Longtemps, les Etats-Unis ont fait la pluie et le beau temps dans ce qu'il considérait comme leur arrière-cour, d'aucuns usant de l'expression moins humiliante de "Méditerranée américaine".
Quand on parle de cette région, on a trop tendance à ne considérer que sa façade insulaire alors que sa façade continentale qui va du Mexique au nord à la Colombie au sud, englobe une bonne dizaine d'états comme le Guatemala, le Costa-Rica ou le Honduras. L'Oncle Sam n'a jamais fait pas pareil distinguo : il est intervenu militairement aussi bien dans les iles (Haïti, Saint-Domingue, Grenade etc...) que sur la terre ferme (Guatemala, Panama etc.) sans le moindre état d'âme tout en sanctionnant les pays qu'il lui était difficile ou impossible d'envahir (Cuba, Venezuela etc.) et en réprimant férocement les tentations indépendantistes portoricaines.
Or, depuis le Nouveau Millénaire, ce n'est plus le cas et cela, très peu d'observateurs l'ont noté.
La Caraïbe insulaire, tout comme le Mexique et le Venezuela, n'obéissent plus le doigt sur la couture du pantalon aux injonctions de l'Oncle Sam. On ne compte pas le nombre de fois où des pays comme Barbade ou Saint-Vincent, aussi minuscules soient-ils, ont voté l'OEA (Organisation des Etats Américains) contre les sanctions étasuniennes à l'encontre de Cuba et du Venezuela. Quand un pays de 430Km2 comme Barbade ose s'opposer à la première puissance mondiale, ce n'est pas un geste anodin étant donné qu'en outre, ladite puissance n'est pas très éloignée géographiquement. On se souvient de cette lamentation d'un ancien président mexicain qui trouvait que son pays se trouvait "si près des Etats-Unis et si loin de Dieu".
Aujourd'hui, c'est le Premier ministre de Saint-Vincent qui défie ouvertement les Etats-Unis et l'Occident en recevant Serguei Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères alors qu'on est en pleine guerre d'Ukraine (cf. photo). Est-ce un alignement sur les positions de Moscou pour autant ? Non puisque le mois dernier, Volodimir Zelensky, le président ukrainien, avait pu s'adresser par visioconférence aux chefs d'état de la Caraïbe. Il est vrai qu'il n'avait guère été très convaincant, masquant son ignorance totale des réalités de notre région derrière des phrases grandiloquentes. Il est aussi vrai que cette dernière le lui rend bien car qui, même dans les territoires, pourtant "européens" que sont la Martinique et la Guadeloupe, avait jamais entendu parler de l'Ukraine ? Presque personne. Hormis les communistes de la Caraïbe, personne ne savait que l'Ukraine est le pays le plus vaste du continent européen (la Russie, elle, étant euro-asiatique), plus vaste que la France ou l'Allemagne, ni qu'elle produisait autant de blé, massivement acheté dans le monde arabe et en Afrique.
Ignorance partagée donc entre Caribéens et Ukrainiens...
Dès lors, quelle est la meilleure attitude à adopter face à un conflit dont on ne connait guère les tenants et aboutissants ? Le non-alignement ! Vieille lune, diront certains, chimère datant du siècle dernier et complètement dépassée, argueront d'autres. Or, la guerre en Ukraine vient donner un souffle nouveau au non-alignement. Car le jour où Zelensky daignera envoyer l'un de ses ministres dans la Caraïbe ou y viendra lui-même, qui peut douter une seule seconde que Mia Mottley (Barbade) ou Ralph Gonsalves (Saint-Vincent) ne les recevra pas comme il se doit ?
La Caraïbe, insulaire et continentale, a ses propres intérêts et n'a pas à prendre fait et cause dans un conflit qui ne met ces derniers qu'indirectement en jeu.
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite