« La Fèt Kaf, ce n’est pas vraiment une fête nationale, mais plus une sorte d’événement identitaire réunionnais, un peu comme la St-Jean-Baptiste au Québec », explique Pierre Henri Aho, le vice-président de l’association des Réunionnais du Québec.
Le terme « cafre », qui est devenu « Kaf » à la Réunion, désigne une personne d’origine malgache ou africaine descendant d'esclaves ou d’« engagés ». Le mot est issu de kaffir qui veut dire « nègre » en afrikaans. Ces Cafres sont devenus des « messieurs », le 20 décembre 1848, lorsque le député Sarda Garriga les a déclarés libres, après de nombreuses luttes des « Marrons », les Cafres qui se sont battus pour la liberté.
Les Réunionnais fêtent l’abolition de l’esclavage pour « ne jamais oublier toutes ses injustices commises et les crimes contre l'humanité, pour honorer ainsi la mémoire de nos pères et mères morts sans sépulture, des créoles réunionnais aux racines métissées, au sang-mêlé et cœur sans frontière, à la mémoire vivante, à la spiritualité et à l'identité tridimensionnelle », affirme Louisa Lafable, descendante de Réunionnais et présidente de l’association des Réunionnais du Québec qui représente 250 Réunionnais à Montréal.
« À Montréal, en 2007, nous l'avions même célébrée sous trente centimètres de neige, dans la galerie Haïtienne Ajoupa sur l'avenue du Parc en vibrant sous le maloya accompagné de zambrocal et cari créole », ajoute Mme Lafable fière d’avoir organisé trois Fet Kaf à Montréal.
La place de la musique et de la danse le jour de la Fet Kaf
La Fèt Kaf passe à travers la musique, le maloya en particulier. Le dimanche, au lieu d’aller à l’église comme leurs maîtres, les esclaves se retrouvaient pour danser le maloya. « C’est une danse très vigoureuse, presque de transe, pour l’affranchissement spirituel », explique Pierre Aho. « Les musiciens n’utilisent aucun instrument occidental, car à l’époque on utilisait le roulèr, le kayanm, le triangle, parfois les calebasses, le bob et les voix », ajoute M. Aho.
"Danse des Cafres." Album de la Réunion. A. Francine, A. Roussin, Juin 1863.(Collection P.H. Aho)
« Ici en tant que musicien Réunionnais, je m'accroche à la symbolique de cette date pour rendre hommage aux ancêtres », confie Paul Tibère, un jeune musicien installé à Montréal. Au-delà du côté festif de la commémoration, il voit la Fèt Kaf comme un devoir de mémoire, même s’il a du mal à accepter cette date comme celle de la fête de la Liberté. « Il s'agit d'une “triste libération”, car ce serait en quelque sorte remercier l'esclavagiste de nous avoir libéré », explique le jeune homme pour lequel le plus important reste « de se rassembler et de faire vivre un nationalisme »
Mathilde Mercier
Il y a une quatrième raison plus puissante que les trois précédentes réunies. Lire la suite
A quand la continuité territoriale entre Grand-Rivière et Ste Anne ?
Lire la suiteMalgré la rage qui me ronge de voir mon île dévastée par des étrangers venus d'ailleurs qui sont Lire la suite
...cette précision, cela n'a rien à voir avec le fond de l'article. Me semble-t-il...
Lire la suite"National" au sens "national Mquais". Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...
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