Première en France : Des jeunes des territoires d’outre-mer, vont être formés au Creusot, pour intégrer les entreprises de la Communauté Urbaine

Alain Bollery

C’est une première en France et en ce sens c’est historique. Dans le cadre d’une convention rassemblant l’UIMM, la Communauté Urbaine et l’association des communes et collectivités d’outre-mer, des jeunes vont être formés au Creusot pour intégrer les entreprises du territoire communautaire qui ont besoin de personnels formées.

Michel Lalande l’avait envisagée, il y a près de 15 ans, pour les jeunes sans emploi de l’Ile de la Réunion, dont il était le Préfet… La Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau, non seulement y a pensé, mais elle le concrétise non pas avec la seule ile de la Réunion, mais avec l’association des communes et collectivités d’outre-mer (ACCD’OM; et avec l’UIMM qui va orchestrer les formations au Creusot.

Dans le territoire de tous les possibles, c’est donc bien une prouesse qui est à mettre à l’actif des signataires. Une prouesse en forme de première nationale, puisque jamais encore un accord de ce type n’avait été trouvé en France.

On pourrait dire que l’occasion fait le larron ! Mais ce serait très réducteur. Car dans sa volonté d’un accompagnement 360 degrés du développement économique et en corolaire de transformation du territoire, le partenariat présenté, mardi matin, entre l’UIMM, la CCM et l’ACCD’OM, est quelque chose de très très fort qui sera entériné au prochain de conseil de la Communauté Urbaine.

Il fallait oser et c’est audacieux. Et s’il n’a pas été annoncé d’objectif chiffré, il est très clair que même s’il s’agit d’une expérimentation, tout donne à penser que des jeunes ou des familles saisiront l’occasion qui leur sera donnée de pouvoir construire quelque chose de durable, même loin de leur territoire de naissance.

On sait que Le Creusot rayonne sur le monde, en exportant environ 80% de ses productions. Il va donc désormais rayonner sur ses départements d’outre-mer.

On pourra venir se former depuis la Réunion, depuis Mayotte, depuis la Nouvelle Calédonie, depuis la Guyane, ou encore depuis les Antilles.

Pour les entreprises du territoire communautaire, le premier avantage réside dans le fait qu’il n’y a pas besoin de titres de séjours, puisque les futurs candidats sont français !

Mardi matin, dans le salon carré du Château de la Verrerie, David Marti a d’abord expliqué : «On part du constat que l’on a un dynamisme du territoire. On s’est questionné sur les recrutements, pour savoir si l’on va pouvoir répondre à toutes les demandes des entreprises.

Avec l’UIMM, nous nous sommes dit qu’il y avait quelque chose à faire entre la CCM, l’UIMM, et l’association de l’outre mer, pour accompagner un public en recherche d’emploi, dans certains départements d’outre mer.

Une catégorie de personnes souhaite travailler et se former sur les métiers de l’industrie».

Et le Président de la Communauté Urbaine de poursuivre : : «C’est un partenariat gagnant/gagnant. Une convention nous engage dans l’accompagnement de ces personnes qui viendront ici se former.

On a mis une convention en place. On ne fixe pas des objectifs. On en est sur une expérimentation. La communauté accompagne toutes les politiques de recrutement.

C’est une richesse».

Jérémy Pinto ajoute : « Après les nouvelles formations, pour développer l’offre. J’ai toujours voulu que le campus soit ouvert, avec des formations en adéquation. Les planètes sont alignées».

Jean-Claude Maës, président des communes et collectivités d’outre mer, est catégorique : «Nous avons des taux de chômage élevés. Il est important que nos jeunes trouvent un territoire comme Le Creusot. Le taux de chômage est de 10 à 20. Population très jeune en Guyane et à Mayotte. Ici il y a un cadre de vie qui devrait plaire et séduire».

Pour Nathalie Trzesniowski, présidente de l’UIMM, «ce qui est important, c’est de travailler sur l’attractivité. On sait faire et on recherche des bras et des cerveaux.

Il y a un grand intérêt pour les entreprises et pour notre territoire. Aujourd’hui on est à notre place.

Le hasard fait parfaite bien les choses, puisque David Marti a précisé les germes de la convention : «On s’est rencontré en Martinique dans le cadre de France Urbaine, sur le sujet de la sécurité. Pourquoi une entreprise plutôt qu’une autre. On a convenu que ce serait bien avec l’UIMM.

France Travail va cible un public. La convention nous engage. On mettra en place l’accompagnement. Des loogements, en fonction de la taille de la famille ou de la personne».

Laëtitia Malet, déléguée générale des collectivité d’outre-mer souligne : «On va travailler avec les départements, avec un soutien ici, pour que les gens soient bien installés».

Les potentialités sur le territoire de la communauté urbaine sont parfaitement identifiés, comme le met en relief Saliha Makhlouf, qui a travaillé sur le dossier aux côtés de David Marti : «Il y a un besoin de recruter. Les Présidents se sont dit qu’il y avait quelque chose à faire. Il n’y a pas de souci de la nationalité.

La convention permet de répondre au développement économique, en apportant un accompagnement au recrutement 360 degrés avec une réflexion sur un bon cadre de vie autre qu’un emploi, un logement etc apporter une offre culturelle aux arrivants».

David Marti complète : «C’est un travail collectif qui devra être mené». Et de préciser qu’il va rencontrer le Ministre de l’Industrie le 7 juin prochain, «car on va avoir besoin des ministères»

Pour le logement, les potentialités existent au Creusot. Et puis la 2ème résidence Jeunes Actifs sera ouverte à partir de septembre 2026».

Le conseil régional, qui a la formation dans ses compétences, sera mobilisé si nécessaire. Il soutient déjà l’école de production de l’UIMM qui va ouvrir dans les anciens ateliers de Jaurès.

Alain BOLLERY

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