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Quelque chose à travers l’huile des flux, à revers des tracées, corrode les rapports bitumeux. Après quoi, les combustions. Aussi, ce qui désordre ou décompose sous l’agir, pousse t’en bien à la recherche d’une zone plénière d’existence, entre ce qui se dit de lui et ce qui se joue d’elle. En parcelle dans une vie à fonctionner, prenant devant la responsabilité d’obéir ou d’évacuer l’exhibition, l’on devient être-objet ; bien incapable de situer le lieu où tombe le soleil et celui où il lève.
Est-ce Être d’ici ? Est-ce Être d’ailleurs ? Est-ce Être identique ou même ? Est-ce Être maintenant son corps et son esprit à la volonté ? Est-ce Être rouvrant un chemin dans l’œil du cyclone ?
Ainsi, cet être de récupération laisse au coeur des couches d’impressions successives et mortelles. Des choses qui déversent la parole et tiennent le corps à demeure, dans tel ou tel lieu, tel ou tel espace, dans un temps, pareil en forme ou pareil fond, semblable identité. Dans ce qu’on dit une sorte de balance commerciale structurellement déficitaire. Dans un dégradé de denrées et d’industries culturelles introduit en volée de matières premières, et de montée du prix de l’énergie. Être de désir raffiné dans la cokéfaction du lourd au léger, afin de mieux craquer l’ensemble économique.
Mi-cuites, dans ce velopé de chairs mises en lambeaux : les éloquences, qui jamais ne parviennent à passer par-dessus les flammes. Choses situées dans un nuage de théories et de révoltes compensatoires. Choses aux confins d’un art vernis de petites souffrances et de semblances, sises à l’embranchement des routes de l’à soi. Avec une perspective unique pour aller se faire voir ou s’accepter. Vivre sans phare.
C’est donc d’une écriture personnelle, tenue par une version propre du monde, que s’affaire un combat perdu d’avance. Avec pour seule arme, ce kalam de lettres usagées ; définitivement. Un discours de gentil ou d’indivis gauchiste amusant la galerie (dispositif fixé sur le toit du monde), et qui contient l’ensemble des effets personnels, comme des dessous qu’ont des habits de couverture.
Ce qui brise la perspective, dans un ensemble de vues nouvelles, est à l’inverse de ce qui pétrifie les pieds et vibrations. Un parti pris dans le travail, l’éthique et la fraternité, en souvenir de la caye à manman, une maison à Gorée et un viol franc. Un mouvement dynamique, en quête de voies de gouvernance et développement, éloignées des schémas de dépendance et soumission, ou dépendance-servile. Une rupture systémique. Cassant la corde des vessies et des mots d’ordre grabataires, sans enculer les mouches cannibales.
Un sample arythmé dans la profondeur des vases, sur des plages digitales, pour que monte du ghetto une nouvelle alchimie. Tout portrait oxydant, transformant les corps simples, transmutant les métaux, à l’instar des gens nobles, gens rationnels, gens efficaces. Avec cette même soif de briller, cette même faim de chiffrer ; les turpitudes servant d’emballage à la contrebande.
Tout dissider telle une force de vivre, pour s’abattre en toute circonstance et en toute condition. Faire d’un corps composé, corps informel, corps illégal, un corps forgé dans un alliage contrit par la nature du vice libéral. Une poudre sur des blessures.
Quant à ce qu’il faut tenir à distance depuis le banquet d’apparat, cela ressemble à un amour immodéré de soi, une augmentation volubile du volume du sort, en surestimation des capacités de l’esprit ou de l’espace. Toujours plus étendu à toute chance possible et inimaginable. Sans pouvoir la fermer.
Sous le ciel bleu et clair anti-île, le mouvement de régénération s’accélère, en dépit du nappage politique installé dans l’or noir. D’une célérité l’autre, le concours de circonstances augmente aux alentours l’avanie comme l’humiliation. Mais également, dans le mouvement en perte de repères qui touche autant les anciens que les modernes, ce qui fut mis au monde par les puissances dominantes se trouve autant dans la déveine. D’abord le mythe de puissance providentielle, de supériorité présidentielle ou de grâce messianique, et son intégration forcée. D’autre bord le Tout-Monde, incarcéré dans l’infini par multiplication des échappées ainsi que des boudoirs. L’époque. Les grands hommes. Les femmes touchées. Les allants et leur théâtre tout-venant. La monnaie de la pièce. Le déclassement. La désorganisation en portion de chaos. Les agents eschatologiques.
Une ribambelle de justiciers et justiciables liés dans la conjugaison du verbe, clapotant dans les mares des villes et des campagnes, clim à fonds. Rien qu’en agitation de surface, bien à l’abri d’une houle ventée d’un salaire minimum. Tous unis pour mieux s’emplir la panse, faire du fric pour bien rouler des mécaniques et ne plus sentir la terre vous porter. Une ribambelle de managers, entendre géreurs à bon conte, inlassables en palabres transactionnelles par lesquelles l’échange se paye d’hommes et de femmes enjouguées comme des rats. Les échinés. Acceptant de perdre ou de gagner leur vie selon les règles du jeu : « qui vivra, verra ». Perdre en ayant voulu jouir, alors qu’il s’est agi de produire, et si souhaité de produire vite et bien, tout pour l’habitation.
Qui veut voyager loin manage donc sa monture, donc son éthique et son discernement, afin que seule la réponse adéquate à la question posée serve de référence et d’étendard malgré l’avilissement progressif. Car c’est à lui qu’appartient, en puissance et en gloire, la stricte confession du souvenir de joie passé songe de tristesse. Viens donc un temps comme un rappel aux ordonnances antiques, cosmogoniques, antalgiques. Un lieu torsion d’inconnaissance, où la densité du vide refuse à l’œil tout entendement, au travers du brouillard, au-dedans du hasard, et qui pourtant condense en clarté bleuissante la part infime d’où s’exprime l’éternel. Ce fonds diffus en chaque être, raréfié derrière des bords sombres, soufflant vers la lumière.
Et si ce qui existe à l’œil nu, ou à l’aveugle, se manifeste le temps d’une présence, so qu’est-ce qu’être actuellement, sinon tenter un pas de plus flanc et flanc-côte à côte ? Entendre, en relation fondée de l’un à l’autre, dans la suprême idée que l’on se fait des êtres et des choses qui vont et viennent, le temps d’un bref passage. Cette idée qui retient d’un fléchissements abusif, d’un ondoiement hatif, de rotations interminables.
C’est un lavement par lequel on s’immerge dans le respect et la compréhension, un sentiment heureux à l’instar des pennes que l’on semble connaître, consentir, déployer, une enveloppe intangible ; inquantifiable plume, que l’on croit reconnaître, ressentir, entrouver. Presqu’île reliant une mince bande de pairs à la communauté des vivants et des morts. Sur ce passage étroit, une marche limpide et pure permet de préserver les corps et tout ce qu’ils contiennent de souffles animés. Dans la violence et le conflit, de toujours tendre à l’inspiration tant qu’à ce qui exalte les formes, sans jamais supprimer, oppresser, receler l’avenir au prix d’une morne satisfaction. Missilier.
Un nouveau foyer à faire, ciel et enfer sur Terre, topos de templiers, de criminels ou de guerriers que nous sommes, reliés par la confiance en cet aveuglement. Dieux froids et crus. Ce commencement recommençant sans cesse sur un fil d’eau ; un appareil complexe formé d’un tronc aux ramifications multiples. Des croissances verticales, si bien qu’horizontales, d’origine traumatique et souterraine. Des troncs formant de nouveaux troncs à leur extrémité, et des bourgeons situés aux dos de frondes porteuses, telles des fougailes arborescentes. Cimier.
Puisqu’il est dit que les larmes des hommes coulent à l’intérieur, et que le corps des femmes délie les ombres, puisque, tous autant que nous sommes, textons pour revêtir chaque lieu tensoriel, il devient préférable d’élever au désert. Dans les dunes d’une existence aride, où l’absence des pluies dénude nos cris. Au mille des variations entre le jour et la nuit, quand nos roches et zombis se fragmentent à la brise des sables. Nos états de contrainte et de déformation posés là, en place dans un petit moment, dans un figement maudit. Tourner en filament de matière, le long des espérances. Voyage en un plaisir étendu à toutes les surfaces et tout ce qui englobe, dissipant le mouvement par collisions avec les bruits et les odeurs.
A la jonction des cellules et des amas de dits, il y a encore le respect et la compréhension. La saisie en brassée d’hommages à ce qui nous a précédé, construit de forces et de faiblesses, pour mieux apprendre à naître étant lame de vie. Cent possibilités de joindre ce qui nous a tenu par la main, formant un devenir ligamentaire. Un conglomérat de choses positives et de choses négatives à veiller au sombre, sans air et sans lumière. Une voie lactée : tu l’aimes ou tu la quittes. En inflation dans cette idée de requérir le monde par réduction de têtes, il existe un chemin de traverse qu’il est possible d’haler. Où tu cesses de sidérer l’entour par un pouvoir temporaire et la méconnaissance de ce qui est plus grand, entendre : que seule une vue intimement détournée peut encore décacher.
Déjà là, où que tu restes. N’étant pas là, même rivé.
Tellement, après avoir chassé le vivre sur tous les océans et mis en dehors ses limites, malcontent et malpropre, il voudrait ressaigner l’art et la matière, la technique comme la science, tous les logues pluggés dans le fondement du monde. N’écoutant rien que le bruit, enclumé par une spirale barrée, incapable de léler les âmes, c’est ton histoire qu’il passe dans l’obscurité avec autant d’aisance que de fascination. Cette histoire, cousue de tracéologie, enfouie sous un voyage de vols et de cassures de membres. Et tu te la racontes pour mieux dormir debout, dormir les yeux ouverts dans l’inconscience du pire.
Régir cette affaire publique dans un champ de menée au désastre, c’est pour suivre la voie funeste, mettre au pas un convoi de pleutres à l’arrière-fond. Séparer les bonnes étoiles et les vieilles lunes afin de ne pas gâter le coin, puis dans un transport collectif de transformation, adapter, ou lier étroitement ce que l’on transpose d’un domaine à un autre. Toujours en scène. Toujours en show. Toujours debout, assis, couché. Discipline ! Toujours dans l’annonciation, éminence et menace, surplombante méprise croyant hausser le ton et la valeur des mots, tandis que se soulève toute une légion d’indignations.
C’est à ce point : vivre à côté de la plaque, en zone de divergence, au mépris du poème. Marcher en l’air sans peur, aux fins de ne sentir ni les tremblements, ni les fausses subductions, ni les failles qui accroissent. Qui donc grèvent de l’intérieur. Sève et sédiment mêlés. Fourmis rouges flanquées en colonie, nourris au lait commun monté des os. Patience et virulence.
Penser la création dans ce cadre à bordée, en omettant qu’il nous dépare du reste de l’outre-monde et nous implose dans le rêve d’un autre, permet d’abreuver l’illusion. L’originale vérité.
Voir ou ne pas voir. Se faire voir ou ne pas se faire voir. Corps bercé, corps raillé. Gueule ouverte au crépuscule. Corps-texte sillonné de cuir, morcelé, couturé… Jusqu’emboutir où se nomme l’en-mort.
Au goût du vent,
pondu au sol,
cohé dans le mur des nuages,
âme pour âme
deuil pour deuil :
corrompre.
Loran Kristian, avril 2024
« L’achronique continu »
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