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Dans sa Fugue vs Fug, Monchoachi prévient. Il a nommé « dévoiement, une fugue ». C’est, précise-t-il « un décrochage, d’ampleur inégalée, une rupture avec tous les modes antérieurs d’habiter la terre (en occident) …. une rupture que nous appréhendons plus encore au niveau de la langue.» L’ouvrage s’intitule aussi Lémistè 3. Il se trouve être le troisième volume d’un cycle, la suite des deux premiers chants Lémistè 1 et Lémistè 2.
L’auteur « en chaque son tire gravité force toute chose », on poursuit avec lui une quête initiatique pour que « les grappes se répandent invisibles sous la feuillée, s’égoutte l’eau versée sans lasse dans les cribles ò Danaïdes, escartèle, eslaise, esmeut, esbaïe, esgaille, essore, e s s a u r e, et les grappes se répandent invisibles » dans des « espaces déclos que monde éclos ». Des mots comme mouve, délèz, alaiz, blaiz, etc. etc…. se moquent de l’orthographe quelle qu’elle soit …peuplent l’ouvrage dans lequel les mots créoles habillent l’œuvre entre-maillée de mots français, latins, grecs et autres qui se rient du monde en toute liberté, dans un vocabulaire foisonnant qui sans les voyelles nous aurait laissé sans voix.
L’auteur avec Fugue annonce qu’il tente « de recueillir et d’esquisser les traits de certaines modalités d’habiter la terre ». On a ici un vaste chant d’amour dans lequel Monchoachi joue avec la Langue dans ses moindres conjonctions. On y découvre un travail qui fourmille et nous fournit les charmes de la vraie poésie, y compris même dans la typographie.
À travers ces poèmes Monchoachi fait une critique sur le rapport au monde, le rapport à la Nature de l’Occident, il peint aussi l’Amour, avec beaucoup de faste. L’amour des langues créole et française lui permet en outre de manier son chant poétique comme un ciseleur de mots, mieux qu’un simple troubadour. Il raconte l’amour qui l’habite avec un tel panache que l’on a l’impression de voir bouger les mots. « Le critchac-critchac analfabletic » de ces belles lettres font entendre autre chose et comprendre que la rime à elle seule est loin de suffire à la poésie.
Térèz Léotin
Monchoachi Fugue vs fug Éditeur OBSIDIANE/et l’auteur Poésies 128 pages, Octobre 2021.
Votre arabophobie et vos changements incessants de pseudos pour pouvoir poster vos commentaires s Lire la suite
Je suis frappée par le peu d'enthousiasme que manifestent les media martiniquais (en général, si Lire la suite
Cette situation n'est absolument pas étonnante :au delà de cet exemple pris en France, il ne faut Lire la suite
En deux occasions, j'ai eu un sentiment ressemblant, mais heureusement de façon fugace. Lire la suite
..tu fais ce genre de confusion :même un mauvais élève de sixième ne confondrait pas Non-Blancs e Lire la suite