeloupe par Harry Durimel et vingt et un avocats contre l'Etat pour mise en danger de la vie d'autrui, le 5 avril à Basse-Terre. Ils annoncent d'ailleurs une action équivalente en Martinique. Ils ont la certitude qu'il existe une contrebande de chlordécone et n'hésitent pas à cibler leurs accusations. « Il faut établir les responsabilités et ordonner une enquête épidémiologiques indépendante internationale », avance Louis Boutrin. L'ancien conseiller régional réclame encore la décontamination des sols et l'indemnisation des agriculteurs. Raphaël Confiant et Louis Boutrin assurent que cette affaire est équivalente au scandale de l'amiante ou du sang contaminé.

ILS ONT DIT

CORINNE LEPAGE

ANCIENNE CANDIDATE À LA PRÉSIDENTIELLE, RALLIÉE À BAYROU . Avec Cap 21 Antilles, nous avons saisi, il y a environ un an, le Conseil d'Etat sur la question du chlordécone aux Antilles françaises. Je suis venue apporter mon témoignage et mon soutien aux auteurs.

ALAIN LIPIETZ

DÉPUTÉ EUROPÉEN VERT .

J'ai une très grande honte... Ce qui se passe est monstrueux ! A Bruxelles, je me bats pour défendre notre banane et pourtant, la banane antillaise est produite de façon aussi dégueulasse que les autres.

CLAUDE RIBBE,

PRESIDENT DU COLLECTIFDOM .

Des Français ont été empoisonnés. On a cassé l'omerta qui pèse sur nous dès lors qu'il s'agit de faire connaître nos problèmes.

MARIE-DOMINIQUE AESCHLIMANN

SECRÉTAIRE NATIONALE UMP .

Je ressens un malaise et de l'indignation en découvrant le diagnostic de M. Boutrin. Il faut établir les responsabilités, l'outre-mer ne doit pas bénéficier d'un traitement à part!

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