La CFTU fait condamner le site Bondamanjak pour diffamation et injure publique

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   Qui se souvient encore de ce sigle, CFTU, jadis sur toutes les lèvres et d'abord sur celles des passagers mécontents ? Quasiment personne ! Il s'agit donc de la, jadis fameuse, Compagnie Foyalaise des Transports Urbains. 

   Aux dires de son responsable, ayant perdu le marché des transports dans la "ville-capitale", comme aime à dire le PPM, elle s'occupe désormais de "la réalisation d'études et de recherches". C'est en tout cas ce qu'a déclaré à l'audience du tribunal, Alain ALFRED, audience consacrée au procès intenté par la CFTU et lui contre le site BONDAMANJAK, coupable à leurs yeux d'avoir publié quatre articles en particulier pointant du doigt ladite CFTU. Articles jugés donc à la fois diffamatoires et injurieux. 

   Le tribunal a alors condamné le site et son directeur Gilles DEGRAS à 5.000 euros d'amendes et 5.000 euros de dommages et intérêts soit un total de 10.000 euros. Lourde condamnation en comparaison des maigres 1.500 euros qu'a dû verser le site français MEDIAPART et son directeur Edwy PLENEL au milliardaire BOLLORE pour cause de diffamation. MEDIAPART qui, pour ceux qui ne le savent pas, compte près de 50.000 abonnés payants. 

   Sans entrer dans une affaire dont nous ne connaissons pas les tenants et aboutissants, force est de constater qu'en matière de délits de presse, la justice en Martinique semble avoir la main considérablement plus lourde que dans l'Hexagone et surtout faire fi de la proportionnalité des peines. En effet, le site MONTRAY KREYOL s'était vu, lui, condamner à 33.000 euros de dommages et intérêts suite à un procès intenté par un membre de l'ex-CEREGMIA, révoqué de l'université et radié de la fonction publique. Personne "présumé innocente" car n'ayant toujours pas été appelée à la barre des tribunaux 6 ans après que son affaire ait éclaté !  

   Cette invraisemblable condamnation__33.000 euros__avait conduit le site MONTRAY KREYOL à mettre la clé sous la porte en demandant sa mise en liquidation judiciaire, cela après 15 ans d'existence sans la moindre condamnation. A noter d'ailleurs que cette dernière avait pour motif l'"atteinte à la présomption d'innocence" et aucunement la "diffamation". 

   Quoiqu'il en soit, nous tenons à apporter notre soutien confraternel à BONDAMANJAK car il y va de la liberté d'informer dans un pays où celle-ci semble être une notion des plus fantomatique. 

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