Un procès pour les livres d’Histoire. Ce jeudi 23 juin 2021 se tenait le procès du journal d’extrême droite Valeurs actuelles suite à son roman d’été « Obono l’Africaine », publié le 28 août 2020, représentant la députée insoumise Danièle Obono en esclave. Récit d’un procès qui s’est transformé en affrontement politique.
Il est un peu plus de midi quand Danièle Obono arrive devant le Tribunal judiciaire de Paris. Plusieurs dizaines de militants avec des drapeaux insoumis sont là pour l’accueillir. Les députés de son groupe parlementaire de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale sont venus en nombre. Sur une estrade improvisée pour l’occasion, la députée de Paris prend la parole. Le ton est donné : un procès pour défendre la République.
Les journalistes de Valeurs actuelles sont venus eux aussi en nombre. Les deux groupes entrent dans le Tribunal l’un derrière l’autre. Rendez-vous dans la 17ème chambre, la célèbre « chambre de la presse », chargée de faire respecter la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881. Les deux groupes se positionnent sur les bancs de la salle : les journalistes de Valeurs actuelles à droite, les insoumis et associations antiracistes à gauche. Symbole annonciateur des débats qui vont suivre.
Lilian Thuram est là au premier rang, assis à gauche de Danièle Obono. Le témoignage de l’ancien champion du monde va être un des moments les plus marquants du procès. Du côté de Valeurs actuelles, Philippe Val, ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo est présent également. Philippe Val en défense, Lilian Thuram en attaque, la composition indique la couleur de la partie qui va se jouer ce jeudi 23 juin dans la 17ème chambre.
Après plus d’une heure et demie d’attente symptomatique des maux de la justice française, des piles et des piles de dossiers expédiés et fixés en 2023, le procès commence enfin. Il est 15h02. Toute la salle se lève. La Présidente d’audience rappelle le chef d’inculpation : « injure publique à caractère raciste ». Puis appelle un à un les parties civiles : SOS racisme, la maison des potes, l’association mémoire et partage, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), la Ligue des droits de l’homme (LDH), La France insoumise (LFI) et Danièle Obono.
Les trois accusés sont appelés à la barre : Erik Monjalous, directeur de publication de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction, et Laurent Julien, l’auteur de l’article. La Présidente commence la lecture de passages de l’article. Elle décrit une séquence où la députée de Paris est représentée dénudée en train de déféquer dans une fosse au milieu de cafards, la chaîne autour du coup et les fers aux pieds.
La parole est à la défense. Maître Basile Ader, avocat connu de la 17ème chambre, tente une première attaque. Il demande à écarter la constitution comme partie civile de La France insoumise (LFI) et de la maison des potes. Motif ? Deux associations qui n’auraient pas comme objectif de lutter contre le racisme. Maître Raquel Garrido, représentante de LFI et de la maison des potes, tue l’offensive dans l’œuf. Elle rappelle que c’est la maison des potes qui a fait condamner Valeurs actuelles pour sa Une : « Roms L’overdose » en août 2013. L’avocate rappelle ensuite le sous-titre de l’article « Obono l’Africaine » : « la députée insoumise expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage ». Danièle Obono est bien caractérisée comme « députée insoumise » puis comme « mélenchoniste convaincue » dans l’article. Maître Raquel Garrido fait raisonner les murs du Tribunal : « La France insoumise ne peut laisser injurier un de ses membres de la sorte ». La défense n’a rien à répondre, sa demande est rejetée.
L’auteur de l’article est appelé à la barre. Chétif, vêtu d’un ensemble orangé, le sexagénaire s’avance d’un pas hésitant : « pas de déclaration à faire ». Laurent Julien commence par se défausser : « un choix fixé par la rédaction de Valeurs actuelles ». Puis tente de justifier son acte pour « dénoncer la culpabilité universelle ». Selon l’auteur de l’article, « l’esclavage est souvent instrumentalisé pour culpabiliser les Occidentaux », et Danièle Obono participerait à « une forme de déni de l’esclavage inter-Africain ». Son nom s’est donc imposé « comme une évidence ».
La Présidente de l’audience met fin à la tentative balbutiante d’explication du journaliste de Valeurs actuelles : « la couleur de peau de Madame Obono ne vous a pas échappé ? ». Silence. L’auteur de l’article lance alors ce qui va être l’incroyable stratégie de défense de Valeurs actuelles toute l’après-midi : c’était en fait « un hommage » à Danièle Obono. Sacré culot. L’auteur de l’article tente alors de faire appel à Joséphine Bakhita, une ancienne esclave soudanaise devenue religieuse et canonisée par Jean-Paul II. Pour celui qui se définit comme « un fidèle catholique », cette référence était donc un hommage, une « preuve de respect ». On n’avait décidément rien compris. Laurent Julien d’ajouter que ce choix s’est fait en « raison de son appartenance à LFI ».
L’un des magistrats lui demande alors pourquoi il n’a pas choisi Adrien Quatennens, Clémentine Autain ou Éric Coquerel. Réponse : « Madame Obono fait preuve de davantage de constance ». La Présidente de l’audience lui rappelle alors certains passages de l’article : « de par sa négritude », « la joie de renouer avec ses racines ». Malaise. Laurent Julien finit par répondre : « un personnage crédible de cette histoire, pas choisie en fonction de sa couleur de peau, mais de ses convictions ».
La parole est aux avocats des parties civiles. L’avocat de Danièle Obono interroge l’auteur sur la dimension prétendument satirique de l’article. Qu’est-ce qu’il y avait de drôle dans le fait de représenter Danièle Obono en esclave ? Une fois de plus l’accusé cherche, tente d’expliquer que c’est la transposition historique qui était marrante. L’avocat de SOS racisme demande ensuite à l’auteur de l’article de réagir à la « condamnation quasi unanime » dont l’article a fait l’objet dans le champ politique. Laurent Julien souligne le mot « quasi », et avance qu’à la rédaction de Valeurs actuelles, ils ont reçu beaucoup de soutiens. L’avocat lui demande quel soutien à part celui de l’Action française (groupuscule d’extrême droite dissout) ? Pas de réponse.
L’avocate du MRAP souligne enfin que cette représentation de Danièle Obono déféquant dans une fosse, habillée en cache-sexe, les traits grossis, correspond au racisme anti noir décrit par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). Pas de réponse non plus. « Comment peut-on tourner au ridicule quelqu’un pour qui on a de l’empathie ». Le tacle est du procureur. Sa seule question à l’accusé.
Vient ensuite le tour de Philippe Val. L’ancien rédac chef de Charlie Hebdo s’avance à la barre. Le premier témoin cité à comparaître lève la main droite. Puis commence à justifier sa présence aux côtés des journalistes de l’hebdomadaire d’extrême droite. Sans surprise, la liberté d’expression est avancée. Très rapidement, ses attaques politiques débutent. La cible ? Les insoumis. Philippe Val cite un tweet de Jean-Luc Mélenchon le traitant de fasciste. Une affaire politique qui ne relève pas du droit selon le journaliste, mais du débat d’opinion.
Son opinion à lui, c’est que le dessinateur a « respecté les traits fins de Madame Obono ». Une fiction, une œuvre d’imagination que ne supporteraient pas ces « milieux d’extrême gauche », classant au passage Emmanuel Macron et Jean Castex, qui ont clairement condamné l’article, à l’extrême gauche. Puis le polémiste tente une leçon d’Histoire pour le moins glissante, comparant la durée des traites esclavagistes par les différents peuples de la planète. Et d’enjoindre « les peuples arabes » à « faire ce travail de reconnaissance de l’esclavage » sans quoi leurs « avenirs démocratiques » seraient « compromis ». Le rapport avec la caricature de la députée de Paris en esclave ? Un grave « déni » à « l’extrême gauche » de « la traite de l’est ». Philippe Val reprenant la seule tentative de justification de l’hebdomadaire d’extrême droite : le prétendu déni de l’esclavage inter-Africain de Danièle Obono.
L’essentiel est ailleurs. Philippe Val est en mission. Dans ce « procès politique », l’ancien de Charlie Hebdo a choisi son camp. Et ce n’est pas celui des insoumis. Le polémiste dénonce les « slogans haineux de LFI ». À l’instar de la campagne des insoumis : « je déclare ma flamme aux services publics » à l’occasion de la Saint Valentin. Au-delà du cas des insoumis, c’est l’opinion dans son ensemble qui est ciblée. Le polémiste le martèle : « la censure est dans l’opinion ». Et va plus loin : « l’opinion use de la terreur pour museler la liberté d’expression ». On ne pourrait plus rien dire. Même pas transposer une femme noire en esclave, la chaîne au cou et le fer aux pieds. Triste époque.
C’est au tour du deuxième témoin de s’avancer à la barre de cette 17ème chambre : Lilian Thuram. Le champion du monde 98 lève à son tour la main droite. « On m’a dit que j’étais noir à 9 ans » lance l’ancien défenseur de l’Équipe de France, faisant référence à son arrivée en France en 1980. Le militant antiraciste le dit d’emblée : « la caricature de Danièle Obono, ça m’a ramené à moi-même ». Plus fort physiquement, mais moins intelligent, comme dans le foot. Pour lui c’est très clair : « on a racialisé les gens, hiérarchisé les races, pour justifier la colonisation. On a inventé un discours scientifique très tard dans l’Histoire, pour légitimer la colonisation ».
Et Lilian Thuram d’évoquer tout en pudicité la violence familiale à laquelle l’a renvoyé cette caricature de Danièle Obono. « Pourquoi on renvoie les personnes noires à l’esclavage ? Pourquoi on déshumanise comme ça une personne ? » interroge l’ancien défenseur des bleus, qui parle d’une « violence totale ». Et de citer Martin Luther King, Malcolm X et Nelson Mandela qui se sont levés contre cette violence. Il dénonce le basculement d’une époque où les militants antiracistes sont accusés d’être les racistes : « disqualifier quelqu’un en disant que c’est lui le raciste, je connais le jeu ». Dur de lui nier une connaissance du jeu, cette tentative de disqualification, Lilian Thuram l’a subie lui-même. Et va la revivre quelques minutes plus tard de la part d’un jeune avocat de la défense, dans une passe d’armes d’une incroyable violence en pleine audience.
Posé, le militant antiraciste choisit de raconter aux magistrats une histoire qui l’a marqué : « un jour, un supporter m’a dit : on n’aurait jamais dû vous enlever les boulets aux pieds. C’est cette violence et ce traumatisme que ce texte réveille. Quand est-ce que ça va s’arrêter ? ». Puis d’essayer de positiver : « ce sont les victimes qui rendent les sociétés meilleures par leurs combats, ce sont les bourreaux qui deviennent inhumains ».
L’avocat de la défense s’avance et attaque. Livre de Lilian Thuram à la main, le jeune avocat tente de disqualifier l’ancien champion du monde, l’accusant de racisme anti blanc. Le militant anti raciste répond tranquillement, refusant « la confrontation entre couleurs de peau » et choisissant à nouveau de raconter une expérience : « un jour j’ai demandé dans une salle qui était blanc et qui était noir. Un homme a levé la main. Je lui ai demandé depuis combien de temps il était blanc. Il m’a répondu depuis toujours. Je lui ai demandé s’il était de la même couleur que cette feuille de papier. Il m’a répondu non, qu’il s’était défini blanc par habitude ». Et Lilian Thuram d’ajouter à l’avocat de la défense : « j’ai joué au foot, ce que vous avez tenté de faire, ça s’appelle une diversion ».
Mais le jeune avocat de Valeurs actuelles avait visiblement décidé d’être très offensif et de couper constamment le témoin, faisant monter le ton entre les deux hommes. Le débat tourne sur « le biais ethnique » dans la liberté d’expression. Question de l’avocat de la défense : « la liberté d’expression, c’est selon l’origine ethnique ? ». Et alors que le défenseur commence une phrase : « il parle de biais ethnique, j’essaie de lui répondre », l’avocat coupe à nouveau le témoin et prend à partie la Présidente de l’audience : « Il m’accuse, il dit vous, il s’adresse à moi alors que je représente mes clients, c’est insupportable ». Lilian Thuram dénonce des procédés « dignes d’un interrogatoire de police ». La Présidente finit par lever la voix et menace d’une suspension de séance. Une avocate des parties civiles coupe la Présidente et rappelle au témoin qu’il n’est pas obligé de répondre aux questions, rappel oublié par la Présidente. Le jeune avocat tente une dernière question sur l’existence du « racisme institutionnel en France », mais il est 18h20 et la Présidente siffle la fin du match. Après avoir chaleureusement salué Danièle Obono, l’ancien champion du monde quitte la 17ème chambre. Pas de doublé, mais le militant antiraciste aura marqué l’audience.
Après une suspension de séance, le procès reprend. Un troisième témoin, la romancière Anne-Marie Garat, auteure de l’ouvrage Humeur noir », est appelé à la barre. Elle explique que minimiser la traite atlantique en invoquant la traite des Arabes est une vieille rhétorique. L’écrivaine dénonce les « poncifs racistes » de l’article. Et envoie elle aussi de punchlines à l’égard de la défense : « Les monstruosités qui jalonnent l’histoire des hommes n’amnistient ni les uns ni les autres ». À une question de la défense sur la reconnaissance de l’esclavage inter-africain, la romancière répond : « Vous n’avez pas de leçon de vitesse de mémoire à donner ».
Les trois témoins passés, vient le tour du deuxième accusé. C’est au tour de Geoffroy Lejeune d’être appelé à la barre. Le directeur de la rédaction de Valeurs actuelles ne parvient pas à dissimuler son mépris. Il laisse même à plusieurs reprises éclater toute sa morgue et son insolence à l’égard des avocats, des parties civiles et même du procureur de la République. Le jeune homme de 32 ans est en représentation. À une question sur une femme noire transformée en jument noire et prénommée Corinne dans Valeurs actuelles, le jeune homme se vente de faire référence à une réplique d’Eric Zemmour. Le polémiste, condamné à trois reprises pour incitation à la haine, avait dit à une chroniqueuse, Hapsatou Sy, qu’il aurait préféré qu’elle s’appelle Corinne. « C’est une blague dans les groupes fans d’Éric Zemmour ». Effectivement, sur les bancs de Valeurs actuelles, ça ricane.
L’avocat de SOS racisme montre au jeune homme la Une de Valeurs actuelles : « Éric Zemmour, homme de l’année », et fait remarquer au directeur de rédaction que le « héros de (son) journal a été condamné pour incitation à la haine ». Geoffroy Lejeune répond qu’il est très fier de son interview avec le délinquant multirécidiviste qui a fait exploser les audiences de CNEWS. Puis le jeune homme, railleur, réplique à l’avocat de Danièle Obono : « tout est fait pour dénoncer l’esclavage dans cet article, ça me fait beaucoup rire, lancez-vous dans un one-man-show ». Hilarant.
À une question sur la ligne de son journal, le directeur de rédaction définit « une forme de conservation qui refuse le basculement de civilisation, le délitement de la France ». Puis à une demande de précision de l’avocat, le rédacteur étale son dédain : « je ne sais pas si vous écoutez en fait, vous nous dézinguez avec gourmandise avec vos collègues (avocats), mais j’espère que maintenant tout est bien connecté et que vous comprenez ce que je dis en fait ». Le journaliste de continuer sa représentation, s’en prenant à Jean-Luc Mélenchon, « La République c’est moi », et aux « activistes numériques de LFI » en citant la dénonciation par les insoumis de la tribune des militaires factieux publiée par Valeurs actuelles. Puis, sans surprise, le jeune homme charge la « cancel culture, l’indigénisme, la pensée qu’incarne Danièle Obono ». Les violons n’étaient visiblement pas accordés du côté de la défense de Valeurs actuelles. D’un côté une volonté d’hommage selon l’auteur de l’article, de l’autre une charge contre les insoumis du côté du directeur de rédaction du journal.
Il est 21 heures. C’est au tour de Danièle Obono de s’avancer à la barre. Émue, la députée insoumise pèse ses mots : « ça m’a pris beaucoup de temps d’accepter cette nouvelle identité, celle de victime. Presque 1 an après, c’est toujours difficile. Il faut accepter que ce n’est pas de votre faute ». Aux moments des faits, à la fin du mois d’août, la députée de Paris était en vacance avec ses sœurs et son neveu, avec qui elle ne parle jamais de politique. Afin de réaliser cette coupure saine dont on a besoin quand on est pris constamment dans le tourbillon de l’actualité politique. Une actualité qui l’a donc violemment rattrapé. C’est par un journaliste que Danièle Obono a appris la nouvelle. Au départ elle ne voulait pas répondre. Puis, après du temps, elle a décidé de porter plainte.
« Je suis là pour demander justice pour moi, après le déni de mon humanité. Pour ma famille. Pour ma mère qui n’a pas mis au monde une esclave mais une députée de la nation. Elle est morte, mais je crois qu’elle serait fière. Elle a passé sa vie à faire en sorte que. C’est une insulte à sa mémoire de m’avoir représentée de la sorte ».
La plainte, la députée insoumise l’a aussi déposée pour son petit neveu : « Il est fier de sa tante. Il est venu à l’Assemblée nationale. Il a 12 ans et il connaît déjà le racisme. Il va rentrer au collège, apprendre l’histoire de son pays, il n’en a jamais connu d’autre, et quand il va apprendre l’esclavage : il aura l’image de ma personne les chaînes au cou. Il faut qu’il sache que la justice a condamné cela ».
La députée de Paris poursuit : « Retourne dans ton pays, ça revient tout le temps. Cette violence qui me réduit à quelque chose qui n’est pas moi : une étrangère ». Une violence quotidienne pour la députée des 18ème et 19ème arrondissements de Paris. « On m’attribue, et c’est particulièrement insultant, des labels : indigéniste, racialiste, sans jamais citer de faits précis. Je parle et débats de tous les sujets tous les jours à la commission des lois à l’Assemblée nationale, mais ce n’est pas là-dessus qu’ils m’attaquent. C’est sur là où je suis née, la couleur de ma peau. Ils me ramènent à moins que rien. Moins qu’un animal. Un singe. Bonobo. »
À la question du tribunal sur sa réception des excuses de Valeurs actuelles, Danièle Obono répond :« Ils ont choisi de publier les images. Quand un agresseur s’excuse de vous avoir agressé, la violence reste. Ils me disent aujourd’hui que je n’ai pas compris, que c’était un hommage. Ces excuses sont des insultes supplémentaires. Je n’attends pas les excuses mais la justice. Que ces insultes soient condamnées ». Verdict le 29 septembre.
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