A propos de Claudine Gay, première présidente noire de l'Université de Harvard

   Le présent article n'a pas pour objectif d'entrer dans le fond de cette affaire mais de mettre une énième fois en lumière les mensonges grossiers des grands médias français.

   En effet, on a pu entendre sur LCI, l'un des habitués du plateau, expert en géopolitique, déclarer que la nomination de Mrs Gay à ce poste "relevait de l'idéologie woke car cette dame n'a jamais publié aucun livre à 53 ans et surtout n'a qu'une douzaine d'articles au compteur alors que la moyenne annuelle des articles d'un universitaire tourne autour d'une quinzaine"Cette déclaration stupéfiante, prononcée sur un ton docte, n'a soulevé aucune objection sur le plateau où figuraient pourtant d'autres "experts". 

   Or, il s'agit d'une contrevérité qui est, hélas, passée comme une lettre à la poste auprès des dizaines, voire centaines de milliers de téléspectacteurs peu au fait du milieu universitaire.

   Nous ne nous intéresserons pas à la question de l'idéologie dite "woke" censée favoriser l'accession des minorités à des poste de responsabilité. Ses contempteurs prétendent que désormais toute personne noire, arabe, latino, indienne etc...serait automatiquement favorisée par rapport à une personne blanche dans quasiment tous les domaines. Ce qui, à l'entendre l'expert de LCI, serait le cas de Mrs Gay. Admettons ! Par contre, pourquoi énoncer cette énormité qui consiste à faire croire au public qu'un universitaire qui se respecte doit publier une quinzaine d'articles par an. C'est carrément du grand n'importe quoi ! Notre expert semble ne pas distinguer les articles journalistiques des articles universitaires. Ces derniers sont qualifiés de "scientifiques" et comme tel demandent un important travail de recherche et de réflexion. Ils ne sont aucunement soumis au rythme de l'actualité journalistique ! Ils ne sont pas publiés au kilo.

   La norme internationale s'agisant des universitaires est d'un (1) ou deux articles par an. Rarement trois...

   Quant à cette histoire de livre et du fait que Mrs Gay n'en aurait toujours publié aucun alors qu'elle a déjà 53 ans, il vaut mieux en rire car si tous les universitaires du monde publiaient un livre, l'ensemble des forêts d'Amazonie et du Congo ne suffiraient pas pour pouvoir fabriquer la pâte à papier nécessaire. La réalité est que la grande majorité des universitaires assoient leur carrière sur la publication d'articles scientifiques issus de recherches approfondies et non sur la publication de livres. Le plus souvent d'ailleurs leur évaluation par leurs pairs et leur progression dans leur carrière ne se mesurent pas au tonnage de mots qu'ils ont pu aligner mais bien sur la qualité de leurs articles lesquels, avant publication, sont évalués en "double aveugle" dans des revues à comité de lecture. Parfois, un seul article dans une discipline, surtout dans les Sciences politiques, domaine de Mrs Gay, a plus d'impact durable qu'un livre. 

   Or, sur LCI, l'énormité diffusée par cet "expert" n'a fait tiquer aucune des autres personnes présentes sur le plateau. Soit cela relève de l'inculture crasse soit de la désinformation. 

   Ou alors du racisme masqué...

   NB. Au fait, il faut savoir que la totalité du corps des professeurs de l'Université de Harvard a apporté son soutien à Mrs Gay (cf. photo illustrant le présent texte), corps professoral composé à 74% de Blancs. On est en droit de penser que ces derniers sont quand même d'un autre niveau intellectuel que les journalistes et autres experts de LCI puisque Harvard fait partie des 10 plus grandes universités du monde selon le classement de Shanghai qui en examine près de 3.000.

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