Retour au vert pour la municipalité de Foyal ?

     Véritable serpent de mer depuis des décennies, le retour à l'équilibre budgétaire pour "la ville-capitale", comme aime à l'appeler le PPM, semble être atteint en cette année 2025.

      Si l'on en croit en tout cas l'adoption, le vendredi 4 avril dernier, de son compte administratif avec un excédent de plus de 4 millions d'euros. Quant au budget primitif il a été voté à l'équilibre des dépenses et des recettes. En fait, Foyal revient de loin, de très loin, puisque la Chambre Régionale des Comptes avait demandé le non-renouvellement de pas moins de 500 (cinq cent) contrats d'agents de collectivité. On imagine dans quelle situation se seraient retrouvées toutes ces personnes et leurs familles si cette recommandation avait été appliquée ! C'est que dès l'époque d'Aimé Césaire, la municipalité avait été la bouée de sauvetage pour les dizaines de milliers de gens qui "descendirent en ville" suite à la fermeture des usines à sucre et des distilleries dans les années 60 du siècle dernier. Ces immigrés de l'intérieur n'avaient que deux possibilités : le "djob" (en fait le chômage), ou le départ en France par le biais du BUMIDOM. Césaire favorisa aussi leur installation dans de nouveaux quartiers (Trénelle, Volga-Plage etc...) mais sans pouvoir aménager vraiment ces derniers faute de moyens financiers, l'Etat français centraliste serrant la vis au maire autonomiste.

     Pour en revenir à aujourd'hui, la Chambre Régionale des Comptes avait aussi suggéré à la municipalité une augmentation d'impôts à hauteur de 10 millions par an. On imagine les réactions de la population vu que cela revenait à augmenter ces impôts de 7% par an ! Si l'on en croit le premier édile, Didier Laguerre, le retour à l'équilibre budgétaire, le non-licenciement d'agents de collectivité et la non-augmentation des impôts est le fruit d'une politique de rigueur qui ne pénalise pas la population et surtout de rationalisation des dépenses. Foyal disposerait même désormais d'une trésorerie qui lui donne trois mois de dépenses d'avance. Du jamais vu !

    Fort-de-France n'appartient pas à un parti politique mais à la Martinique toute entière. La voir désertée et délabrée comme c'était le cas au cours des dernières décennies ne pouvait être qu'un crève-cœur pour tout Martiniquais qui aime son pays. Si donc ce retour à l'équilibre budgétaire qu'annonce son premier édile parvient à se maintenir on ne peut que s'en réjouir. D'ailleurs, quel que soit le parti qui dirige la ville ou qui la dirigera à l'avenir, c'est le souhait que l'on est en droit d'émettre.