Octobre Mois du créole : comment se dit "masque à échasses" ?

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     Si le carnaval, comme le chanter-noël, constitue un apport européen à la culture créole, il a vite été remodelé, transformé et surtout enrichi par les "nouveaux-libres" après l'abolition de l'esclavage. A tel point que dans le St-Pierre d'avant l'éruption de la montagne Pelée, il existait pas moins d'une soixantaine de déguisements et de masques différents, chacun accompagné par une musique différente.

   Le masque à échasses, devenu assez rare de nos jours, en fait partie et si les plus de cinquante savent comme il se dit en créole, rares sont les jeunes qui pourraient répondre à cette question. On a ainsi pu entendre sur une chaîne de télé qui retransmettait le carnaval en direct, une jeune journaliste dire : "Mi sé mas a échas-la ka rivé, manmay-la !" (Voici qu'arrivent les masques à échasses, chers amis !). On ne peut aucunement lui jeter la pierre car c'est l'un des rôles de l'école que d'enseigner aux nouvelles générations les mots du passé. Un petit Français connaît donc "pont-levis", "donjon", "douve", "hallebarde" etc. même s'il ne les a jamais vus en vrai. Par contre, un petit Martiniquais ne sait pas comment on dit en créole "lit à colonnes", "toiture", "auvent" etc. parce que le créole n'est enseigné à l'école qu'à la portion congrue et de manière facultative.  Il est par conséquent/nous sommes par conséquent analphabètes dans sa/notre propre langue.

    Comment se dit alors "masque à échasses" en créole ?

 

   . Sé ti manmay-la pè sé mokozonbi-a bon pè.

 

   Traduction : les enfants ont une peur bleue des masques à échasses.

 

   Ce mot, mokozonbi, provient d'une des langues du Congo, probablement le kikongo, et le masque à échasses qu'il désigne est présent à travers toute la Caraïbe. Dans les îles anglophones, il est appelé "moko jumbie".

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