On a envie de lui dire : mais d'où tu sors, mec ? Tu connais quoi à la linguistique du créole pour donner des leçons à celles et ceux qui bossent dessus depuis des décennies ?
Parce qu'à t'entendre, on ne se serait pas aperçu que le créole n'est pas une langue régionale française comme le breton ou l'occitan mais bien une langue internationale. Bouffon, va ! En 1981, à Sainte-Lucie, lors d'un colloque du Comité International d'Etudes Créoles, les créolistes antillais, sous la houlette du Pr Jean Bernabé, avaient décidé la création d'une organisation internationale, Bannzil Kréyol, chargée de renforcer les liens entre les divers pays créolophones d'Amérique et de l'Océan Indien. Une revue fut créée, ESPACE CREOLE, qui publia durant des années des articles d'universitaires de divers pays créolophones. Des colloques furent aussi organisés dans chaque pays.
En 2005, à l'initiative du Mauricien Georges Lam-Vo-Hee et de Créoles Louisianais fut créée, à La Vegas, lors d'un congrès rassemblant des délégués de tous les pays créolophones, l'Organisation Internationale des Peuples Créoles qui eut comme premier président le Martiniquais Raphaël Confiant. Bref, personne n'a attendu le roitelet du Bénin pour savoir que le créole est une langue internationale ! Qu'il arrête de se la jouer donc et quant à son idée de servir de médiateur entre le Président de la CTM et le Préfet, elle est carrément loufoque car chacun suppose Letchimy sait très bien que l'article 2 de la Constitution française proclame que le Français est la langue de la République. Au plan strictement juridique, le Préfet a raison mais justement la décision de co-officialisation ne relève pas du juridique mais du politique. Du combat politique ! C'est ce que notre roitelet du Bénin ne comprend pas sous sa calotte moyenâgeuse si fièrement arborée, tout autant que ses déguisements béninois.
Et puis, ce n'est parce qu'il a fait ami-ami avec le ministre de la justice, Dupont-Moretti, lors de la venue de ce dernier en Martinique, le couvrant de propos flatteurs, qu'il doit s'imaginer pouvoir passer outre la loi en se posant comme médiateur. Il n'y a pas de médiation possible sur le sujet car notre langue créole est non-négociable. Que le Préfet annule donc la délibération de co-officialisation prise à l'unanimité moins une voix par la CTM est dans l'ordre des choses ! C'est son droit. Il fait son boulot de représentant de la puissance de tutelle, c'est tout.
Aux Martiniquais de savoir si, politiquement, ils vont accepter cette annulation. Oui, POLITIQUEMENT !
Si on vous comprend bien, MoiGhislaine, le charbon de Lorraine devrait, pour reprendre votre expr Lire la suite
Je crains que vous n'ayez mal compris cet article. A moins que ce ne soit moi qui me trompe. Lire la suite
Il faut être un sacré farceur pour faire croire aux Martiniquais qu'un deuxième Cuba est possible Lire la suite
...toute la "classe politique" (qui n’est d’ailleurs pas une "classe sociale") sur le même plan ? Lire la suite
...ou ka trouvé tout diks-li, òben yo ka viré enprimé tou sa i fè-a vitman présé! Lire la suite
Commentaires
Le créole en question
Marshall
01/10/2023 - 11:58
Pour débloquer tout ces problèmes de choix politiques il faudrait un changement de statut vers l'autonomie ( 74 ou ptom) qui mettrait tout le monde d'accord sur les demandes de plus de pouvoir et de plus de liberté.
Nous sommes enfermé dans un article (73 ) qui nous bride et malgré cela, on fait entrer dans cet article des choses qui concerne l'article 74 et le PTOM dans lesquels une majorité de martiniquais et martiniquaise craignent la venu ! *( a leur fort désavantage ) *