Chine : répression totalitaire des langues et cultures minoritaires

Marco Polo

Les contenus politiques concernant le Tibet sont depuis longtemps censurés par le Parti communiste chinois sur les réseaux sociaux de ce pays .Mais c’est allé plus loin ces derniers temps puisque la plateforme tibétaine Douyin, équivalent de TikTok en Chine, censure dorénavant  tous ses contenus en langue tibétaine, même ceux qui ne sont pas politiques. Les Tibétains  et Mongols  aussi sont désormais victimes de la répression totalitaire communiste sévissant aussi chez leurs frères de misère Ouighours .Toutes ces minorités culturelles ,ethniques et religieuse chinoises qui avaient été plus ou moins protégées ces dernières décennies souffrent désormais de la rage répressive du PCC.

Des vidéos en langue tibétaine montrant des militants ont été arbitrairement retirées de la plate-forme Douyin car leur contenu bien que culturel ne plaisait pas aux autorités totalitaires habituées à ce qu’on leur obéisse au doigt et à l’œil, constante des régimes  communistes. Depuis des années le gouvernement chinois mène un vraie guerre contre les minorités tibétaine ,ouïghoure et mongole en renforçant la folklorisation de leurs cultures. La cuisine ,la danse ,les costumes sont survalorisés ,mais ce qui fait le “nannan” de ces cultures est systématiquement nié .C’est le cas de la religion (Ouighours ,Tibétains ) ou de la langue (Mongols,Tibétains ).Les langues ,on l’a vu n’ont plus droit de cité sur les plates-formes officielles . L’État totalitaire chinois les accuse d’être en elles-mêmes subversives .Mêmes les plates-formes médicales que  les médecins utilisent pour communiquer dans leur langues natales avec leurs patients ont été interdites.

Depuis plusieurs années cette fameuse plate-forme Douyin est strictement soumise à la censure du Parti qui interdit toute diffusion   contraire à ses intérêts et qui censure évidemment les manifestations culturelles trop authentiques ,trop fortes des minorités .Celles -ci sont dorénavant systématiquement folklorisées. Les Tibétains déculturés sont survalorisés par les médias  d’État  et montrés comme modèles. Par ailleurs ,de jeunes Tibétains sont enfermés dans des “internats”, en fait des camps de concentration  où on les force à parler le mandarin ,la langue chinoise officielle.

On avait  déjà décrit dans ces colonnes la lutte impitoyable menée  contre l’islam et la culture islamique ouïghoure. Ça va très loin : les autorités dissuadent les gens d'aller prier et  des mosquées ont été détruites ou  fermées. Pour celles qui sont restées ouvertes, les organes de répression  ont installé divers systèmes de surveillance pour contrôler les allées et venues. C’est évidemment une violation de la liberté religieuse, pourtant  garantie par la Constitution chinoise elle -même. Plusieurs fidèles ont constaté l'installation de caméras de surveillance à l'entrée des mosquées pour satisfaire aux injonctions du Parti communiste. Dans d'autres cas, des agents de l'État ont fait leur apparition pour contrôler les cartes d'identité des fidèles. Le gouvernement chinois prétend regrouper les mosquées ,interdire les livres religieux, ou encore la présence des enfants dans les mosquées. Cette stratégie abjecte est destinée à réduire l'influence de l'islam. La “justice” chinoise vient de condamner à perpétuité une militante ,la ouïghoure Rahile Dawut, une universitaire  de 57 ans dont le seul « crime » est d’être une experte de la culture et des traditions ouïghoures et d’avoir créé, en 2007, le centre de recherches sur les minorités ethniques au sein de l’université du Xinjiang. Sa peine vient d’être confirmée en appel après un premier procès en 2017 qui l’avait déjà condamnée.

Les nouvelles technologies jouent un rôle fondamental dans cet environnement répressif. Le smartphone est devenu un moyen redoutable de flicage de la population . Les policiers  analysent  les contenus des téléphones. Dans une ville de 3,5 millions d’habitants , Urumqi , ils ont examiné 1,2 million de téléphones 11 millions de fois en moins d’un an. La technologie permet en effet de vérifier très rapidement le contenu des portables et assure ainsi désormais une surveillance  systématique très rapide des minorités réprimées et de la population en général.

Connexion utilisateur

Dans la même rubrique

Commentaires récents