Héritiers ou dissidents ? Plus d'un demi-siècle après la publication de « Cent ans de solitude » (1967) de Gabriel Garcia Marquez, le débat fait encore rage sur l'héritage du grand « boom » latino-américain, véritable phénomène éditorial, avec sa cohorte d'auteurs à succès tels que Carlos Fuentes, Julio Cortázar, Ernesto Sábato, José Donoso ou le maître du « réalisme magique », le Cubain Alejo Carpentier… Où en est la relève aujourd'hui ?
Eduardo Halfon. (© Adriana Bianchedi)
Eduardo Halfon
Grand adepte de la narration polyphonique, l'écrivain guatémaltèque est publié en France par les éditions de la Table Ronde (Quai Voltaire). Toute son oeuvre est hantée par la figure de son grand-père rescapé d'Auschwitz. Dans son dernier roman, « Canción », il évoque lui aussi l'histoire du renversement du président Arbenz par la CIA et le rôle d'une autre « Miss Guatemala », Rogelia Cruz Martínez, devenue militante révolutionnaire et assassinée par l'extrême droite en 1968. Comme Vargas Llosa, il a été traduit en France par Albert Bensoussan, grand traducteur des auteurs du « boom » comme Zoé Valdés, Guillermo Cabrera Infante ou Manuel Puig…
C'est l'un des auteurs mexicains actuels les plus en vue avec Valeria Luiselli, 38 ans, sa jeune compatriote qui vit aux Etats-Unis et a récemment publié « Archives des enfants perdus » (Editions de l'Olivier, 2019). Né en 1968, avocat et écrivain, Jorge Volpi est le chef de file du mouvement qui se baptise ironiquement la « génération du crack », par opposition au fameux « boom » des années 1960. Pour ces auteurs (Ignacio Padilla, Eloy Urroz, Pedro Angel Palou…), il s'agit de rompre avec une vision uniformisatrice de l'Amérique latine.
Jorge Volpi.© Berenice Bautista/AP/SIPA
Pour Jorge Volpi, le courant du « réalisme magique » imposé comme unique paradigme a eu tendance à transformer l'Amérique latine en « parc thématique de l'absurde ». Il a publié en 2018 « Examen de mon père » (Seuil), en hommage à son père qui fut un grand chirurgien et un mélomane éclairé, et un livre mi-fiction mi-enquête sur l'affaire Florence Cassez (« Un roman mexicain », Seuil, 2019).
Journaliste, romancier et traducteur de grands auteurs italiens (Italo Calvino, Leonardo Sciascia…), le Colombien Héctor Abad Faciolince, 62 ans, a fait des études de médecine à Medellín, puis de lettres modernes à Turin. L'assassinat de son père, un éminent professeur de médecine, féru de philosophie et grand défenseur des droits de l'homme, en 1987, l'a contraint à s'exiler.
Héctor Abad. © Maurice Rougemont/Opale/Leemag
Vingt ans après le drame, il a publié un roman en hommage à son père, sous le titre « L'oubli que nous serons » (Gallimard), tiré d'un poème de Jorge Luis Borges. Salué par Manuel Rivas, Javier Cercas et Mario Vargas Llosa, le livre a connu un grand succès en Espagne et en Amérique latine, et a été récemment adapté au cinéma par Fernando Trueba en 2020.
Né en 1955 à La Havane, où il vit encore, Leonardo Padura, 65 ans, est traduit dans une quinzaine de langues. Scénariste prolixe, le créateur du célèbre policier Mario Conde a choisi de rester à Cuba pour « écrire sur Cuba ». Sa tétralogie « Les Quatre Saisons » a été adaptée sur Netflix sous la forme d'une mini-série réalisée par le cinéaste espagnol Felix Viscarret.
Leonardo Padura.© Ivan Giménez Tusquets Editores
Comme Vargas Llosa, il revendique Balzac et Flaubert, ainsi que les grands auteurs américains du XXe siècle (Hemingway, Fitzgerald…) parmi ses maîtres. Leonardo Padura a reçu le prestigieux prix Princesse des Asturies en 2015. Il a récemment publié « Poussière dans le vent » aux Editions Métailié.
"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
Lire la suite...mè "dannsòl".
Lire la suiteSi on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite