Abolition de l'esclavage : Gérard Darmanin se prend une volée de bois vert à l'Assemblée nationale

   Il n'a pas été à la fête, le natif de Valenciennes, partiellement d'origine algérienne, lors de la dernière séance de l'Assemblée nationale. 

   Lui, le ministre de l'Intérieur et de l'Outremer (puisque J-F. Carenco n'est que ministre délégué) qui semble ne rien connaître de l'histoire des territoires qu'il est chargé d'administrer. D'ailleurs, chacun aura pu noter une dissonance entre les propos tenus par J-F. Carenco lors de sa récente visite aux Antilles et ceux que tient Gérald Darmanin aujourd'hui. Toujours est-il que les députés d'Outremer (cf. vidéo ci-après) ont exigé de ce dernier qu'il présente des excuses. Le fera-t-il ? On est en droit d'en douter. 

   D'autre part, chacun aura pu noter également qu'alors qu'il se dit d'accord pour l'autonomie de la Corse, il la refuse pour l'Outremer...

Commentaires

Un faisceau de causes.

certes

10/02/2023 - 18:46

Est-ce la République qui a aboli l'esclavage ?
En France, l'esclavage a été aboli deux fois. Sous la 1ère République (Convention) en 1794 puis sous la 2ème République (Gouvernement provisoire) en 1848. C'est donc bien la République qui a aboli l'esclavage. Ceci étant, la royauté britannique l'a fait aussi (1833). Par ailleurs, s'il y a eu deux abolitions, c'est parce que l'esclavage avait été rétabli entretemps. Et par qui ? Par la 1ère République (Consulat). La mesure est souvent attribuée à l'Empire, à tort, car l'Empire n'a débuté qu'en 1804.

Les esclaves ont-ils obtenu ou rendu inévitable l'abolition par leur résistance et leurs révoltes ?
Bien sûr, le refus de leur condition a renforcé la conviction des abolitionnistes en Europe et ailleurs. Toutefois, à ma connaissance, si des esclaves marrons ont gagné une sorte de libération individuelle ou en groupes, il ne semble pas que des rebellions d'esclaves aient conduit à l'abolition, à une exception près.
Cette exception, c'est Saint-Domingue. L'abolition de 1794 est clairement due à la révolte des esclaves de cette colonie. Très majoritaires (90% de la population), ils se sont rebellés à la faveur des désordres révolutionnaires, se libérant de fait. La Convention en a pris acte.
On sait que la tentative de rétablissement de l'esclavage par le Consulat a conduit à l'indépendance de Saint-Domingue, en 1804, sous le nom d'Haïti.
La Martinique est restée à l'écart de cette première abolition car les Anglais ont occupé le pays de 1794 à 1802.
Parfois, on dit que l'insoumission de l'esclave Romain (le 13 mai 1848) et les rébellions qui s'ensuivirent ont provoqué l'abolition en Martinique, proclamée par le gouverneur le 23 mai. Ce n'est pas faux. Toutefois, le décret d'abolition était signé depuis le 27 avril. Et c'est l'existence de ce décret qui a provoqué à la fois l'action de Romain et la réaction du gouverneur. Dans les colonies où rien de tout ça ne s'est produit, l'abolition est intervenue quand même.

En fait, les abolitions dans le monde procèdent d'un faisceau de causes. L'une d'entre elle fut une mutation capitaliste : l'esclavage devait céder la place au salariat. L'affaire a été particulièrement rude aux Etats-Unis, où l'abolition s'est imposée à l'issue d'une guerre civile qui fit 620.000 victimes, essentiellement des Blancs.

PAR MAIL

Albè

10/02/2023 - 20:03

L'esclave Romain et ses camarades avaient sans doute reçu le décret d'abolition par mail. A moins que ce ne soit par Instagram ou Ti, Tok.

Réponse à "Un faisceau de causes"

Rose

10/02/2023 - 20:10

La Première République n'est pas la Consulat. 1ère République (1792-1795) puis Directoire (1795-1799) puis Consulat (De Novembre 1799 à Décembre 1804)

Première République.

certes

10/02/2023 - 21:48

La référence à la République est apparue à l'abolition de la royauté, sous la Convention, en septembre 1792.
Bien sûr, on ne parlait pas de "Première République" qui est le nom qu'on a donné ultérieurement à la période des différents types de gouvernements (Convention, Directoire, Consulat) qui se sont succédés jusqu'à la proclamation de l'Empire, en mai 1804.
Ces dates se trouvent un peu partout, comme dans l'Encyclopédie Larousse qui définit la Première République comme le "régime sous lequel la France a vécu de septembre 1792 à mai 1804".

Par mail.

certes

10/02/2023 - 22:26

Le 4 mars, avait été pris un décret qui confiait à Schoelcher une commission chargée de "préparer, sous le plus bref délai, l'acte d'émancipation immédiate dans toutes les colonies de la République".
Le principe de l'abolition a donc été décidé le 4 mars.
En Martinique, on s'attendait donc à celle-ci. C'est la raison pour laquelle le gouverneur a pris les devants, pour calmer l'insurrection, plutôt que de la réprimer, comme d'habitude, comme des colons l'avaient commencé.
Mais l'existence du décret du 27 avril n'était pas connue de Romain et du gouverneur, contrairement à ce que j'ai écrit. J'ai vérifié sur Wikipedia : en effet, le mail n'existait pas à l'époque.

Une jacquerie d'impatience

MONTHIEUX Yves-Léopold

10/02/2023 - 23:25

Encyclopédia n'est pas la panacée. On peut faire de l'esprit, c'est facile. Mais en histoire c'est la rigueur qui compte. Albè et certes, il est tard, relisez demain la décision du 23 mai 1848. Elle ne contient qu'un seul considérant. Je cite de mémoire quelque chose comme : "considérant que l'esclavage A ETE aboli ....", donc la décision.... Tous les colons savaient que le décret l'abolition avait été prise et on le savait aussi sur les plantations où les esclaves avaient commencé à désobéir. Sur certaines avait commencé un travail de pédagogie où l'on demandait au futurs libres d'être bons avec leurs anciens maîtres. Je ne me souviens pas de tous les noms, mais je les retrouverais facilement. Au Robert, le colon qui voulait remplacer ceux qui refusaient de travailler a vite compris qu'il ne fallait pas insister. A Case Pilote le béké qui avait été maire et qui était le proche ami du colon du Prêcheur, dut son salut de n'avoir pas été présent à son domicile le week-end de Pâques. Sa femme et ses enfants passèrent la nuit de l'incendie de leur résidence dans un champ de cannes. Tout cela avant la révolte du 22 mai. Lorsque un sieur historien affirme que les esclaves se sont libérés eux-mêmes par leurs seuls moyens, c'est de la pure affabulation contenue dans son ouvrage en deux volumes qui, fait unique pour un document historique, ne comprend pas de notes de bas de page. Il ne dit pas ses sources que personne ne peut vérifier. On peut dire que Darnamin est grossier ou méprisable, des arguments que l'on ressort de façon systématique quand on n'a pas de réponse scientifique aux accusations. Mais parler de révisionnisme est un argument facile qui fait savant et rarement plus, de la part de leurs auteurs. Finalement le 22 mai 1848 avait été une "jacquerie d'impatience", selon le mot d'Emile Désormeaux.

Cancel Culture

certes

11/02/2023 - 09:26

1) L'esclavage a été rétabli par la Consulat le 20 mai 1802. A l'époque, il était daté du 30 Floréal An X. An X de quoi ? De la République...

2) Le ministre des colonies décrit ainsi les événements de mai : "Sans attendre l’abolition officielle de l’esclavage, on a proclamé cette grande mesure, cela a été le signal d’une grande agitation dans la Martinique ; cependant l’ordre avait été maintenu jusqu’au 20 mai, mais à cette date des rassemblements se formèrent à Saint-Pierre pour demander l’élargissement des noirs arrêtés par la police. La ville a été envahie par la population noire et livrée au meurtre et au pillage. La journée et la nuit du 22 mai ont été signalées par des actes déplorables."

3) L'arrêté du gouverneur est le suivant :
"Art. 1er. L’esclavage est aboli à partir de ce jour à la Martinique. Le maintien de l’ordre public est confié au bon esprit des anciens et des nouveaux citoyens français. Ils sont, en conséquence, invités à prêter main forte à tous les agents de la force publique pour assurer l’exécution des lois.
Saint-Pierre, 23 mai 1848.
Le général de brigade, Rostoland".

En Martinique, un "roman national" se compose. Comme tout roman national, il a des visées politiques et ne craint pas de s'éloigner quelque peu de la réalité historique en tant que de besoin.
Ainsi, il accrédite l'idée que les esclaves se sont libérés eux-mêmes par les événements de mai 1848, obtenant l'abolition. A première vue, ce n'est pas faux, puisque ces événements on conduit le gouverneur Rostoland à proclamer l'abolition dans l'île.
Il y a un parallèle avec Saint-Domingue où les esclaves se sont libérés par leur insurrection, amenant le commissaire de la République Sonthonax à abolir l'esclavage dans la colonie.
Il y a toutefois une différence.
Envisagée suite à la déclaration des droits de l'homme, l'abolition avait été écartée et n'était nullement d'actualité quand Sonthonax a pris l'initiative de la proclamer, ce que le pouvoir parisien entérinera après coup.
Tandis que le pouvoir parisien avait déjà décidé l'abolition quand les événements de mai se sont produits, ce qui se savait. Ces événements n'ont donc pas obtenu l'abolition mais son application anticipée.
Mais qu'importe, le "politiquement correct" commande désormais de dire que les événements de mai ont arraché l'abolition, avec pour héros l'esclave Romain. Le 22 mai est devenu le jour de fête nationale, sans opposition.
Dans ce contexte, Victor Schoelcher, qui a porté le décret d'abolition, devient gênant. D'où la destruction de ses statues, sans grande réaction. Reste à débaptiser quelques rues et à renommer Case-Navire la ville de Schoelcher, et la "Cancel Culture" aura triomphé.

CONFUSION

Albè

11/02/2023 - 10:06

Y-L., vous confondez deux choses ou plutôt à vos yeux, seul le marronnage constitue un refus de l'esclavage. Les autres Nègres, dits "d'habitation" étaient des soumis aux Békés, voire même des complices. Ce faisant, vous rejoignez le discours des noiristes qui glorifient à l'excès les premiers (les Nègres marrons) et méprisent à l'excès les seconds (les Nègres d'habitation). Car oui, les Nègres d'habitation ont toujours résisté, se sont toujours opposés au système esclavagiste, de manière quotidienne, non spectaculaire mais finalement plus efficace sur le long terme que les actes de bravoure sporadique des Nègres marrons. Il suffit de lire les 4 tomes du journal quotidien du Béké Pierre Dessales, "Mémoires d'un colon à la Martinique", pour s'en rendre compte. Pas un jour sans qu'il ne se plaigne que des mulets de son habitation aient été empoisonnés, des parcelles de canne incendiés pendant la nuit, des outils agricoles dérobés et pire, lui et sa famille vivent dans la crainte de l'empoisonnement. Pas connes du tout, les Négresses d'habitation, chargées de faire la cuisine, mettaient des doses infimes de poison dans les repas de leurs maîtres lesquels finissaient par tomber malades et pour certains décéder mais ça au bout de plusieurs années. LES BEKES VIVAIENT DANS LA TERREUR DE L'EMPOISONNEMENT ! Il y a des tas d'articles et de livres d'historiens sur le sujet. Sans même par les femmes esclaves qui tuaient leurs bébés à la naissance "pou pa fè yiches ba lesclavage". San compter les esclaves qui avaient leur langue pour s'étouffer etc...Tout ça est écrit noir sur blanc dans les livres des chroniqueurs comme le Père Labat, les esclaves ne sachant ni lire ni écrire à cause du Code Noir. Bref, le Nègre d'habitation est tout aussi héroïque que le Nègre marron et c'est lui qui, en minant le système de l'intérieur jour après jour, a conduit à son effondrement. Le 22 mai n'est que l'apothéose de cette lutte silencieuse, à bas bruit, mais souvent efficace, pendant 3 siècles. Que Darmanin, l'Arabo-Français, ne sache pas tout ça, c'est compréhensible, mais que des Martiniquais ne le sachent pas ou feignent de ne pas le savoir, c'est parfaitement scandaleux.

Rôle du danger, de la peur ?

certes

11/02/2023 - 12:10

Les esclaves n'ont jamais accepté leur état. Les exactions des "nègres marrons" et les sabotages des "nègres d'habitation" faisaient que le système esclavagiste n'était pas sans difficulté, voire sans danger, pour les colons. Toutefois, il ne me semble pas que le danger, ou la peur, en aient conduit à réclamer l'abolition. Les réflexes étaient la répression ou la fuite.
A Saint-Domingue, beaucoup de colons ont été tués, beaucoup se sont enfuis, certains ont appelé les Anglais à la rescousse. Mais je ne crois pas que l'abolition ait jamais été une option dans leur esprit. A l'époque, nul ne voyait comment les colonies pourraient fonctionner sans esclaves.
Sonthonax avait des sentiments anti-esclavagistes, par humanisme. Mais il voulait aussi que la France conserve la colonie, laquelle était attaquée par les Anglais et les Espagnols. L'abolition était pour lui un moyen de rallier les esclaves libérés à la République, contre des envahisseurs esclavagistes. Une fois la colonie conservée, le Consulat a tenté d'y rétablir l'esclavage, sous la pression de colons prêts à y retourner, en dépit d'une situation récente pour le moins périlleuse.
En 1848, de l'eau avait coulé sous les ponts. Les Anglais qui avaient perpétué l'esclavage en Martinique lors de l'abolition de 1794... étaient devenus abolitionnistes (1833). Ils entrainaient l'Europe dans cette voie. Première puissance industrielle, l'Angleterre visait la généralisation du salariat aux dépens du servage subsistant en Europe et de l'esclavage outre-mer. C'est que le machinisme transformait les rapports de production. En France, les paysans rejoignaient les usines en tant que salariés. Dans les colonies, il devenait possible de faire de même avec des esclaves libérés. Retardée sous Louis-Philippe, l'abolition est intervenue sous le gouvernement provisoire de la 2ème République. Les colons ont été indemnisés pour industrialiser leurs exploitations et initier le salariat. Je n'ai pas l'impression que les risques qu'ils prenaient sur les habitations esclavagistes aient été un facteur déterminant dans cette évolution.
Aux Etats-Unis, les planteurs du sud ont défendu l'esclavage contre le nord industriel jusqu'à l'absurde, laissant 260.000 morts sur les champs de bataille. La mort ne semblait pas les effrayer outre mesure.

RECLAMER L'ABOLITION

Albè

11/02/2023 - 13:04

L'expression "réclamer l'abolition", acte juridique s'il en est, ne faisait évidemment pas partie du vocabulaire des Nègres-marrons et des Nègres d'Habitation. Avaient-ils d'ailleurs connaissance d'un texte appelé "Code Noir" ? J'en doute fort. Ils en subissaient les différentes peines et exactions prévues par ce dernier en tout cas. Et malgré ça, certains se rebellaient en fuyant l'Habitation (Nègres-marrons), d'autres minaient le pouvoir du Béké de l'intérieur et au jour le jour, notamment en usant de l'empoisonnement. En 1760, Thibaut de Chanvallon écrivait ceci : "Celui qui en forme le projet ou le commet est précisément le nègre le mieux traité de l'Habitation, celui pour qui le maître a le plus de bontés". Près d'un siècle plus tard, le gouverneur Donzelot, écrit en 1822 : "Ces scélérats se rencontrent principalement dans les ateliers conduits avec le plus de douceur et d'humanité et parmi les esclaves jouissant de la plus grande confiance du maître et du sort le meilleur". IL FAUT DONC ARRETER DE SURVALORISER LE NEGRE-MARRON ET DE DENIGRER LE NEGRE D'HABITATION ! C'est ce dernier qui, jour après jour, lentement mais sûrement, a miné le système esclavagiste de l'intérieur. Ce n'est pas moi qui le dit mais De Chanvallon, Donzelot et des tas d'autres Blancs-France ou Blancs créoles. Non, le Nègre d'Habitation n'a jamais accepté le système esclavagiste ! Il n'avait simplement pas les moyens (notamment militaires) de le renverser d'un seul coup, alors il a choisi de le saper petit à petit. Le 22 mai n'est que l'apothéose d'une lutte à bas bruit séculaire. Curieux tout de même que les assimilationnistes et les noiristes se retrouvent dans un même déni du combat mené par les Nègres d'Habiitation. Très curieux !

Ainsi va le monde...

certes

11/02/2023 - 14:17

Je ne sais pas si le commentaire précédent d'Albè me concerne. Dans l'affirmative :
1) Quand je dis "Toutefois, il ne me semble pas que le danger, ou la peur, en aient conduit à réclamer l'abolition", je ne parle pas des esclaves, mais des colons !
2) Si j'ai écrit que les "nègres marrons" gagnaient une sorte de liberté, c'est une réalité qui ne déprécie nullement les "nègres d'habitation". Tous ont oeuvré à la résistance aux colons.
3) Mais il me semble que les actions des esclaves (quels qu'ils soient) n'ont jamais persuadé les colons d'abolir le système. Devant le travail de sape des esclaves, les colons réprimaient ou fuyaient, prêts à revenir, sans changer d'idée. Les actions des esclaves, aussi valeureuses fussent-elles, ne leur ont pas permis de se libérer collectivement, ni d'obtenir l'abolition, à l'exception notable de Saint-Domingue. Du moins, à ma connaissance. Et en tout cas, à la Martinique.
4) Le 22-Mai, qu'il soit "affabulation" ou "apothéose", fait l'objet d'un travail de sacralisation. Celui qui le discute est désormais un "négationniste", qui fait honte à la bien-pensance . Surtout s'il a des origines maghrébines, détail rabâché à l'envi. Ainsi va le monde...

DELIRE

MONTHIEUX Yves-Léopold

11/02/2023 - 16:14

Aucune suite dans vos commentaires. A mon avis c'est une méthode et non un manque de savoir. Chacun de vos commentaires est un sujet différent que vous mettez sur le tapis pour ne pas répondre au sujet de débat. Cela vous permet peut-être de montrer l'étendue de votre science, souvent par une manière d'antiphrase (sauf si je ne comprends pas, sauf si je ne suis pas allé au lycée, etc). Tout le monde sait que vous avez la collection de Pierre De Salles. En tout cas, on le sait aujourd'hui. Mais vous ne répondez à aucune question dont certaines sont contenues dans les ouvrages que vous citez. Même lorsque c'est vous qui mettez un sujet nouveau sur la table (toujours pour ne pas répondre au précédent). Que vous décidiez que je fasse la confusion entre les nègres domestiques et les nègres d'habitation, cela relève du délire. Je ne vois d'où vous sortez pareille trouvaille. Certainement pas sous ma plume, même pas entre les lignes. Si vous voulez absolument m'accuser, argumentez quelque chose. Ou bien respirez un bon coup et dites-moi tout simplement un mot manman. Là, il n'est pas besoin d'argument.

TOUTE REVOLTE

Albè

11/02/2023 - 19:18

...a besoin d'une sacralisation, d'un jour précis qui la symbolisera aux yeux de ceux qui l'ont conduite et surtout à ceux des générations futures. Que ce soit la Révolution française, celle de Lénine en Russie, celle de Mao, la lutte anti-apartheid de Mandela en Afrique du sud ! Pourquoi en irait-il autrement pour la Martinique ? Il n'y a donc aucune escroquerie intellectuelle ou détournement des faits historiques dans le choix du 22 mai 1848. C'est une date symbolique pour magnifier le combat triséculaire des Nègres-marrons et surtout des Nègres d'Habitation. Et ce n'est pas au colonisateur de la choisir pour nous car ce n'est pas qui avons choisi son 14 juillet ! Ceci dit, oui, il y a eu des abolitionnistes déterminés en France, mais à partir du 19è siècle c'est-à-dire 2 siècles après que les Nègres aient commencé à miner le système de l'intérieur. Il suffit de se plonger dans les trois tomes du "Nouveau voyage aux Isles de l'Amérique" du Père Labat pour en avoir la confirmation. Par conséquent, à l'emplacement où se trouvait la statue de Joséphine sur la place de La Savane, il faudrait construire deux statues face à face : celle du Nègre-marron et celle du Nègre d'Habitation.

Une escroquerie ordinaire.

certes

11/02/2023 - 21:09

Détourner les faits historiques est une escroquerie intellectuelle, mais nous sommes d'accord : c'est ordinaire à la plupart des romans nationaux, qui se prétendent historiques mais sont des discours politiques, avant tout.
Peu importe la vérité historique, le roman national martiniquais, en cours d'écriture, professe que les événements de mai ont arraché l'abolition, avec pour héros l'esclave Romain. Le 22 mai est devenu le jour de fête nationale. Petit à petit, on "efface" Schoelcher, devenu gênant. Et celui qui s'interroge est qualifié d'ignorant, voire de négationniste.

CE N'EST PAS...

Albè

12/02/2023 - 10:30

...au colonisateur ni aux anciens esclavagistes de nous fixer une date d'abolition ! Nous, on n'a jamais cherché à savoir si Jeanne d'Arc était vierge ou pas (comme l'affirme le roman national français) alors qu'à la sortie d'Orléans, elle a fort bien pu tomber sur une bande de malandrins. L'histoire des vaincus doit être écrite par les vaincus. Pas par les vainqueurs ! Point à la ligne.

Pucelle ?

certes

12/02/2023 - 14:04

Comme écrivait Y-L, chacun de vos commentaires est un sujet différent que vous mettez sur le tapis pour ne pas répondre au sujet de débat.
Je disais que la mythologie du 22-Mai est historiquement contestable. Vous répondez que ce n'est pas aux anciens esclavagistes de fixer la date de l'abolition. Mais qui donc a dit cela ? Et vous enchaînez avec humour sur la virginité de Jeanne-d'Arc... Evitant en cela de vous demander si les Martiniquais n'auraient pas pu, par eux-mêmes, avoir une analyse plus réaliste de l'abolition.
Votre argument consiste à dire : "Le roman national français est contestable sur le plan de la vérité historique, alors pourquoi le roman national martiniquais devrait-il être rigoureux ?"
C'est une opinion peu exigeante mais largement partagée, puisque la fête nationale du 22-Mai a été choisie, sans opposition.
Evidemment, Schoelcher gêne. La solution a consisté a détruire ses statues, avant qu'on s'en prenne sans doute au lycée, aux rues et à la commune qui portent son nom.
Là encore, rien de nouveau. L'URSS effaçait des photos de groupe les dirigeants tombés en disgrâce. Quant à De Gaulle, il a hardiment exclu l'Etat français du roman national de la France... Politiquement, on en pense ce qu'on veut. Historiquement, c'est de l'escroquerie intellectuelle.

HISTORIQUEMENT ?

Albè

12/02/2023 - 18:40

Vous me faites marrer avec votre "historiquement" ! Comme si l'histoire était une science exacte ! Exemple : pourquoi les Américains ont-ils déversé des bombes atomiques sur le Japon et non pas sur l'Allemagne alors même que ce dernier pays est plus proche géographiquement des Etats-Unis et surtout que les services secrets américains avaient appris que les Allemands étaient bcp plus avancés dans le processus de fabrication de la bombe atomique que les Japs ? Est-ce que cette question est un problème de maths ? NON ! Pourquoi ? Parce que l'histoire n'est pas une science. Du coup, je suis en droit de penser que les Yankees ont largué leurs bombes atomiques sur les Japs parce qu'ils ne son pas des Blancs alors que la logique aurait voulu qu'il frappent l'Allemagne. C'est d'ailleurs ce que pensent nombre d'intellectuels japonais. Mais il peut y avoir d'autres explications puisque l'histoire n'est pas une science.

Délires.

certes

12/02/2023 - 19:51

Albè, d'après ce que vous dîtes, l'histoire n'étant pas une science (sinon humaine), vous êtes en droit de penser que Louis XVI n'a pas été guillotiné, que Hitler ne s'est pas suicidé dans son bunker, que la Shoah n'a pas existé et l'esclavage non plus, pendant, que vous y êtes. Je vous laisse à vos délires. Bonne chance !

IDIOTIES

Albè

12/02/2023 - 20:21

Vous n'avez rien compris à mon commentaire ! Il ne s'agit pas de nier que Louis XVI ait été exécuté mais POURQUOI ? Et s'agissant de ce "pourquoi", il y a de multiples interprétations selon le point de vue duquel on se place. De même, il y a diverses interprétations sur les causes de l'esclavage ou de la destruction des Juifs d'Europe. Déjà, le terme "Shoah" est une manière de masquer la responsabilité des Européens avec un terme peu évocateur. C'est comme si nous, Antillais, on cherchait un terme wolof pour dire "esclavage". Donc, au niveau interprétatif, celui qui dit "Shoah" ne dit pas exactement la même chose que celui qui dit "Destruction des Juifs d'Europe". AUCUN NE NIE EST FAITS MAIS ILS LES INTERPRETENT DIFFEREMMENT VU QUE L'HISTOIRE N'EST PAS UNE SCIENCE.

Pour certains commentateurs...questions à se poser

Frédéric C.

07/03/2023 - 20:52

Il y a quelque chose de choquant dans certains commentaires. Beaucoup sont bons car provoquant la réflexion. D'autres ressemblent à des "coups de gueule" à l'emporte-pièce, mal ou non argumentés, comme souvent sur FB (berk !). Comme si leur rédacteur n'avait lu qu'un passage de l'article (ou d’un précédent commentaire, sans préciser à QUI le nouveau commentateur s’adresse) sans essayer de le comprendre, puis avait décidé de se défouler de façon primaire! Mépris complet pour l'auteur de l'article (çà part parfois dans tous les sens sans qu'on puisse comprendre pourquoi), mais aussi pour FONDAS KREYOL. MEPRIS ! Car c’est bien beau de passer du temps à commenter en toute liberté les articles de FONDAS KRÉYÒL ! Mais...pour certains d’entre vous, vous êtes-vous jamais demandé comment il fonctionne ? Son ACCES est complètement GRATUIT. Vous êtes-vous demandé AVEC QUELS MOYENS FINANCIERS CE JOURNAL EN LIGNE FONCTIONNE, puisque contrairement aux autres sites antillais, il est dépourvu de toute publicité? Et puisqu'il n'y a pas besoin de souscrire un abonnement payant pour lire ses articles en totalité? Au vu de la majorité des articles qui y sont publiés (d'orientations idéologiques très diverses), on peut vraiment douter qu'il soit financé en sous-main par quelque gros Béké conservateur-suprémaciste, ni par le P"P"M ni par le MIM. Curieux d'en savoir davantage, j'ai adressé un mail l'adresse indiquée sur le site. Réponse : il n'y a aucune subvention ou versement ou don de ce genre./ Par ailleurs, vous êtes-vous déjà interrogé sur l'investissement en temps et énergie que représente ce journal en ligne, sa mise à jour quasi-quotidienne par le Directeur de publication ? Savez-vous que les rédacteurs de FK sont purement bénévoles, et que FK prend des risques en levant le voile sur certaines saloperies (clientélisme généralisé, konpèlapinisme généralisé, irresponsabilité individuelle et collective)? ////Alors SVP, Mesdames et Messieurs les commentateurs évoqués ci-dessus (pas d'amalgame: ils se reconnaîtront), un peu de RESPECT! Faites de vrais commentaires, non pas avec votre appareil digestif, mais avec vos neurones. Argumentez, dans un sens ou dans un autre, soyez parfois vifs si le débat l'implique. Mais évitez-nous le « n’importe quoi » et les odeurs de tinettes et dlo kannal. Et si vous "dérapez", ayez la dignité de vous excuser. Merci d'avance

RESPECT ? LOOOL !

Albè

08/03/2023 - 07:34

Frédéric C., je me suis posé les mêmes questions que vous à propos de FONDAS KREYOL et surtout des commentateurs divers et variés qui y interviennent. J'ai donc envoyé un mail à l'adresse du site pour obtenir certaines informations. On m'a répondu une quinzaine de jours plus tard et la réponse confirme ce que vous avancez : ce site est tenu par des personnes entièrement bénévoles et ne perçoit aucune recette publicitaire. Mais de plus__et c'est là que j'ai obtenu plus d'infos que vous__tenir un site coûte forcément de l'argent (abonnement chez un hébergeur, rémunération d'un webmaster, achat de photos etc.) et à ce niveau, il m'a été répondu que les responsables du site mettent régulièrement la main à la poche. Ils ont aussi créé une association chargée de récolter des contributions qui vont entièrement au site et m'en ont envoyé le RIB en me précisant que la contribution se montait à 30 euros par mois par virement automatique. Ils m'ont précisé que certains contributeurs préféraient aider le site avec des espèces. Bref, j'ai obtenu des tas d'infos et du coup, j'ai décidé de faire moi aussi un virement mensuel de façon à garantir la liberté d'expression dans ce fichu pays de Martinique. Par contre, je n'ai obtenu à ce jour aucune réponse à l'une de mes demandes : bloquer les commentateurs qui, comme vous l'expliquez si bien, Frédéric C., passent leur temps à détourner le sens des articles. C'est facile : d'un clic de souris le webmaster de FONDAS peut leur fermer la gueule définitivement. Or, à cette demande de ma part, toujours pas de réponse des responsables du site. Z'êtes trop gentils, les gars ! Faut clouer le bec à tous ces enculés qui profitent gratuitement de votre site.

Albè, en effet, cela fait réfléchir..

Frédéric C.

08/03/2023 - 16:25

Les commentateurs/tateuses*
concernés pourraient quand même être emm...bêtés/ées*, s'ils ne pouvaient pas accéder au site, même en changeant de pseudo régulièrement. J'ignore si le blocage viserait les adresses IP**, mais si tel est le cas ce serait une piste. Hé, bann kouyon ! Oui, c'est à vous que je parle... Vous préférez quoi: qu'on vous bloque par une technique idoine (dans les dictionnaires, c'est à la lettre "i"***, et il y a une diphtongue) ou que FK fasse payer pour avoir accès aux articles complets? Parce qu'on a beau dire, ça fait des dépenses, tout ça... Oui, je me demande s'il ne serait pas opportun de rendre payant, même pour une somme modique, l'accès à F.K.... Rien que cela, ça éviterait les commentaires mal t'à-propos, car les lecteurs vraiment intéressés feraient le geste. Ce qui réduirait des possibles difficultés pour les personnes tenant le site... Ceci dit, Albè, vous qualifiez certaines personnes d'"enculés". Attention, vous risquez l'accusation d'homophobie. Et puis (kra kra!) c'est une affirmation sans fondement, il faudrait aller chercher des preuves avec un matériel spécifique, du personnel qualifié pour aller au fond des choses, tout ça... J'aurais plutôt parlé d'"enfoirés", c'est à dire de gens dont la "substantifique moëlle" est consubstantielle à de la merde (pas forcément la leur: j'ai lu que chez les coprophages il y a des fanatiques de l'échangisme), et c'est immédiatement perceptible. D'ailleurs, quand ils parlent il y a une odeur nauséabonde qui sort, ça fait courant d'air. Une odeur nauséabonda! Ne me dites pas que c'est sale, je ne fais que citer F.Vincent, Chevalier des Arts et des Lettres, haTTention! La chanson s'appelle "Caca poule" je crois. Les spécialistes de Francky-ky-ky me démentiront si je me mets le doigt (ou autre chose, après extension à la FV) dans l'oeil. Bref! Après avoir ainsi élevé le débat, je suppute que quelques atrophiés et dégénérés du pois chiche sis entre leurs oreilles vont faire enfin un commentaire dans la plaque et pas à côté... La Plaque, pas la Flaque, ami Conrad... Et voilà ça commence. //

*Vive l'écriture inclusive ! //**comme "Imbéciles Patentés".///***Je suis sûr que certains chercheraient aux mots commençant par "Hy"...

SITE PAYANT ?

Albè

08/03/2023 - 19:21

Frédéric C., vous rêvez "tout debout" comme aimait à dire feue ma marraine, native de Savane Zombi. En effet, du jour où les articles de ce site seraient payants, vous verriez disparaître comme des moustiques à qui on a donné un coup de Baygon tous les grands et savants commentateurs qui squattent Fondas. Enfin pas tous, car certains font preuve d'honnêteté intellectuelle, d'autres aident financièrement l'association qui supporte le site comme il m'a été indiqué quand j'ai posé la question par mail. Je suppose, oui, que tenir un site sans publicité, ça doit coûter bonbon, mais pourquoi s'en priver ? On est en système capitaliste et c'est la pub qui fait vivre les médias. En tout cas, pour en revenir à nos chers commentateurs et -trices, il y a gros à parier qu'aucun ne réagira ni à vos propos ni aux miens. Car si ces messieurs-dames sont souvent malhonnêtes, il y a fort à parier que nous leur donnons quand même mauvaise conscience.

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