Un maître de conférences de Paris-VIII a récemment été sanctionné pour avoir plagié la thèse d’une doctorante, dont il avait été le co-directeur. La section disciplinaire du conseil académique de l’université Paris-VIII a rendu son verdict en septembre.
La section disciplinaire du conseil académique de l’université Paris-VIII, réunie le 21 septembre 2022, a prononcé "l’interdiction d’accéder à une classe, grade ou corps supérieurs pendant une durée de deux ans" à l’encontre d’un enseignant-chercheur, accusé d’avoir plagié la thèse d’une doctorante, dont il avait été le co-directeur quelques années plus tôt.
L’enseignant-chercheur a utilisé cette thèse dans le cadre de son habilitation à diriger des recherches ainsi que dans le cadre de la publication d’un ouvrage scientifique, confirme l’université à AEF info.
L’affaire remonte à 2019, lorsqu’une alerte est donnée par un maître de conférences de Paris-VIII. En prenant connaissance de l’ouvrage Gestion énergétique dans les réseaux de capteurs sans fils publié en 2017, l’enseignant-chercheur fait le lien avec les travaux d’une doctorante ayant effectué une thèse en 2015, sur le thème "Approches de routage adaptatif pour l’optimisation de la consommation énergétique dans les applications type RCSF". Il prévient également la victime, H.A.
Quelques années avant, en 2009, l’auteur de la thèse s’était inscrit à l’Upec en master. Elle y rencontre l’enseignant-chercheur aujourd’hui condamné par la section disciplinaire. Elle démarre sa thèse la même année et au fil du temps, les relations entre la doctorante et ses tuteurs (directeur de thèse et co-directeur, tous deux coauteurs de l’ouvrage scientifique mis en cause) jusqu’au moment de sa soutenance en 2015, où elle les juge "très froids avec elle".
Des années plus tard, elle finit par être appelée par "plusieurs personnes de l’université" pour l’avertir que sa thèse a été plagiée. "Quand je regarde le lien qu’ils m’envoient, et que je commence à regarder le livre, je constate que c’est une photocopie de ma thèse, mot pour mot", rapporte H.A.. En 2017, lorsque le livre est publié, l’enseignant-chercheur soupçonné de plagiat soutient son HDR : "il y a en fait un double plagiat dans cette affaire : le livre, et la HDR", commente-t-elle.
La victime décide de contacter l’université mais ne porte pas plainte. Deux expertises menées par l’université concluent au plagiat de plusieurs passages de la thèse. Le maître de conférences qui a donné l’alerte évoque une conformité entre 50 et 60% entre la thèse et le livre lors de ses premières recherches, et explique à AEF info que les rapports d’expertise ont conclu à "la contrefaçon et à 100 % de plagiat".
Pendant deux ans, plus aucune nouvelle, jusqu’au courrier de la section disciplinaire de l’université envoyée début juin 2022, lui demandant de venir témoigner.
En septembre 2022, la section disciplinaire se réunit et condamne l’auteur du plagiat. "Je suis très déçue de la sanction, si c’était pour ça, je ne me serais pas déplacée. J’aurais souhaité le retrait de son HDR et une interdiction d’encadrer pendant deux ans. Je ne sais pas encore si je vais porter plainte, je vais maintenant y réfléchir", indique H.A., qui est depuis devenue professeur de mathématiques dans un collège.
Par Caroline Laires Tavares
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...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
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