Thaïlande : le Triangle d'Or de la Glaciation

Patrick Chesneau

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   9° en pleine journée à Chiang Khong, charmante petite bourgade nichée sur les bords du Mékong, dans l'extrême-Nord de la Thaïlande, face au Laos. Jangwat ( province ) Chiang Rai. 

   4 à 5 degrés de moins aux heures nocturnes. Un vrai plongeon du mercure local. Vrai ou faux?  Exagéré? C’est en tout cas ce qui se raconte dans les maisonnettes en bois si peu isolées des frimas. On murmure à l'oreille des tout-petits qu'ils doivent se montrer héroïques au saut du lit. Tellement tôt que le lever précède les aurores. Ils devront affronter un fond d'air frigorifique avant d'enfiler leur uniforme à la bonne couleur du jour et filer à l'école. Dans leurs craintes fantasmées, les habitants vont jusqu'à imaginer les contours de gros flocons. 

   Croient-ils vraiment que la neige, cette étrange inconnue, va bientôt tomber? Les vallées encaissées  et les rives alanguies enserrant le grand fleuve ne partagent aucun carré du givre recouvrant le Doi Inthanon. Parfaitement normal pour un sommet culminant à 2565 mètres. Reste qu'au milieu des songes, la peur de grelotter semble toujours l’emporter sur la rationnalité scientifique. 

   On croit même dur comme fer que la jungle environnante s'est muée en glacière géante pendant la nuit.  

Attention en sortant. Peut-être des ours noctambules d'espèce orientale sont-ils sortis du bois en quête de nourriture.

   Frissons à ciel ouvert. Paysages grandioses. Panorama époustouflant. La nature revendique sa beauté pérenne. Saisissante topographie de pics, de gorges et de parois abruptes. On s'émerveille mais en ces circonstances climatiques, on claque des dents. La rosée se pare de cristaux au petit matin. Avant d'avoir la délicatesse de s'évaporer sans crier gare. 

   En fait, tout le monde se gèle. Les gens du bourg ne sortent que par absolue nécessité. Et s'emmitouflent par précaution. Comment enrayer ce subit choc thermique? Les doudounes ornées de dessins et de personnages de fiction japonais se vendent aussi vite que les bols de riz sagement alignés sur les étals. Dans le même mouvement mercantile, les prix grimpent. Les étiquettes affichées par les marchandes venues des tribus montagnardes voisines indiquent une nette prédilection pour l'escalade. 

   Au supermarché Lotus du coin, les rayons de nouilles à fort teneur nutritive se vident à vue d'oeil. Au marché attenant, soupes chaudes et thé brûlant, en parallèle du whisky local, cartonnent dans les habitudes d'emplettes revisitées à la hâte. A part  cette frénésie commerciale, c'est " objectif vie statique " dans un pays où déjà tout s'écoule au ralenti en temps ordinaire. Rythme nonchalant. Préférablement, les habitants se calfeutrent chez eux. Les enfants qui adorent faire de la bicyclette dans les rues tranquilles de leur quartiers y renoncent. Trop froid le coup de pédale. D'autant que prendre une douche est une épreuve car peu de foyers à Chiang Khong sont équipés d'un chauffe-eau. 

   En principe, vers 4H, le chant du coq tient lieu de muezzin pour annoncer l'aube nouvelle pointant à l'horizon. Cette fois, les vocalises des gallinacés s'étranglent au contact de l'air réfrigéré. 

Quant aux éléphants, les plus douillets qui ont la présence d'esprit de rester coquets optent pour d'amples couvertures bariolées. On dirait des chanoines en chasuble.

   Les humains sont transis au moindre nuage oblitérant un soleil beaucoup trop circonspect.

   Nul doute. L'hiver frappe la Thaïlande septentrionale.

   Et ça corrode les épidermes.

 

   Patrick Chesneau

 

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